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Lundi 29 mars

Parole de Dieu du jour : Jean 12,1-11

Commentaire

Cette scène nous est donnée pendant la Semaine Sainte. Dans quelques jours Jésus mourra sur une croix. On nous donne un aperçu de l’état d’esprit de nombre de personnes présentes dans cette scène. Marie est centrée sur Jésus et l’honore d’une manière inhabituelle, nous faisant savoir combien elle pense à Lui. Marthe s’occupait des besoins de tous ceux qui étaient là. D’autres étaient venus uniquement pour voir Jésus et Lazare. Judas critique le gâchis du parfum. Jésus, conscient de sa mort prochaine, est complètement calme et répond à Judas.

Alors que nous entrons dans la Semaine Sainte cette année, on pourrait dire que cette histoire nous parle des nombreuses attitudes qui prévalent encore aujourd’hui chez beaucoup de gens. Prions pour que Jésus soit, pour nous, cette semaine, le personnage central avec la merveilleuse expression de son amour.

MÉDITATION DU JOUR

La vraie richesse

Le Christ a fait une fête pour « les pauvres, les boiteux, les estropiés et les aveugles ». Ce sont la veuve, l’orphelin, l’infirme, le marginal et le dévot, unis ensemble dans la prière, qui constituent la force de l’Église. Ce sont leurs prières – qu’ils soient nombreux ou non –, les prières de Marie et de ses semblables, qui sont le salut, sous la garde du Christ, de ceux qui, avec Paul et Barnabé, mènent le combat du Seigneur. « C’est du travail perdu que de se lever tôt, et de se coucher tard, et de manger le pain des douleurs » si la prière s’interrompt. Bénis sont, à la vérité, ceux que le Christ appelle près de lui pour être ses auditeurs fidèles et ses amis intimes. Encore plus bénis sont-ils, s’ils lui obéissent et s’ils correspondent à leur vocation ! Bénis sont-ils aussi s’ils peuvent prendre du temps pour un tel service envers lui. « Bénis soient ces serviteurs que le Maître, à son arrivée, trouvera en train de veiller. Vraiment, je vous le dis, il se ceindra lui-même pour les servir » (Lc 12, 37). Lui qui, sur terre, leur a permis de s’asseoir à ses pieds et d’entendre sa parole, ou les a laissés oindre ses pieds de parfum et les baiser, à son tour, comme il l’a fait avant sa passion, avec une inexprimable condescendance, « il se ceindra, il les fera asseoir pour manger, et il s’avancera pour les servir » (idem).

St John Henry Newman

John Henry Newman († 1890) fut le principal acteur du mouvement d’Oxford. Son étude des Pères de l’Église l’a conduit au catholicisme en 1845. Il a fondé l’Oratoire d’Angleterre en 1848 et a été créé cardinal par Léon XIII en 1879. Il a été canonisé en 2019. / Sermons paroissiaux, t. 3, Paris, Cerf, 1995, p. 284-285.

Douze paroles du pape François sur nos familles :

Grandir entre frères offre la belle expérience de nous protéger mutuellement, d’aider et d’être aidé.

C’est une profonde expérience spirituelle de contempler chaque proche avec les yeux de Dieu et de contempler le Christ lui-même

Pourquoi a-t-on autant de mal à s’abandonner entre les mains de Dieu ?

Croyons-nous vraiment que Dieu nous aime ? Si Jésus a dit vrai, si Dieu est bien un Père qui nous aime infiniment, en ce cas, nous n’avons rien à craindre et tout à espérer d’un Père aussi aimant et miséricordieux.

Le Diable est un menteur : il essaie de nous persuader que nous sommes capables de trouver notre bonheur en dehors de Dieu et que nous pouvons parfaitement juger de ce qui est bon pour nous. C’est un piège vieux comme le péché originel, auquel nous nous laissons prendre tous les jours ! Chaque fois que nous préférons notre caprice à la volonté de Dieu, chaque fois que nous confondons liberté et indépendance, chaque fois que nous nous cramponnons à nos biens matériels au lieu de nous en remettre à la Providence, nous nous comportons comme l’enfant prodigue de la parabole (Lc 15, 11-32), qui n’avait qu’une idée en tête : se dégager de l’autorité paternelle afin d’être libre d’agir à sa guise ! Mais en fait d’épanouissement personnel, il s’est assez vite retrouvé plus minable que les cochons qu’il gardait, affamé, malheureux et perdu.

