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Dimanche 28 mars

Dimanche des Rameaux

Solennité des Rameaux et de la passion de notre Seigneur Jésus Christ

 La Semaine grande parce que Sainte[1]

Le Christ accueilli comme Roi avec les Rameaux se prépare à monter sur le trône de la Croix et à transformer la couronne d’épines en une couronne de gloire à Pâques.

Il existe deux caractéristiques essentielles du Royaume du Christ :

La première est que ce Royaume passe par la Croix. Parce que Jésus se donne totalement, il peut, en tant que Ressuscité, appartenir à tous et se rendre présent à tous. Dans la Sainte Eucharistie, nous recevons le fruit du grain de blé mort, la multiplication des pains qui se poursuit jusqu’à la fin du monde et dans tous les temps.

La deuxième caractéristique est la suivante : son Royaume est universel. L’ancienne espérance d’Israël se réalise : cette royauté de David ne connaît plus de frontières. Elle s’étend « d’une mer à l’autre » – comme le dit le prophète Zacharie (9,10) – c’est-à-dire qu’elle embrasse le monde entier. Cela n’est toutefois possible que parce qu’il ne s’agit pas de la royauté d’un pouvoir politique, mais qu’elle se fonde uniquement sur la libre adhésion de l’amour – un amour qui, pour sa part, répond à l’amour de Jésus-Christ qui s’est donné pour tous.

Toute l’existence du Christ révèle que Dieu est amour : telle est donc la vérité à laquelle il se prépare à rendre pleinement témoignage par le sacrifice de sa propre vie sur le Calvaire. La Croix est le « trône » à partir duquel il a manifesté la royauté sublime de Dieu-Amour : en s’offrant sur la Croix pour expier le péché du monde, il a vaincu la domination du « prince de ce monde » (Jn 12,31) et a définitivement établi le Royaume de Dieu. Le chemin vers ce but est long et ne permet pas de raccourcis : en effet, il est nécessaire que chaque personne accepte librement la vérité de l’amour de Dieu. Il est Amour et Vérité, et l’amour et la vérité ne sont jamais imposés : ils frappent à la porte du cœur et de l’esprit et, ils apportent paix et joie, là où ils peuvent entrer

1) Les Rameaux : du triomphe humain au triomphe de Dieu

Pâques approche. La semaine sainte commence et celle-ci ne s’achèvera ni le vendredi de la mort ni le samedi du silence tombal de Dieu, mais le dimanche de la Résurrection du Christ. Une semaine dramatique qui s’ouvre sur un triomphe de gens en fête, se poursuit dans un climat de tension entre haine et amour, et culmine en cette manifestation de miséricorde qu’est la fête de Pâques.

La Célébration eucharistique d’aujourd’hui s’articule en deux parties.

La première est sur les Rameaux, c’est-à-dire sur le triomphe de Jésus reconnu solennellement comme étant le Christ. Le peuple de Jérusalem accueille Jésus en chantant et agitant des branches d’olivier, feuilles de palmiers, et autres feuillages coupés dans les champs.

L’entrée de Jésus est triomphale. Il entre dans la ville sainte pour célébrer la nouvelle Pâques qui délivre l’homme de l’esclavage du péché et de la mort parce qu’Il aura donné sa vie en sacrifice.

Jésus entre en triomphe dans la ville de Jérusalem, mais surtout il entre dans la joie de tout cœur fidèle. L’absurde – humainement parlant – c’est que pour entrer en Roi dans la ville, il ait souhaité emprunter une monture, demandant alors ses disciples de se rendre chez le propriétaire d’une ânesse, car « le Seigneur en a besoin ». Est-il possible que Dieu ait un quelconque besoin ? Dieu est tout et Il a tout fait, comment peut-il avoir besoin de quelque chose. Pourtant dans le Messie[2], Dieu se fait mendiant de notre amour par amour. Et aujourd’hui il a « besoin » d’un âne pour entrer « en Roi » dans la ville de Jérusalem. « Comme il eut besoin d’une ânesse et de son ânon, à chaque instant Jésus a besoin de tout ce que je peux lui donner, pour que mon pauvre cœur entre dans la Jérusalem céleste de sa charité » (don Primo Mazzolari, Dimanche des Rameaux,1958). Pour comprendre cette « heure » évangélique que nous célébrons aujourd’hui, il nous faut replacer l’épisode dans son contexte historique. Le peuple de Jérusalem est en fête parce que Celui qui était attendu depuis des siècles comme leur libérateur et l’homme qui les aurait guidés vers une vie en plénitude, fait son entrée en ville. Ce peuple rend aujourd’hui hommage à la Vérité de l’amour, qui libère. Dans l’attente, le peuple juif est passé par un nombre incalculable d’expériences : progrès, chûtes, victoires, évènements politiques, prophéties. Mais la pensée constante du peuple élu, surtout depuis l’exil de Jérusalem, était cet élément projeté dans l’avenir : l’avènement de Celui qui l’aurait sauvé.

