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Mercredi 18 novembre

PAROLE DE DIEU DU JOUR : Évangile selon Saint Luc 19,11-28

COMMENTAIRE

Je trouve que cette parabole est déconcertante, je dirais même, dure. Il y a deux histoires parallèles. D’abord, l’hostilité entre le roi et les citoyens qui veulent s’en débarrasser. En second lieu, les interactions entre le roi et ses esclaves. Ces derniers reçoivent plus d’attention. Le roi est avare, tyrannique et cruel. Sa seule qualité est sa volonté de récompenser la fidélité et l’initiative de ses esclaves.

Mais alors, quel éclairage la parabole apporte à la nature du Royaume de Dieu ? Nous pourrions en déduire que notre service de Dieu ne doit pas être minimaliste, craintif, ou fait à contrecœur; il doit être généreux, imaginatif et agissant. Bref un agir au service de l’évangie sans crainte et continu ? Nous devons être disposés à prendre des risques pour répondre à la mission que Dieu nous confie. Être prêts « à perdre notre vie » afin de « la trouver » ! Jésus recherche des personnes à qui il peut faire confiance quite à prendre des risques. Les lâches et les indécis ne construiront jamais le Royaume, veut nous faire comprendre Jésus.

Le texte nous annonce la montée de Jésus vers Jérusalem, le ton de notre parabole n’est pas neutre. L’heure où les traitres, les lâches et les indécis, notamment parmi les apôtres, approche. Pensons  pourtant à la mission que Jésus confie à ses apôtres : il leur a dit d’aller porter l’Évangile au monde entier : une mission impossible, dirions-nous peut être aujourd’hui. Pourtant, il connaissait ceux qu’il avait choisis et c’est précisément ce qu’ils ont fait; ils ont pris d’énormes risques en propageant l’Évangile. Je peux alors demander la grâce de générosité, du don de moi-même, dans ma réponse à la mission qui m’est confiée.                                         P.FB

Message de Monseigneur Michel DUBOST, administrateur apostolique du diocèse de Lyon :

Le président de la Conférence épiscopale, Mgr de Moulins Beaufort, a rencontré ce lundi le premier ministre pour lui demander l’autorisation de célébrer la messe la plus normalement possible. Pour nous, en effet, l’Eucharistie est la source et le sommet de la vie chrétienne.

Le Premier Ministre a entendu Mgr de Moulins Beaufort et lui a demandé de patienter au moins jusqu’au 1erdécembre et de prévoir les mesures barrières appropriées.

Les raisons de la demande sont simples à comprendre : les hôpitaux sont déjà pleins (un des prêtres du diocèse de Lyon a été évacué à Angers pour y être soigné) le personnel hospitalier est harassé. Il nous faut donc tout faire pour enrayer la propagation de la Covid.

Comment ne pas entendre cette demande ? Certes, il faut du courage pour l’accepter ! Mais nous ne pouvons pas proclamer que le Christ nous invite à rechercher le bien commun et refuser en même temps de prendre en compte les cris qui traversent notre société : cris des hospitaliers, cris des commerçants, cris et silence accablé de ceux qui sont réduits à la solitude et à la pauvreté. Comment pouvons-nous nous plaindre alors que la Covid fait des victimes ? Le Pape lui-même, montre l’exemple en annulant ses audiences et les messes ouvertes à tous.

Faut-il pour autant se résigner ? Faut-il pour autant mettre notre foi en veilleuse ? Faut-il renoncer à l’essentiel ? Certainement pas ! Comme des millions de chrétiens dans le monde qui ne peuvent célébrer la messe tous les dimanches, il nous faut vivre avec le désir de rencontrer le Christ en redoublant d’ardeur pour l’écouter en lisant la Parole de Dieu, en priant, en le rencontrant sous la figure des isolés et des nécessiteux, en continuant à bâtir son corps, la communauté.

