Lien quotidien paroissial

Samedi Saint 3 avril

Parole de Dieu : PSAUME : 15

« Éveille-toi, ô toi qui dors »


Que se passe-t-il ? Aujourd’hui, grand silence sur la terre ; grand silence et ensuite solitude parce que le Roi sommeille. La terre a tremblé et elle s’est apaisée, parce que Dieu s’est endormi dans la chair et il a éveillé ceux qui dorment depuis les origines. Dieu est mort dans la chair et le séjour des morts s’est mis à trembler. ~

C’est le premier homme qu’il va chercher, comme la brebis perdue. Il veut aussi visiter ceux qui demeurent dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort. Oui. c’est vers Adam captif, en même temps que vers Ève, captive elle aussi, que Dieu se dirige, et son Fils avec lui, pour les délivrer de leurs douleurs. ~

Le Seigneur s’est avancé vers eux, muni de la croix, l’arme de sa victoire. Lorsqu’il le vit, Adam, le premier homme, se frappant la poitrine dans sa stupeur, s’écria vers tous les autres : « Mon Seigneur avec nous tous ! » Et le Christ répondit à Adam: « Et avec ton esprit ». Il le prend par la main et le relève en disant : Éveille-toi, ô toi qui dors, relève-toi d’entre les morts, et le Christ t’illuminera.

« C’est moi ton Dieu, qui, pour toi, suis devenu ton fils ; c’est moi qui, pour toi et pour tes descendants, te parle maintenant et qui, par ma puissance, ordonne à ceux qui sont dans les chaînes : Sortez. À ceux qui sont dans les ténèbres : Soyez illuminés. À ceux qui sont endormis : Relevez-vous.

« Je te l’ordonne : Éveille-toi, ô toi qui dors, je ne t’ai pas créé pour que tu demeures captif du séjour des morts. Relève-toi d’entre les morts : moi, je suis la vie des morts. Lève-toi, œuvre de mes mains ; lève-toi, mon semblable qui as été créé à mon image. Éveille-toi, sortons d’ici. Car tu es en moi, et moi en toi, nous sommes une seule personne indivisible.

« C’est pour toi que moi, ton Dieu, je suis devenu ton fils ; c’est pour toi que moi, le Maître, j’ai pris ta forme d’esclave ; c’est pour toi que moi, qui domine les cieux, je suis venu sur la terre et au-dessous de la terre ; c’est pour toi, l’homme, que je suis devenu comme un homme abandonné, libre entre les morts ; c’est pour toi, qui es sorti du jardin, que j’ai été livré aux Juifs dans un jardin et que j’ai été crucifié dans un jardin.

« Vois les crachats sur mon visage ; c’est pour toi que je les ai subis afin de te ramener à ton premier souffle de vie. Vois les soufflets sur mes joues : je les ai subis pour rétablir ta forme défigurée afin de la restaurer à mon image.

« Vois la flagellation sur mon dos, que j’ai subie pour éloigner le fardeau de tes péchés qui pesait sur ton dos. Vois mes mains solidement clouées au bois, à cause de toi qui as péché en tendant la main vers le bois. ~

« Je me suis endormi sur la croix, et la lance a pénétré dans mon côté, à cause de toi qui t’es endormi dans le paradis et, de ton côté, tu as donné naissance à Ève. Mon côté a guéri la douleur de ton côté ; mon sommeil va te tirer du sommeil des enfers. Ma lance a arrêté la lance qui se tournait vers toi.

« Lève-toi, partons d’ici. L’ennemi t’a fait sortir de la terre du paradis ; moi je ne t’installerai plus dans le paradis, mais sur un trône céleste. Je t’ai écarté de l’arbre symbolique de la vie ; mais voici que moi, qui suis la vie, je ne fais qu’un avec toi. J’ai posté les chérubins pour qu’ils te gardent comme un serviteur ; je fais maintenant que les chérubins t’adorent comme un Dieu. ~

« Le trône des chérubins est préparé, les porteurs sont alertés, le lit nuptial est dressé, les aliments sont apprêtés, les tentes et les demeures éternelles le sont aussi. Les trésors du bonheur sont ouverts et le royaume des cieux est prêt de toute éternité. »

Informations paroissiales :

Aujourd’hui est le jour du grand silence. Jésus a été pis au tombeau, il séjourne parmi les morts, « il descend aux enfers » comme nous le rappelle le Credo. C’est une journée où je suis invité à faire taire le bruit autour de moi (radio, télévision, musique par exemple), un temps favorable à la prière, où je confie notamment tous mes défunts, un temps pour vivre le sacrement du pardon.

Confessions dans l’église sainte Madeleine :  Aujourd’hui samedi, de 10h à 12h et de 14h30 à 18h30

Vigile Pascale : Serons-nous comme tous ces chrétiens en France qui attendent cette veillée pascale, dans le respect des règles du couvres feux ? Conscient aussi de l’effort que cela nous demande. Mais le Christ ressuscite pour nous ! L’évangile qui nous parle de ces femmes qui se rendent au tombeau au petit matin, premiers témoins de la résurrection, prend une dimension particulière cette année. Venons !!

Vigile pascale à 6h30 en l’église saint André

Saint jour de Pâques : messes à 9h à saint Clément ; 10h à saint André ; 11h à saint Romain de Popey

Lundi de Pâques : messe à 10h30 à Pontcharra

lien quotidien paroissial

Vendredi Saint 2 avril

« Près de la Croix se tenait Marie, sa mère« 

«  Nous l’avons tellement vue, cette scène, en peinture, en sculpture, que nous avons presque l’impression qu’elle figure en toutes lettres dans l’Évangile. Pourtant aucun évangéliste ne rapporte cet instant où Marie contemple dans ce corps qu’elle tient le mystère de la charité.