Alors, et aujourd’hui encore, cet avènement devient réalité avec l’entrée solennelle du Christ dans la ville sainte. Il est important d’observer que c’est le petit peuple et les purs de cœur qui l’ont reconnu. Les enfants, les tout-petits, dotés d’un cœur pur et simple, sont en effet les premiers à avoir crié hosanna au Fils de David. Le petit peuple, le premier à avoir répondu à la question toujours actuelle : « Qui est ce Jésus de Nazareth qui a prêché pendant trois ans sur les routes de Galilée et de Judée ? ». En ce lumineux jour des Rameaux, le petit peuple a une grande intuition de la réalité : Jésus est le Christ ; c’est Lui le centre de l’histoire ; Lui que l’on attend depuis des siècles, le vrai Roi, Celui qui donne le bonheur.

2) La Passion du Christ, submergé par l’amour qu’Il nous porte

La seconde partie de la célébration liturgique d’aujourd’hui porte sur la Passion d’un Homme-Dieu passionné. La célébration de cette Pâques est rendue « possible » par l’acceptation de la Passion, que saint Marc  nous raconte en mettant au premier plan les faits et les situations, et non les paroles. Au fur et à mesure que de Béthanie, où Marie-Madeleine a oint ses pieds (nous reviendrons tout à l’heure sur cet épisode), l’on s’enfonce dans la passion, nous voyons Jésus entrer dans un silence de plus en plus profond, jusqu’à finir par se taire complètement. Cette phrase « C’est toi-même qui le dis » est tout ce qu’il dira, au moment où il lui faut répondre aux questions de Pilate. Il ne dira plus rien jusqu’à la terrible invocation : « Eloì, Eloì, lamà sabactanì (Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?) » ?  (Mc 15,34) et au grand cri poussé avant d’expirer (Mc 15,36). Ainsi s’accomplit, jusqu’à l’extrême limite, l’abandon de Jésus qui semblerait abandonné également par son Père.

On peut dire que saint Marc nous offre deux éléments de lecture sur la façon dont Jésus vit cet abandon.

Le premier est la prière que Jésus adresse au Père sur la colline de Gethsémani : « Abba… Père, tout est possible pour toi. Éloigne de moi cette coupe. Cependant, non pas ce que moi, je veux, mais ce que toi, tu veux ! » (Mc14,36). Jésus vit cette douloureuse adhésion à la volonté du Père comme s’il répétait à chaque instant : « Non, pas ce que .je veux mais ce que tu veux ». Et si au début Jésus, pendant sa prière au mont des oliviers, est décrit comme un homme pris par l’angoisse et la peur, à la fin – après la prière – on le revoit à nouveau serein et ferme : « Levez-vous ! Allons ! Voici qu’il est proche, celui qui me livre. ». Le Père n’a pas dispensé Jésus du calvaire de la Croix, mais l’a aidé à traverser l’épreuve.

Le second élément est l’invocation de Jésus sur la croix : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi…? ». Comme on le sait, il s’agit du début d’un Psaume[4] 21 (22), une prière qui exprime l’intense souffrance d’un juste persécuté, mais aussi son incontrôlable confiance en Dieu. Nous aussi, comme les femmes, nous sommes invités à « observer » (Mc 15,40): contemplons la souffrance et la mort du Seigneur pour découvrir en elle la révélation inattendue du Fils de Dieu qui reste tenacement, obstinément, fidèle à la «  folie » de l’amour et qui va sur la croix pour chacun de nous, pour l’humanité entière.

LE COIN DES ENFANTS

  • Partie vidéos :
  • La question de Théobule
  • Pourquoi a-t-on tué Jésus alors que tout le monde l’aimait ?

https://www.theobule.org/video/pourquoi-a-t-on-tue-jesus-alors-que-tout-le-monde-l-aimait/13

  • Communier, c’est manger Jésus ?

https://www.theobule.org/video/communier-c-est-manger-jesus/22

  • Est-ce que Dieu peut mourir ?

https://www.theobule.org/video/est-ce-que-dieu-peut-mourir/191

  • Pourquoi Jésus s’est-il laissé crucifier ?

https://www.theobule.org/video/pourquoi-jesus-s-est-il-laisse-crucifier/19

  •  Fiche de jeux et coloriages à imprimer : une prière, une méditation, des activités et la sixième pièce

pour fleurir l’Arbre de Vie vous permettent de prolonger l’échange avec les enfants.