Est-ce que nous croyons vraiment que Dieu nous aime ? De deux choses l’une : ou Jésus a dit vrai, et Dieu est bien un Père qui nous aime infiniment et qui a envoyé son Fils pour que « sa joie soit en nous et que notre joie soit parfaite (Jn 15, 11) »… et en ce cas, nous n’avons rien à craindre et tout à espérer d’un Père aussi aimant et miséricordieux ; ou Dieu ne nous aime pas vraiment, et alors Jésus est un menteur, donc cela ne vaut pas la peine de Le suivre. Il faut être cohérent : ou nous croyons en Dieu – le Dieu de Jésus-Christ – ou nous n’y croyons pas. Mais si nous y croyons, tirons-en toutes les conséquences. Nous ne pouvons pas dire que l’Évangile est vrai « théoriquement » et ne pas le vivre concrètement. Nous ne pouvons pas proclamer chaque dimanche dans le Credo que nous croyons en Dieu et nous comporter comme si cette Foi était étrangère à notre vie quotidienne. Si nous croyons que Jésus a dit vrai, qu’Il est bien le Fils de Dieu et notre Sauveur ; si nous croyons, avec toute l’Église, que sa Parole est véridique, notamment lorsqu’elle nous révèle l’infinie bonté du Père, sa miséricorde inépuisable et sa tendresse ; alors, pourquoi hésitons-nous à tout remettre à Dieu ? Pourquoi avons-nous peur de tout Lui donner ?

Si nous n’osons pas nous abandonner sans réserve, c’est parce que, là encore, nous nous laissons prendre à un piège du Malin. Ce sournois nous susurre – et notre imagination marche à fond dans la combine ! – que Dieu va profiter impitoyablement de notre confiance pour dévaster notre vie. Comme s’Il n’attendait qu’un signe de notre part pour nous rendre malheureux ! Mais c’est exactement le contraire ! « Tous les biens m’ont été donnés à partir du moment où je ne les ai plus recherchés », affirmait saint Jean de la Croix. Tous ceux qui ont fait l’expérience de s’en remettre totalement à la bonté de Dieu vous diront la même chose.

Tout miser sur Dieu n’est pas une formule magique qui permettrait de gagner le « jackpot ». Il ne s’agit pas de faire un placement rentable ou de souscrire à une assurance-vie : il s’agit de sortir de la logique du monde pour entrer dans celle du Royaume. Quand saint Jean de la Croix parle de « tous les biens », il ne parle pas de la gloire et des richesses, mais des biens dont nous avons besoin pour être vraiment heureux, de ceux qui sont capables de nous combler.

Ne pas avoir peur de s’appuyer sur Dieu durant les épreuves

Tout miser sur Dieu ne fait pas pleuvoir les épreuves… mais n’en dispense pas non plus ! En revanche, s’en remettre totalement à l’amour du Seigneur nous rend aptes à recevoir de Lui des trésors de joie, de paix, de force et de confiance, dans le succès comme dans l’adversité. Au lieu de porter notre fardeau tout seuls, nous recevons de Jésus « un joug facile et un fardeau léger » (Mt 11, 30)…. Pas forcément léger en apparence, mais léger en réalité, parce que Jésus le porte, vraiment, avec nous.

Comment nous abandonner ? En nous abandonnant. Autrement dit, en demandant cette grâce au Seigneur. En la Lui demandant avec confiance, inlassablement, et sans nous inquiéter de nos difficultés à l’accueillir et à la vivre. A chaque fois qu’une inquiétude nous tenaille ou que nous sommes tentés de mener notre vie « tout seuls comme des grands », redisons à Dieu que nous voulons nous appuyer sur Lui seul. N’entretenons aucun souci, pas même celui de ne pas arriver à nous donner totalement au Seigneur. Notre cœur est partagé, pusillanime, infidèle ? N’ayons pas peur. Dieu est plus grand que notre cœur.