Toute la journée, Marie a marché, couru, pleuré, accompagné son Fils de loin. Elle est épuisée, elle a entendu le cri de Jésus remettant l’esprit, alors qu’elle se tenait, debout, au pied de la Croix. La prophétie de Syméon lors de la présentation au Temple de Jésus enfant s’est accomplie : un glaive a transpercé le cœur de Marie. Et le cœur blessé de Marie, transpercé d’un glaive, s’unit au cœur de Jésus, transpercé d’une lance. 

De ce cœur de Jésus en Croix, Marie a peut-être reçu sur elle quelques gouttes du sang et de l’eau qui s’en échappaient pour faire naître l’Église. L’Évangile précise : du côté transpercé de Jésus coulent du sang puis de l’eau. Comme si dans son amour pour nous, le cœur de Jésus, après avoir tant saigné, voulait encore pleurer. Comme si le sang versé pour la justice s’effaçait devant le torrent des larmes de la miséricorde. 

 « Près de la Croix se tenait Marie, sa mère ». Voici qu’on laisse la Vierge Marie prendre entre ses bras le corps mort de son fils, avant de l’emmener au tombeau. Marie est épuisée, elle avise un rocher, là, au pied du Calvaire, et c’est là qu’elle s’effondre pour s’asseoir et recevoir entre ses mains le corps du Christ. Regardons la scène de plus près : le rocher soutient Marie, qui soutient Jésus ; la pierre angulaire, le rocher d’où jaillit la source de vie, soutient Marie qui soutient Jésus. L’œil de la foi comprend : Jésus soutient Marie qui soutient Jésus. Dans ce tableau, nous apprenons que c’est la grâce du Christ qui porte la foi du croyant pour l’aider à recevoir le Christ lui-même.

 Quelle serait sa vocation ? 

Marie est là, assise sur ce rocher, son enfant mort entre les bras. À dire vrai, c’est un homme qu’elle a entre ses bras, ou c’était un homme : ce visage tuméfié, ce corps meurtri, ce cadavre, c’était un homme, mais pour Marie c’est toujours son enfant. Et dans ses yeux brouillés de larmes, dans sa mémoire bouleversée, Marie croit voir dans ce corps mort et froid, recouvert à la hâte d’un linceul, son bébé vivant, emmailloté de langes, dans la crèche de Bethléem. Transportée en esprit à la crèche, elle se souvient : de ce petit enfant qu’elle contemplait alors, quelle serait la vocation ? 

« Près de la Croix se tenait Marie, sa mère. » L’ange l’en avait avertie, le vieillard Syméon l’avait confirmé : cet enfant était le fils de Dieu, dont le destin devait passer par la souffrance, pour le salut du monde. Cela, Marie l’a su dès le commencement. Dans la foi, elle a su d’emblée que l’enfant Jésus avait reçu d’elle tout de sa nature humaine, mais qu’il était une personne unique parce qu’il possédait également, et depuis toujours, la nature divine. Ce bébé rose et vagissant, c’était Dieu, venu dans le monde pour sauver l’humanité de la mort et du péché. Quant à la nature, Marie n’était pas l’unique auteur de la vie de son enfant. Quant à l’éducation, quel paradoxe ! Songez : Marie a fait faire à Jésus ses premiers pas, sur la terre qu’Il avait lui-même créée ! Marie a appris à Jésus à parler, lui a soufflé ses premiers mots, à Lui qui est la Parole éternelle du Père, le Verbe fait chair ! Marie a appris à Jésus comment prier, Lui qui est l’unique médiateur entre Dieu et les hommes, le Grand-Prêtre par excellence élevé au-dessus des Cieux ! 

Le corps de l’Église sur ses genoux

« Près de la Croix se tenait Marie, sa mère. » Au Calvaire, Marie est la seule à croire que son Fils est mort mais va ressusciter. Mais sait-elle que la vocation de Jésus remonte à beaucoup plus loin, avant sa naissance terrestre, avant même le péché originel ? Sait-elle que de toute éternité, le Fils a reçu du Père la mission de conférer sa grâce aux hommes, par l’Esprit-Saint, pour les faire participer à sa divinité ? Sait-elle que, par Jésus et en lui, le Père veut faire de nous tous ses fils adoptifs ? Sait-elle, en un mot, que Dieu s’est fait homme en Jésus, pour que l’homme soit Dieu ? Ce dessein éternel, l’a-t-elle pressenti ? L’Évangile reste muet. Je crois qu’elle en a eu au moins l’intuition. 

Alors qu’elle tient le corps de son enfant mort dans ses bras, cette foi encore très obscure ne supprime pas sa souffrance : qu’un enfant puisse mourir avant ses parents est toujours un scandale, toujours une injustice. Mais cette foi dans le cœur de Marie fait naître une espérance : tout acte d’amour, toute souffrance offerte, toute bonne action, acquiert désormais un poids d’éternité, en étant associé à l’unique sacrifice de Jésus en Croix. C’est le mystère de la charité que Marie contemple dans ce corps qu’elle tient, étendu sur ses genoux. Marie tient le corps du Christ sur ses genoux, elle tient donc l’Église au creux de ses bras maternels. Mystère de foi, d’espérance et de charité, mystère de la Rédemption et de la divinisation, mystère de l’Église ; dans la relation entre Marie et son enfant au Calvaire, dans la piéta, c’est toute notre vocation chrétienne qui se dessine en ce jour saint à l’ombre de la Croix. Puissions-nous, comme Marie, méditer toutes ces choses en notre cœur, pour que ce cœur devienne un jardin digne d’accueillir la Résurrection du Sauveur.