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Mardi 22 juin

Parole de Dieu : Matthieu 7,6.12-14

Commentaire :

Aujourd’hui, nous recevons de la Parole de Dieu une série de petites maximes qu’il est bon de faire entrer en résonance entre elles et avec tout l’Evangile.

Ne donnez pas aux chiens ce qui est sacré. Tout au long de sa vie, Jésus n’a eu de cesse d’abolir la séparation entre le sacré et le profane. C’est tout homme, tout l’homme, toute vie qui est sacrée, habitée de la présence de Dieu !

 Mais Jésus va plus loin que le simple principe moral qui consiste à ne pas donner notre semblable en pâture à la violence, à la haine, à l’humiliation … et à ne pas faire à autrui ce que l’on ne voudrait pas qu’il nous fasse ! En donnant à la Règle d’Or la forme positive, Jésus nous sauve du jeu calculateur d’une simple justice sociale et nous ouvre à l’élan créateur infini de l’amour de Dieu.

Alors, effectivement, elle est étroite cette porte et il est resserré ce chemin ! Mais, si nous consentons à quitter nos jugements, nos prétentions, nos clivages. Si nous nous risquons à ôter les sandales de nos pieds et à nous prosterner devant le mystère de tout humain avec crainte et respect … Alors, il devient spacieux et éternel le champ de la vie !

MÉDITATION DU JOUR

Par la porte étroite

Croire à la promesse de Jésus selon laquelle ceux qui obéissent posséderont la terre et, cependant, rencontrer l’ennemi sans défense, souffrir plutôt l’injustice que la commettre – voilà un chemin étroit ! Voir et reconnaître l’autre homme dans sa faiblesse, dans son injustice, et ne jamais le juger, être dans l’obligation de lui faire part de la [bonne] nouvelle, et cependant ne jamais jeter les perles devant les pourceaux – voilà un chemin étroit ! À chaque instant on risque de tomber. Aussi longtemps que je reconnais ce chemin comme celui qu’il m’est ordonné de suivre, et que je le suis dans la peur de moi-même, effectivement ce chemin est impossible. Mais si je vois Jésus Christ me précéder pas à pas, si je ne regarde qu’à lui et si je le suis, pas à pas, je suis protégé sur ce chemin. Car c’est lui-même qui est le chemin. Il est le chemin resserré et la porte étroite. C’est lui seul qu’il importe de trouver. Si nous savons cela nous avançons, sur le chemin resserré, par la porte étroite de la croix de Jésus Christ, vers la vie, et c’est précisément l’étroitesse du chemin qui se transforme pour nous en certitude.

Dietrich Bonhoeffer

Dietrich Bonhoeffer, docteur en théologie et pasteur, manifeste très jeune son opposition aux mesures antisémites du régime nazi. Interdit d’enseignement et de prédication, il est arrêté en 1943, puis exécuté au camp de Flossenbürg, le 9 avril 1945. / Le prix de la grâce, Neuchâtel, Delachaux et Niestlé, 1967, p. 149-150.

TRAITÉ DE SAINT GRÉGOIRE DE NYSSE 
SUR LA PERFECTION CHRÉTIENNE

Au nom du Seigneur Jésus Christ

Trois choses caractérisent la vie du chrétien : l’action, la parole, la pensée. Parmi elles, la principale est la pensée. Après la pensée, vient la parole, qui révèle par les mots la pensée imprimée dans l’âme. Après l’esprit et le langage, vient l’action, qui met en œuvre ce que l’on a pensé. Lorsque l’une de ces trois choses nous dirige dans le cours de la vie, il est bien que tout : parole, action et pensée, soit divinement réglé selon les connaissances qui permettent de comprendre et de nommer le Christ, afin que notre action, notre parole ou notre pensée ne s’écartent pas de ce que ces noms signifient.

Que doit faire celui qui a obtenu de porter le nom magnifique du Christ ? Rien d’autre que d’examiner en détail ses pensées, ses paroles et ses actions : est-ce que chacune d’elles tend vers le Christ, ou bien s’éloigne de lui ? Cet examen se fait de multiples façons. Les actes, les pensées ou les paroles qui entraînent une passion quelconque, tout cela n’est aucunement en accord avec le Christ, mais porte l’empreinte de l’Adversaire, lui qui plonge les perles de l’âme dans le bourbier des passions, et fait disparaître l’éclat de la pierre précieuse.

Au contraire, ce qui est exempt de toute disposition due à la passion regarde vers le chef de la paix spirituelle, qui est le Christ. C’est en lui, comme à une source pure et incorruptible, que l’on puise les connaissances qui conduisent à ressembler au modèle primordial ; ressemblance pareille à celle qui existe entre l’eau et l’eau, entre l’eau qui jaillît de la source et celle qui de là est venue dans l’amphore.

En effet, c’est par nature la même pureté que l’on voit dans le Christ, et chez celui qui participe au Christ. Mais chez le Christ elle jaillit de la source, et celui qui participe du Christ puise à cette source et fait passer dans la vie la beauté de telles connaissances. C’est ainsi que l’on voit l’homme caché concorder avec l’homme apparent, et qu’un bel équilibre de vie s’établit chez ceux que dirigent les pensées qui poussent à ressembler au Christ. 

À mon avis, c’est en cela que consiste la perfection de la vie chrétienne : obtenir en partage tous les noms qui détaillent la signification du nom du Christ, par notre âme, notre parole et les activités de notre vie.