Oui, frères et sœurs, « approchez-vous de Dieu, il s’approchera de vous » (Jac 4.7)

 Sortie du confinement

Nous pouvons espérer une reprise des messes en public en début décembre si la situation sanitaire du pays continue de s’améliorer. L’espoir est mince mais réel.  La conférence des évêques a remis au ministère de l’intérieur un nouveau protocole sanitaire. Celui-ci devrait être plus strict que le précédent, même si les grandes lignes avaient déjà été appliquées. C’est certainement au niveau de la distanciation entreles personnes que nous allons devoir faire encore plus d’effort. On nous parle d’une distanciation de 4m2 entre chaque personne (y compris membres d’une même famille ou d’un même groupe). Tout cela n’est pas complètement confirmé, mais je préfère, en amont, annoncer la couleur. Nous devrons encore améliorer l’aménagement de nos églises et respecter les uns et les autres, les uns pour les autres, les mesures  qui seront décidées. P.FB

PAPE FRANÇOIS  : AUDIENCE GÉNÉRALE CATÉCHÈSE SUR LA PRIÈRE (1)

Bibliothèque du palais apostolique
Mercredi 6 mai 2020

Catéchèse – 1. Le mystère de la prière

Chers frères et sœurs, bonjour!

Nous commençons aujourd’hui un nouveau cycle de catéchèses sur le thème de la prière. La prière est le souffle de la foi, son expression la plus propre. Comme un cri qui sort du cœur de celui qui croit et se confie à Dieu.

Pensons à l’histoire de Bartimée, un personnage de l’Evangile (cf. Mc 10, 46-52 et par.) et je dois vous dire que pour moi, c’est le plus sympathique de tous. Il était aveugle, il était assis en train de mendier au bord de la route à la périphérie de sa ville, Jéricho. Ce n’est pas un personnage anonyme, il a un visage, un nom: Bartimée, c’est-à-dire «fils de Timée». Un jour, il entend dire que Jésus devait passer par là. En effet, Jéricho était un carrefour de peuples, constamment traversée par des pèlerins et des marchands. Alors Bartimée se poste: il aurait fait tout le possible pour rencontrer Jésus. Beaucoup de gens faisaient la même chose: rappelons Zacchée, qui monta sur l’arbre. Beaucoup de gens voulaient voir Jésus, et lui aussi.

Ainsi, cet homme entre dans les Evangiles comme une voix qui crie à tue-tête. Il ne voit pas; il ne sait pas si Jésus est proche ou loin, mais il l’entend, il le comprend à la foule qui, à un certain moment, augmente et se rapproche… Mais lui est complètement seul, et personne ne se préoccupe de lui. Alors que fait Bartimée? Il crie. Et il crie, et il continue de crier. Il utilise l’unique arme en sa possession: la voix. Il commence à crier: «Fils de David, Jésus, aie pitié de moi!» (v. 47). Et il continue ainsi, en criant.

Ses cris répétés dérangent, ils semblent impolis, et de nombreuses personnes le réprimandent, lui disent de se taire: «Mais sois poli, ne fais pas ça!». Mais Bartimée ne se tait pas, au contraire, il crie encore plus fort: «Fils de David, Jésus, aie pitié de moi!» (v. 47). Cette obstination est si belle de ceux qui cherchent une grâce et qui frappent, frappent à la porte du cœur de Dieu. Lui crie, frappe. Cette expression: «Fils de David», est très importante; elle signifie «le Messie» — le Messie confesse — et c’est une profession de foi qui sort de la bouche de cet homme méprisé de tous.

Et Jésus entend son cri. La prière de Bartimée touche son cœur, le cœur de Dieu, et les portes du salut s’ouvrent pour lui. Jésus le fait appeler. Il bondit, et ceux qui lui disaient auparavant de se taire le conduisent à présent au Maître. Jésus lui parle, lui demande d’exprimer son désir — cela est important — et alors, le cri devient une requête: «que je recouvre la vue Seigneur!» (cf. v. 51).

