Mardi 13 avril
Parole de Dieu : Jean 3,7-15
Commentaire :
«Le vent souffle où il veut : tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va. Il en est ainsi pour qui est né du souffle de l’Esprit. » Je dois faire confiance à l’Esprit en ces temps apparemment confus et troubles. L’Esprit de Dieu nous surprend par des inspirations dont nous ne pouvons souvent pas expliquer l’origine : je prie pour être sensible à la présence de l’Esprit dans ma vie et dans le monde. Je demande de faire confiance à ces inspirations.
« De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé, afin qu’en lui tout homme qui croit ait la vie éternelle. » Tout à coup, Jésus proclame fortement qui il est : quiconque croit en lui lorsqu’il aura été élevé sur la croix aura la vie éternelle. Je demande à Jésus d’affermir ma foi en lui et en son pouvoir de me donner une vie épanouie.
Les trois excellentes raisons de se réjouir avec Jésus selon saint Augustin :
Le temps qui suit Noël est un temps privilégié où l’on se réjouit à la fois de la proximité de Jésus, de ce qu’il fait pour nous, mais aussi de ce qu’il est en lui-même.
Le temps de Noël est celui de la joie. Les chrétiens se réjouissent de la venue au monde de Jésus. Mais comment cette joie se rattache-t-elle au fils de Marie ? À première vue, la réponse semble évidente : la venue du Fils du Père dans notre monde est un motif de satisfaction pour les hommes en raison du salut qu’il apporte. Cependant, la joie d’un chrétien naît à un niveau plus profond que l’assentiment à un article du Credo. Elle surgit d’une relation personnelle avec le Sauveur.
Saint Augustin, avec son sens des formules bien frappées, a parfaitement résumé les motifs principaux de la joie chrétienne : « La joie, c’est vous-même (Jésus), et c’est la vie bienheureuse de se réjouir auprès de vous (ad te), de vous (de te) et pour vous (propter te) : voilà la vraie joie, il n’y en a pas d’autre. » Se réjouir auprès de Jésus, de Jésus et pour Jésus : essayons d’analyser brièvement ces trois caractéristiques d’une joie qui a le Christ pour centre et foyer.
Se réjouir auprès de Jésus (ad te) : Cette première joie naît de la proximité de Jésus. En se faisant homme, jamais Dieu n’a été aussi proche de nous ! En Son Fils, Il est l’un des nôtres ! Nous pouvons lui parler directement, sans intermédiaire, de la même manière que les foules le pressaient sur les routes de Galilée, ou comme cette femme hémorroïsse qui n’hésita pas à toucher la frange de son manteau (Mt 9, 20-22). À l’instar de saint Jean, le chrétien est appelé à se pencher sur le cœur du Christ (Jn 13,25). Dieu étant la source de la joie, celle-ci augmente en proportion de notre proximité avec Lui. Malgré ses errements, ses péchés et son indifférence, l’humanité est liée pour toujours à Dieu par l’Enfant de la crèche. C’est une union éternelle entre nous et la divinité ! Nous pouvons nous réjouir à loisir de la présence de Dieu : Il ne s’éloignera jamais de nous !
Se réjouir de Jésus (de te) : Cette seconde joie découle de l’éminence de la personne de Jésus. Vrai Dieu et vrai homme, le fils de Marie cumule toutes les qualités de l’Être divin et de l’homme tel que Dieu l’a voulu de toute éternité. Auprès de lui, nous trouvons la stabilité, la fidélité, la puissance secourable de Dieu, mais aussi le cœur compréhensif, l’affection directe, la solidarité dans les épreuves d’un ami partageant notre condition humaine. De surcroît, la joie que nous procure le rabbi galiléen prend également sa source dans son enseignement et ses actes de salut. Jésus est le Sauveur qui éloigne de nous la malédiction du péché et nous ouvre les portes de la maison de son Père. Non seulement nous nous réjouissons de son rôle de médiateur dans la Rédemption, mais surtout notre liesse provient de sa personne elle-même. Car le Christ est plus que le révélateur : il est lui-même la Révélation. Il n’est pas seulement le canal de la joie, il en est l’incarnation. Il est la Joie en personne, cette joie que le Père lui prodigue abondamment. En lui, nous la puisons dans sa source. Voilà pourquoi nous nous réjouissons de sa personne.
Se réjouir pour Jésus (propter te) : Pour goûter cette troisième joie, le chrétien est appelé à se décentrer de lui-même afin de considérer les intérêts de Jésus. Qu’est-ce que se réjouir pour Jésus ? D’abord, c’est se féliciter qu’il ait mené à bien l’œuvre de salut que le Père lui avait confiée. Dieu est Amour. Se réjouir pour Lui, c’est embrasser l’objet de Sa volonté et s’unir à elle. Or celle-ci consiste à ce que les hommes soient sauvés et divinisés. Aussi, dans cette troisième joie, devons-nous regarder le monde avec les yeux de Jésus. Jésus trouve sa joie à faire de nous des enfants de Dieu. Se réjouir pour lui revient à communier à sa mission et à le seconder dans son œuvre, à accueillir ses nouveaux fils de Dieu comme des frères et nous féliciter de leur salut.
Enfin, dans cette troisième réjouissance est inclue la joie que Jésus soit tel qu’il est. Les chrétiens se réjouissent de ce que leur Maître soit ce qu’il est en lui-même, de la même manière que dans l’adoration ils rendent grâce à Dieu pour son immense gloire, c’est-à-dire pour remercier Dieu d’être Dieu ! Se réjouir pour Jésus, cela équivaut à trouver notre joie dans le fait que Jésus soit le Fils bien-aimé du Père et l’aîné d’une multitude de frères qu’il a arrachés aux griffes de la mort et du péché et ramenés dans la maison paternelle. Dans cette troisième réjouissance s’enracine notre adoration de l’Agneau de Dieu. Là réside pour le chrétien la joie la plus pure : dans l’accueil de Dieu tel qu’Il est ! De même, un ami se réjouira pour son ami que celui-ci soit celui qu’il est, et non un autre.
Trois joies. La première est liée à la proximité de Jésus, la seconde à ce qu’il fit et fait pour nous, et la troisième à notre amour pour lui et à l’adoration de son Être — amour d’union avec lui, en communion à ses volontés, au-delà de ses bienfaits immédiats en notre faveur.