L’Évangile d’aujourd’hui met en scène un scribe qui cherche vraiment à connaître la vérité. Comme les pharisiens et les sadducéens des Évangiles des deux jours précédents, il pose une question à Jésus, mais il le fait avec une intention très différente. Les premiers avaient posé leur question pour essayer de piéger Jésus, mais celle de cet homme montre qu’il cherche sincèrement la vérité. Et Jésus, qui le reconnaît, fait son éloge : « Tu n’es pas loin du royaume de Dieu. »
Je m’arrête aussi sur les deux commandements que Jésus considère comme les plus importants. Ils parlent d’amour et non de règles. Est-ce qu’il m’arrive de penser que ce qui compte le plus, ce sont les règles? Est-ce qu’il m’arrive de juger ceux qui transgressent ces règles? Je m’assieds avec Jésus et je m’interroge honnêtement, en lui demandant qu’il me conduise vers la vérité.
Nous sommes en communion avec les pèlerins de notre diocèse à Lourdes :
Nous pourrions refermer cette page d’Évangile et nous écrier : Non-lieu, casuistique grotesque, à question absurde pas de réponse !Jésus n’a pas refusé de dialoguer avec les Sadducéens : il les a seulement déplacés dans leur questionnement. Il a débusqué, de façon très habile, la position spirituelle cachée sous le voile de la controverse et l’exemple de cette femme aux sept maris, poussé jusqu’au ridicule.
Quel est l’objet caché ? La capacité à « faire lever la vie » – c’est la traduction littérale du verbe « ressusciter ». Qui « fera lever une descendance » à travers cette femme ? Autrement dit, qui peut garantir le don de l’Alliance nouée avec le Dieu vivant et inscrite dans la bénédiction, de génération en génération ? Les « Sadducéens », que nous sommes parfois, résolvent la question en s’appropriant le don de la vie : c’est ici que nous sommes « totalement dans l’erreur ». Nous oublions que la vie nous est venue comme un cadeau gratuit, que nous la transmettons sans jamais la posséder. Que cette tentation de mettre la main sur l’origine du don – c’est-à-dire sur le Donateur Vivant – demeure toujours enfouie en nous. Nous « méconnaissons les Écritures », elles ne viennent pas à nos oreilles et à notre cœur comme parole vive, capable « de faire lever des enfants à Abraham, à partir des pierres » stériles de nos chemins d’humanité (cf. Matthieu 3,9).
« N’avez-vous pas lu, au récit du Buisson ardent… », à travers quel Nom la vie se communique ? Ce Nom imprononçable – que nul ne peut enfermer dans une définition – et que certains auteurs traduisent ainsi : « Je suis Celui que tu verras que Je suis quand tu feras l’expérience, dans ton histoire, du don de libération et de salut qui vient de Moi ». P.FB
Nous sommes en communion de prière avec les pèlerins de notre diocèse à Lourdes :
3e jour de pèlerinage : A la neuvième apparition à Bernadette, la « Dame » lui dit : « Allez boire à la source et vous y laver ». L’eau, don de Dieu est indispensable à la vie. Je me rappelle l’eau reçue de mon baptême.
Ce récit commence par une longue et insupportable flatterie… Tout est faussé et perverti, comme le baiser de Judas trahira son Maître. Mais, le lecteur est prévenu : les pharisiens et les hérodiens lui tendent un piège (v.13), et Jésus n’est pas dupe non plus, lui qui voit les cœurs, car il sait l’hypocrisie de ceux qui veulent sa mort (v.15).
Il fait donc intervenir un tiers pour sortir de l’impasse d’une fausse question, d’un faux dialogue et d’une fausse recherche. Il choisit une simple pièce d’argent à l’image de César. C’est elle qui tranchera et séparera deux mondes.
Il y a les fausses images et les idoles, et il y a la créature à l’image de Dieu.
Il y a un profil d’empereur gravé, et il y a des noms gravés dans les cieux ou dans les paumes divines.
Il y a les détracteurs, et il y a les disciples.
Il y a César, et il y a Dieu son Père.