Jésus lui dit: «Va, ta foi t’a sauvé» (v. 52). Il reconnaît à cet homme pauvre, sans défense, méprisé, toute la puissance de sa foi, qui attire la miséricorde et la puissance de Dieu. La foi, c’est avoir deux mains levées, une voix qui crie pour implorer le don du salut. Le Catéchisme affirme que «l’humilité est le fondement de la prière» (Catéchisme de l’Eglise catholique, n. 2559). La prière naît de la terre, de l’humus — dont dérive «humble», «humilité» —; elle vient de notre état de précarité, de notre soif constante de Dieu (cf. ibid., 2560-2561).

La foi, nous l’avons vu en Bartimée, est un cri; la non-foi c’est étouffer ce cri. Cette attitude qu’avaient les gens, en le faisant taire: ce n’était pas des gens de foi, mais lui en revanche, oui. Etouffer ce cri est une sorte d’«omertà». La foi est une façon de protester contre une condition difficile dont nous ne comprenons pas la raison; la non-foi c’est se limiter à subir une situation à laquelle nous nous sommes adaptés. La foi est l’espérance d’être sauvés; la non-foi est s’habituer au mal qui nous opprime et continuer ainsi.

Chers frères et sœurs, nous commençons cette série de catéchèses avec le cri de Bartimée, parce que sans doute tout est déjà écrit dans une figure comme la sienne. Bartimée est un homme persévérant. Autour de lui, il y a des gens qui expliquaient qu’implorer était inutile, que c’était un brouhaha qui restait sans réponse, un vacarme qui dérangeait uniquement, et qu’il était prié de cesser de crier: mais lui n’est pas resté en silence. Et à la fin, il a obtenu ce qu’il voulait.

Plus forte que tout argument contraire, dans le cœur de l’homme, il y a une voix qui invoque. Nous avons tous cette voix en nous. Une voix qui sort spontanément, sans que personne ne la commande, une voix qui s’interroge sur le sens de notre chemin ici-bas, surtout quand nous sommes dans l’obscurité: «Jésus, aie pitié de moi! Jésus, aie pitié de moi!». C’est une belle prière.

Mais ces paroles ne sont-elles pas gravées dans toute la création? Tout invoque et supplie afin que le mystère de la miséricorde trouve son accomplissement définitif. Les chrétiens ne sont pas les seuls à prier: ils partagent le cri de la prière avec tous les hommes et toutes les femmes. Mais l’horizon peut être encore étendu: Paul affirme que toute la création «gémit en travail d’enfantement» (Rm 8, 22). Les artistes se font souvent l’interprète de ce cri silencieux de la création, qui pèse sur toute créature et qui s’élève surtout dans le cœur de l’homme, parce que l’homme est un «mendiant de Dieu» (CEC, n. 2559). C’est une belle définition de l’homme: «mendiant de Dieu». Merci.

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Mardi 17 novembre

PAROLE DE DIEU DU JOUR : Evangile selon Saint Luc 19,1-10

COMMENTAIRE

Nous devons admirer Zachée, il a bravé le ridicule pour voir Jésus, et sa bonne volonté a été plus que récompensée, car Jésus s’est invité chez lui. Certains spectateurs ont murmuré en voyant Jésus visiter la maison d’un pécheur. Quelle aurait été ma réaction si j’avais été là? Jésus accepte les efforts de Zachée et le félicite de vouloir réparer les dégâts qu’il a causés. Jésus semble assez content de voir Zachée donner la moitié de son argent aux pauvres, puisqu’il ne lui a pas demandé de tout céder.
Je peux demander un sincère repentir de mes torts, et une foi vive en l’éminente miséricorde de Dieu, comme Jésus nous l’a enseigné. Est-ce que je crois vraiment que le Fils de l’homme est venu d’abord pour sauver ce qui est perdu? Je prie Jésus de m’aider à croire qu’il accueille mes pauvres
efforts. Jésus «est venu chercher et sauver ce qui était perdu.». Ce verset est la lentille à travers laquelle nous sommes invités à contempler cette histoire. Zachée est un haut fonctionnaire, un collecteur d’impôts à la solde de l’occupant romain. Pour les Juifs, il est un traître et un pécheur. Pourtant, il est celui que Jésus choisit comme hôte pendant son séjour à Jéricho. Qu’est-ce que cela nous dit sur Jésus ? À propos de son ministère ? De ses priorités ? Est-ce que je partage ses vues, ou suis-je parmi ses opposants ?
P.FB

