Commentaire :
Ce qui frappe d’abord chez cet homme, c’est la conscience de sa petitesse. Il est vrai que le centurion se trouve dans la position de quelqu’un qui crie sa peine et qui a besoin d’être aidé : il tend la main vers Jésus. Il sent qu’il n’a pas le moindre droit sur Jésus, qu’il ne peut même pas exiger sa visite. Il se tient à la toute dernière place, à peine sur le seuil, et confesse sa petitesse devant Jésus : « Seigneur, je ne suis pas digne que tu viennes sous mon toit ».
Le second élément qui frappa dans l’attitude du centurion est sa confiance illimitée en Jésus. Une conviction aussi ferme n’est possible que parce que le centurion pressent qu’un lien personnel existe déjà entre Jésus et lui. Il a compris que Jésus allait faire cela pour lui. Croire que Jésus le fera, parce qu’il est bien disposé envers lui, montre que le cœur du centurion s’est ouvert à Jésus. Il s’agit peut-être déjà d’un début d’amitié.
Le centurion est finalement conscient de la puissance qui habite la parole de Jésus : « Dis seulement une parole et mon serviteur sera guéri ». Il pense qu’il est inutile que Jésus vienne en personne ; il suffit qu’il donne un ordre. Le centurion se rapproche déjà très fort de l’abandon et de l’obéissance de foi que tout Juif essaie de vivre à l’égard de la Parole de Dieu et de la puissance qui s’y cache. Sa foi était avant toute autre chose confiance en Jésus et abandon à sa Parole, et cela jusqu’à l’obéissance.
Comme chaque année en juin, les messes d’ordinations se succèdent dans chaque diocèse et communauté religieuse. Il s’agit d’un grand temps fort pour les fidèles qui découvrent le visage de leurs nouveaux prêtres.
« Me voici ! », répondent les futurs prêtres à leur évêque, au moment où ils s’apprêtent à consacrer leur vie toute entière à Dieu et au service de leur prochain. Entourés de nombreux prêtres, ils deviennent configurés au Christ par le sacrement de l’ordination, et promettent d’obéir à l’Église et à leur évêque.
La prostration, le moment où les ordinands s’allongent pour solliciter l’aide de la cour Céleste pendant que l’assemblée chante la litanie des saints, est toujours un moment très marquant. À l’issue de la célébration, ces hommes qui ont choisi de répondre à l’appel de Dieu sont désormais prêtres… pour l’éternité !
Cette année, 130 nouveaux prêtres sont ordonnés en France, contre 123 l’année dernière. A noter que la communauté Saint-Martin se distingue, avec 26 nouveaux prêtres. Sur les 130 ordinands, 79 ont fait le choix de devenir prêtres diocésains, 41 sont issus d’une communauté non religieuse ou d’une société de vie apostolique, et 12 deviennent prêtres religieux
Adrien Dagois, Séverin Lang et Amaury Martini seront ordonnés prêtres pour le diocèse de Lyon par Mgr Olivier de Germay dimanche 27 juin à 15h.
HOMÉLIE DE SAINT GRÉGOIRE DE NYSSE
SUR LES BÉATITUDES
Celui qui purifie son cœur voit en lui-même l’image de Dieu
La santé du corps est un bien pour la vie humaine. Or, on est heureux non seulement de connaître la définition de la santé, mais de vivre en bonne santé. Car si un homme fait l’éloge de la santé et prend une nourriture malsaine qui lui gâte le sang, quel profit trouvera-t-il à ces éloges tandis qu’il est tourmenté par la maladie ? Comprenons de la même manière l’affirmation que nous avons discutée. Le Seigneur Jésus ne dit pas qu’on est heureux de savoir quelque chose au sujet de Dieu, mais qu’on est heureux de le posséder en soi-même. En effet, heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu. Il ne pense pas que Dieu se laisse voir face à face par celui qui aura purifié le regard de son âme. Mais peut-être la noblesse de cette parole nous suggère-t-elle ce qu’une autre parole exprime plus clairement : Le Royaume de Dieu est au-dedans de vous. Voici ce qu’elle nous enseigne : celui qui a purifié son cœur de toute créature et de tout attachement déréglé voit l’image de la nature divine dans sa propre beauté.
Il me semble que dans cette brève formule le Verbe fait tenir l’exhortation suivante : « Hommes qui avez quelque désir de contempler le vrai Bien, vous avez entendu dire que la majesté divine est élevée au-dessus des cieux, que sa gloire est incompréhensible, sa beauté inexprimable et sa nature infinie. Mais ne désespérez pas de parvenir à contempler l’objet de votre désir. » ~
Si tu purifies, par un effort de vie parfaite, les souillures attachées à ton cœur, la beauté divine brillera de nouveau en toi. C’est ce qui arrive avec un morceau de fer, lorsque la meule le débarrasse de sa rouille. Auparavant il était noirci, et maintenant il brille et rayonne au soleil.
De même l’homme intérieur, que le Seigneur appelle « le cœur », lorsqu’il aura enlevé les taches de rouille qui altéraient et détérioraient sa beauté, retrouvera la ressemblance de son modèle, et il sera bon. Car ce qui ressemble à la Bonté est nécessairement bon.
Donc celui qui se voit lui-même découvre en soi l’objet de son désir. Et ainsi celui qui a le cœur pur devient heureux parce que, en découvrant sa propre pureté, il découvre, à travers cette image, son modèle. Ceux qui voient le soleil dans un miroir, même s’ils ne fixent pas le ciel, voient le soleil dans la lumière du miroir aussi bien que s’ils regardaient directement le disque solaire. De même vous, qui êtes trop faibles pour saisir la lumière, si vous vous retournez vers la grâce de l’image établie en vous dès le commencement, vous possédez en vous-mêmes ce que vous recherchez.
La pureté, en effet, la paix de l’âme, l’éloignement de tout mal, voilà la divinité. Si tu possèdes tout cela, tu possèdes certainement Dieu. Si ton cœur est exempt de tout vice, libre de toute passion, pur de toute souillure, tu es heureux, car ton regard est clair. Purifié, tu contemples ce que les yeux non purifiés ne peuvent pas voir. L’obscurité qui vient de la matière a disparu de tes regards et, dans l’atmosphère très pure de ton cœur, tu distingues clairement la bienheureuse vision. Voici en quoi elle consiste : pureté, sainteté, simplicité, tous les rayons lumineux jaillis de la nature divine, qui nous font voir Dieu.
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