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lundi 31 mai : Visitation de la Vierge Marie

Parole de Dieu : Luc 1,39-56

Commentaire :

Marie est dans l’empressement ! … Il est rare que l’Evangile nous présente Marie comme empressée…oserions-nous dire « agitée » ?
A notre époque, beaucoup de nos contemporains sont bien souvent acculés à l’empressement. Trop de personnes sont en difficulté au travail en raison des pressions : toujours plus vite, toujours plus de dossiers, toujours plus de courriels et surtout toujours moins de temps… toujours plus agitées. Est-il possible aujourd’hui de vivre une rencontre avec le Seigneur, avec mon frère alors que le temps semble se précipiter sous nos pas ? Une visitation est-elle possible pour moi aujourd’hui dans cette réalité ? Il me semble qu’une des clés pourrait-être : de ne pas fuir les événements, la réalité qui se présente alors même que je ne la comprends pas : comment une vieille femme peut-elle porter un enfant ? Comment une vierge peut-elle enfanter un enfant ?

  • de m’émerveiller : voir le beau même s’il est infime, voir ridiculement petit : Élisabeth s’émerveille de la venue de Marie. Elle aurait pu l’accueillir comme un dû d’une jeune cousine qui fait son devoir. Mais elle rend grâce et s’étonne.
  • d’écouter l’Esprit qui se cache en toutes mes rencontres, tous mes événements et oser le questionner : « Comment se fait-il ?»

« Marie se rend avec empressement vers la montagne ». Dans toute la Bible, la montagne est lieu de rencontre de Dieu. Aujourd’hui, laissons Dieu habiter nos rencontres les plus empressées.

HOMÉLIE DE S. BÈDE LE VÉNÉRABLE

Marie exalte le Seigneur

Mon âme exalte le Seigneur ; exulte mon esprit en Dieu mon Sauveur. Le sens premier de ces mots est certainement de confesser les dons que Dieu lui a accordés, à elle, Marie, spécialement ; mais elle rappelle ensuite les bienfaits universels dont Dieu ne cesse jamais d’entourer la race humaine.



L’âme glorifie le Seigneur quand elle consacre toutes ses puissances intérieures à louer et à servir Dieu ; quand, par sa soumission aux préceptes divins, elle montre qu’elle ne perd jamais de vue sa puissance et sa majesté.

L’esprit exulte en Dieu son Sauveur, quand il met toute sa joie à se souvenir de son Créateur dont il espère le salut éternel.

Ces mots, sans doute, expriment exactement ce que pensent tous les saints, mais il convenait tout spécialement qu’ils soient prononcés par la bienheureuse Mère de Dieu qui, comblée d’un privilège unique, brûlait d’un amour tout spirituel pour celui qu’elle avait eu la joie de concevoir en sa chair. Elle avait bien sujet, et plus que tous les saints, d’exulter de joie en Jésus — c’est-à-dire en son Sauveur — car celui qu’elle reconnaissait pour l’auteur éternel de notre salut, elle savait qu’il allait, dans le temps, prendre naissance de sa propre chair, et si véritablement qu’en une seule et même personne serait réellement présent son fils et son Dieu.

Car le Puissant fit pour moi des merveilles. Saint est son nom  !Pas une allusion à ses mérites à elle. Toute sa grandeur, elle la rapporte au don de Dieu qui, subsistant par essence dans toute sa puissance et sa grandeur, ne manque pas de communiquer grandeur et courage à ses fidèles, si faibles et petits qu’ils soient en eux-mêmes.

Et c’est bien à propos qu’elle ajoute : Saint est son nom, pour exhorter ses auditeurs et tous ceux auxquels parviendraient ses paroles, pour les presser de recourir à l’invocation confiante de son nom. Car c’est de cette manière qu’ils peuvent avoir part à l’éternelle sainteté et au salut véritable, selon le texte prophétique : Quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé. C’est le nom dont elle vient de dire : Exulte mon esprit en Dieu mon Sauveur.

Aussi est-ce un usage excellent et salutaire, dont le parfum embaume la Sainte Église, que celui de chanter tous les jours, à Vêpres, le cantique de la Vierge. On peut en attendre que les âmes des fidèles, en faisant si souvent mémoire de l’incarnation du Seigneur, s’enflamment d’une plus vive ferveur, et que le rappel si fréquent des exemples de sa sainte Mère les affermisse dans la vertu. Et c’est bien le moment, à vêpres, de revenir à ce chant, car notre âme, fatiguée de la journée et sollicitée en sens divers par les pensées du jour, a besoin, quand approche l’heure du repos, de se rassembler pour retrouver l’unité de son attention.