INFORMATION

Ce lundi 16 novembre 2020, Monseigneur Éric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France (CEF) et le Père Hugues de Woillemont, Secrétaire général de la CEF ont rencontré, avec les autres représentants des cultes, le Premier Ministre Monsieur Jean Castex et Monsieur Gérald Darmanin, Ministre de l’Intérieur, afin d’étudier les éventuelles évolutions des modalités d’exercice du culte dans le contexte sanitaire présent.
Cette concertation s’inscrivait dans le calendrier rappelé par le Conseil d’État dans sa décision rendue le 7 novembre 2020.
Le Premier Ministre a fermement redit que les conditions sanitaires ne permettaient pas aujourd’hui une reprise des célébrations publiques. Il a chargé le ministre de l’Intérieur de préparer sans tarder, en lien avec les représentants des cultes, les protocoles nécessaires à une reprise maîtrisée à partir du 1er décembre selon ce que les conditions sanitaires permettraient.

MEDITATION DU JOUR

Tournons notre regard vers Zachée


Il n’y a pas de profession ou de condition sociale, il n’y a pas de péché ou de crime d’aucune sorte qui puisse effacer un seul de ses enfants de la mémoire et du coeur de Dieu. « Dieu se souvient », toujours, il n’oublie aucun de ceux qu’il a créés ; il est un père toujours en attente vigilante et aimante de voir renaître dans le coeur de son fils le désir de revenir à la maison. Et quand il reconnaît ce désir, même seulement évoqué, et très souvent, presque inconscient, il se rend immédiatement présent, et par son pardon, il rend le chemin de conversion et de retour plus facile. Tournons aujourd’hui notre regard vers Zachée sur l’arbre : son geste est ridicule, mais c’est un geste de salut.
Et je te dis, à toi : si tu as un poids sur la conscience, si tu as honte de tant de choses que tu as commises, arrête-toi un peu, n’aie pas peur. Pense qu’il y a quelqu’un qui t’attend parce qu’il n’a jamais cessé de se souvenir de toi ; et ce quelqu’un c’est ton père, c’est Dieu qui t’attend ! Grimpe, comme Zachée l’a fait, monte sur l’arbre de l’envie d’être pardonné ; je t’assure que tu ne seras pas déçu. Jésus est miséricordieux et il ne se lasse jamais de pardonner !
Pape François
Jorge Mario Bergoglio, s.j., né en 1936 à Buenos Aires, a été élu pape sous le nom de François en

  1. / Angélus, 3 novembre 2013.

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Lundi 16 novembre

PAROLE DE DIEU DU JOUR: Évangile selon Saint Luc 18,35-43

COMMENTAIRE

« Jésus, fils de David, prends pitié de moi ! » Quelle belle prière : je peux facilement la faire mienne, aujourd’hui et à tous les jours. En présence de Jésus, je lui demande de me venir en aide, dans tous mes besoins et particulièrement dans mes faiblesses.

J’entends peut-être aussi Jésus me demander : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? ». Je prends le temps d’écouter la question de Jésus: J’entends la patience et l’amour avec lesquels Il s’adresse à moi et Il prend le temps pour répondre au désir de mon cœur. Suis-je aussi rapide que l’aveugle pour répondre ? Ce que j’attends de Jésus est-il aussi clair pour moi ? Je peux également demander de voir à nouveau ; voir la présence de Dieu dans ma vie et dans la vie du monde ; voir ce que le Seigneur veut que je fasse. Je remercie Jésus pour sa présence miséricordieuse et rassurante dans ma vie.