Jésus impose de choisir un camp (le mondain ou le Royaume), lui il est la Vérité et la Lumière. Ceux qui écoutent ne peuvent être que dans l’étonnement et l’admiration (v.17). P.FB
Marathon de prière : « Que l’humanité puisse reprendre la vie de tous les jours »
« Chaque jour, a dit le pape au début de la célébration, en tenant entre nos mains le chapelet, nous avons tourné nos yeux vers toi, Mère de miséricorde, en te suppliant pour que finisse la pandémie et que l’humanité puisse reprendre la vie de tous les jours avec plus de sécurité. »
Marie est dans l’empressement ! … Il est rare que l’Evangile nous présente Marie comme empressée…oserions-nous dire « agitée » ? A notre époque, beaucoup de nos contemporains sont bien souvent acculés à l’empressement. Trop de personnes sont en difficulté au travail en raison des pressions : toujours plus vite, toujours plus de dossiers, toujours plus de courriels et surtout toujours moins de temps… toujours plus agitées. Est-il possible aujourd’hui de vivre une rencontre avec le Seigneur, avec mon frère alors que le temps semble se précipiter sous nos pas ? Une visitation est-elle possible pour moi aujourd’hui dans cette réalité ? Il me semble qu’une des clés pourrait-être : de ne pas fuir les événements, la réalité qui se présente alors même que je ne la comprends pas : comment une vieille femme peut-elle porter un enfant ? Comment une vierge peut-elle enfanter un enfant ?
de m’émerveiller : voir le beau même s’il est infime, voir ridiculement petit : Élisabeth s’émerveille de la venue de Marie. Elle aurait pu l’accueillir comme un dû d’une jeune cousine qui fait son devoir. Mais elle rend grâce et s’étonne.
d’écouter l’Esprit qui se cache en toutes mes rencontres, tous mes événements et oser le questionner : « Comment se fait-il ?»
« Marie se rend avec empressement vers la montagne ». Dans toute la Bible, la montagne est lieu de rencontre de Dieu. Aujourd’hui, laissons Dieu habiter nos rencontres les plus empressées.
HOMÉLIE DE S. BÈDE LE VÉNÉRABLE
Marie exalte le Seigneur
Mon âme exalte le Seigneur ; exulte mon esprit en Dieu mon Sauveur. Le sens premier de ces mots est certainement de confesser les dons que Dieu lui a accordés, à elle, Marie, spécialement ; mais elle rappelle ensuite les bienfaits universels dont Dieu ne cesse jamais d’entourer la race humaine.
L’âme glorifie le Seigneur quand elle consacre toutes ses puissances intérieures à louer et à servir Dieu ; quand, par sa soumission aux préceptes divins, elle montre qu’elle ne perd jamais de vue sa puissance et sa majesté.
L’esprit exulte en Dieu son Sauveur, quand il met toute sa joie à se souvenir de son Créateur dont il espère le salut éternel.
Ces mots, sans doute, expriment exactement ce que pensent tous les saints, mais il convenait tout spécialement qu’ils soient prononcés par la bienheureuse Mère de Dieu qui, comblée d’un privilège unique, brûlait d’un amour tout spirituel pour celui qu’elle avait eu la joie de concevoir en sa chair. Elle avait bien sujet, et plus que tous les saints, d’exulter de joie en Jésus — c’est-à-dire en son Sauveur — car celui qu’elle reconnaissait pour l’auteur éternel de notre salut, elle savait qu’il allait, dans le temps, prendre naissance de sa propre chair, et si véritablement qu’en une seule et même personne serait réellement présent son fils et son Dieu.
Car le Puissant fit pour moi des merveilles. Saint est son nom !Pas une allusion à ses mérites à elle. Toute sa grandeur, elle la rapporte au don de Dieu qui, subsistant par essence dans toute sa puissance et sa grandeur, ne manque pas de communiquer grandeur et courage à ses fidèles, si faibles et petits qu’ils soient en eux-mêmes.
Et c’est bien à propos qu’elle ajoute : Saint est son nom, pour exhorter ses auditeurs et tous ceux auxquels parviendraient ses paroles, pour les presser de recourir à l’invocation confiante de son nom. Car c’est de cette manière qu’ils peuvent avoir part à l’éternelle sainteté et au salut véritable, selon le texte prophétique : Quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé. C’est le nom dont elle vient de dire : Exulte mon esprit en Dieu mon Sauveur.
Aussi est-ce un usage excellent et salutaire, dont le parfum embaume la Sainte Église, que celui de chanter tous les jours, à Vêpres, le cantique de la Vierge. On peut en attendre que les âmes des fidèles, en faisant si souvent mémoire de l’incarnation du Seigneur, s’enflamment d’une plus vive ferveur, et que le rappel si fréquent des exemples de sa sainte Mère les affermisse dans la vertu. Et c’est bien le moment, à vêpres, de revenir à ce chant, car notre âme, fatiguée de la journée et sollicitée en sens divers par les pensées du jour, a besoin, quand approche l’heure du repos, de se rassembler pour retrouver l’unité de son attention.