FÊTE DU JOUR : Sainte Marguerite d’Ecosse (+1135)

Petite-fille du roi d’Angleterre, elle se réfugia en Ecosse lors de l’invasion normande. Elle deviendra l’épouse du roi Malcom III dont la piété était fort grande. Il associait sa femme aux affaires du royaume et son règne durant quarante ans fut des plus heureux : huit enfants dans un foyer très uni et un pays bien géré malgré des luttes avec les envahisseurs normands. Elle meurt quelques jours après l’assassinat de son époux par les Normands d’Angleterre. Elle introduisit la liturgie romaine dans l’Eglise écossaise.

MÉDITATION DU JOUR

Ose l’approcher

Plus encore que la maison du peuple chrétien, l’église est la maison du Christ. Un mystère, une présence, remplit la plus pauvre des églises catholiques. Elle est habitée. Elle ne vit pas d’abord du mouvement que lui apporte le va-et-vient des foules. Elle est elle-même, antérieurement, source de vie et de pureté pour ceux qui franchissent son enceinte. Elle possède la présence réelle, la présence corporelle du Christ, le « lieu » où le suprême Amour a touché notre nature humaine pour contracter avec elle des noces éternelles, le foyer de rayonnement capable d’illuminer tout le drame du temps et de l’aventure humaine. Chacun peut entrer là et rencontrer personnellement et silencieusement, intimement le Jésus de l’Évangile. Chacun, quelles que soient ses ignorances, les fautes dont le souvenir peut l’accabler, ses secrètes détresses intérieures, ose l’approcher, comme jadis la pécheresse dans la maison de Simon le pharisien. Chacun peut crier vers lui comme l’aveugle de Jéricho, et dire : Seigneur, que je voie !

Card. Charles Journet 

Mgr Charles Journet († 1975), théologien catholique, suisse francophone, fut créé cardinal par le pape Paul VI en 1965. Il a joué un rôle considérable au concile Vatican II, notamment dans la rédaction de la constitution Gaudium et spes. / Le mystère de l’eucharistie, Paris, Téqui, 1981, p. 27.

Paroles du pape François

lors de la prière de l’Angélus , dimanche 15 Novembre

En cet avant-dernier dimanche de l’année liturgique, l’Evangile nous présente la fameuse parabole des talents (cf. Mt 25, 14-30). Elle fait partie du discours de Jésus sur la fin des temps, qui précède immédiatement sa passion, sa mort et sa résurrection. La parabole raconte l’histoire d’un riche seigneur qui doit partir et, prévoyant une longue absence, qui confie ses biens à trois de ses serviteurs: au premier il confie cinq talents, au second deux, au troisième un. Jésus précise que la distribution se fait « selon la capacité de chacun » (v. 15). C’est ce que le Seigneur a été faite avec nous tous: il nous connaît bien, il sait que nous ne sommes pas pareils et il ne veut favoriser personne au détriment des autres, mais il confie à chacun un capital à la mesure de ses capacités.

Pendant l’absence du maître, les deux premiers serviteurs se donnent du mal, au point de doubler la somme qui leur avait été confiée. Il n’en est pas de même du troisième serviteur, qui cache son talent dans un trou: pour éviter les risques, il le laisse là, à l’abri des voleurs, mais sans le faire fructifier. Le moment est venu du retour du maître, qui appelle les serviteurs à rendre des comptes. Les deux premiers présentent le bon fruit de leur engagement, ils ont travaillé et le maître les loue, les récompense et les invite à participer à sa fête, à sa joie. Le troisième, cependant, se rendant compte qu’il est en faute, commence aussitôt à se justifier en disant: «Seigneur, je sais que tu es un homme dur, qui moissonne là où tu n’as pas ensemencé et qui moissonne là où tu n’as pas semé. J’avais peur et suis allé cacher ton talent sous terre: voilà ce qui t’appartient » (vv. 24-25). Il se défend de sa paresse en accusant son patron d’être « dur ». C’est une habitude que nous avons aussi: nous nous défendons, si souvent, en accusant les autres. Mais eux ne sont pas fautifs: c’est nous qui sommes enfantes, le défaut vient de nous. Et ce serviteur accuse les autres, accuse le maître de se justifier. Nous aussi, souvent, faisons de même. Alors le maître le réprimande: il l’appelle un serviteur «mauvais et paresseux» (v. 26); il lui fait enlever son talent et le fait jeter hors de sa maison.

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Dimanche 15 novembre

PAROLE DE DIEU

Textes de la liturgie du dimanche :       

  • Livre des Proverbes 31,10-13.19-20.
  • Psaume127,1-5                                                                                                   
  • Première lettre de Paul aux Thessaloniciens :5,1-6                        
  • Évangile de Matthieu 25,14-30

HOMÉLIE DU JOUR

L’Évangile de ce dimanche est la parabole des talents, tirée de saint Matthieu (25, 14-30). Elle raconte l’histoire d’un homme qui, avant de partir en voyage, convoque ses serviteurs et leur confie son patrimoine en talents, des pièces de monnaie anciennes de grande valeur. Ce maître confie cinq talents au premier serviteur, deux au second, un au troisième. Pendant l’absence de leur maître, les trois serviteurs doivent faire fructifier ce patrimoine. Le premier et le second serviteur doublent chacun le capital de départ ; le troisième, au contraire, par peur de tout perdre, enterre le talent reçu dans un trou. Au retour de leur maître, les deux premiers reçoivent louange et récompense, quant au troisième, qui ne restitue que l’argent reçu, il est réprimandé et puni.

La signification de cela est claire. L’homme de la parabole représente Jésus, les serviteurs, c’est nous, et les talents, c’est « le patrimoine d’amour » que le Seigneur nous confie. Quel est ce patrimoine ? Sa Parole, l’Eucharistie et les sacrements (même si nous en sommes momentanément privés), la foi en notre Père céleste, son pardon… en somme, beaucoup de choses, ses biens les plus précieux dont il nous fait le don. Voilà le patrimoine qu’il nous confie. Non seulement à conserver, mais à faire fructifier ! Alors que dans l’usage courant, le terme « talent » indique une qualité individuelle notable — par exemple un talent pour la musique, le sport, etc —, dans la parabole, les talents représentent les biens que le Seigneur nous confie afin que nous les fassions fructifier. Le trou creusé dans le sol par le « serviteur mauvais et paresseux » (v. 26) indique la peur du risque qui bloque la créativité et la fécondité de l’amour, mais avant tout la peur de confier sa vie à l’auteur même de l’amour : Dieu lui-même. Jésus ne nous demande pas de conserver sa grâce dans un coffre-fort, mais il veut que nous l’utilisions pour le bien des autres. Tous les biens que nous avons reçus, toutes les grâces que Dieu nous donne, c’est pour les donner aux autres, et ainsi qu’ils fructifient. C’est comme s’il nous disait : « Voici ma miséricorde, ma tendresse, mon pardon: prends-les, et fais-en un large usage dans ta vie ». Et nous, qu’avons-nous fait ? Qui avons-nous « contaminé » par notre foi ? Combien de personnes avons-nous encouragées par notre espérance ? Combien d’amour avons-nous partagé avec notre prochain ? Ce sont des questions qu’il serait bon de nous poser. N’importe quel milieu, même le plus éloigné et inaccessible, peut devenir le lieu où faire fructifier les talents. Il n’y a pas de situations ou de lieux fermés à la présence et au témoignage chrétien. Le témoignage que Jésus nous demande n’est pas fermé, il est ouvert, il dépend de nous.

Cette parabole nous pousse à ne pas cacher notre foi et notre appartenance au Christ, à ne pas enterrer la parole de l’Évangile, mais à la faire circuler dans notre vie, dans les relations, dans les situations concrètes, comme une force qui interpelle, qui purifie, qui renouvelle. De même que le pardon que le Seigneur nous donne spécialement dans le sacrement de la réconciliation: ne le gardons pas enfermé en nous-mêmes, mais laissons-le déployer sa force, qu’il fasse tomber les murs de désaccord, qu’il nous fasse faire le premier pas dans les relations bloquées, reprendre le dialogue là où il n’y a plus de communication… Et ainsi de suite. Faire en sorte que ces talents, ces cadeaux, ces dons que le Seigneur nous a donnés, soient pour les autres, croissent, portent du fruit, par notre témoignage.

Puis-je vous proposer maintenant une belle démarche : que chacune et chacun de vous relise l’Évangile, à la maison, l’évangile de saint Matthieu, chapitre 25, versets 14 à 30. Et si vous le lisiez…  Et si vous le méditiez un peu : « Les talents, les richesses, tout ce que Dieu m’a donné de spirituel, de bonté, la Parole de Dieu, que fais-je pour qu’ils grandissent chez les autres ? Ou est-ce que je me contente de les garder dans un coffre-fort ? ».

Enfin, le Seigneur ne donne pas à tous les mêmes choses ni de la même manière : il nous connaît personnellement et il nous confie ce qui est juste pour nous; mais en tous, en tous, il y a quelque chose d’égal : la même et immense confiance que Dieu nous fait. Dieu croit en nous ! Et il est le même pour tous. Ne le décevons pas ! Ne nous laissons pas tromper par la peur, mais rendons confiance pour confiance ! La Vierge Marie incarne cette attitude de la façon la plus belle et la plus complète. Elle a reçu et accueilli le don le plus sublime, Jésus en personne, et à son tour, elle l’a offert à l’humanité avec un cœur généreux. Demandons-lui de nous aider à être « des serviteurs bons et fidèles » pour participer à « la joie de Notre Seigneur ».         

                                                                                                                            Père Frédéric Benoist


Instituée par le pape François et fixée au 33e dimanche du temps ordinaire,

 la quatrième édition de la Journée mondiale des pauvres aura lieu le 15 novembre 2020.


À la lumière du « Jubilé des personnes socialement exclues », alors que dans toutes les cathédrales et dans les sanctuaires du monde les Portes de la Miséricorde se fermaient, j’ai eu l’intuition que, comme dernier signe concret de cette Année Sainte extraordinaire, on devait célébrer dans toute l’Église, le XXXIIIème Dimanche du Temps ordinaire, la Journée mondiale des pauvres. Ce sera la meilleure préparation pour vivre la solennité de Notre Seigneur Jésus Christ, Roi de l’Univers, qui s’est identifié aux petits et aux pauvres et qui nous jugera sur les œuvres de miséricorde (cf. Mt 25,31-46). Ce sera une journée qui aidera les communautés et chaque baptisé à réfléchir sur la manière dont la pauvreté est au cœur de l’Évangile et sur le fait que, tant que Lazare git à la porte de notre maison (cf. Lc 16,19-21), il ne pourra y avoir de justice ni de paix sociale. »

En cette période de crise sanitaire et sociale le Secours Catholique poursuit son action pour les plus démunis.

Chaque jour, le Secours Catholique-Caritas France agit en France, près de chez vous, et dans le monde.

75% des ressources de l’association proviennent de la générosité du public. Merci de votre soutien, merci de votre générosité ! (faites un don en ligne sur le site du Secours Catholique)

C’est aussi pour le Secours catholique l’occasion de parler des actions que nous menons grâce et principalement au soutien des donateurs et l’engagement de nos 67 500 bénévoles.

Cette grande campagne nationale débute avec la parution du rapport statistique qui présente une photographie des situations de pauvreté que nous rencontrons dans les accueils. Cette année, la parution de ce rapport, à l’occasion des 70 ans d’existence, a pris une forme particulière avec le forum « les voix de la pauvreté »