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Vendredi 20 novembre

Parole de Dieu du jour : Apocalypse 10,8-11 ; Luc 19,45-48

COMMENTAIRE

Ce jour, je vous propose les deux textes de la liturgie du jour.

La vision de Jean dans le livre de l’Apocalypse. Ce Livre ouvert dans la main de l’ange, la Parole de Dieu qui se manifeste dans le Christ (cf Apocalypse 5,1-10). Maintenant c’est à nous qu’est confiée celle-ci, il faut l’ouvrir, « la dévorer ». Oui la Parole de Dieu est une véritable nourriture. «elle est « douce comme le miel »… Comme le dit le prophète Isaïe, « elle féconde notre terre », comme l’eau et la neige qui descend du ciel, elle féconde notre vie, et surtout ne reste pas sans effet… Comment s’en convaincre sinon en la fréquentant chaque jour. Ce temps du confinement est une belle invitation pour nous inviter à lire au quotidien la Parole de Dieu pour s’en nourrir chaque jour…

Les « entrailles de Jean » sont remplies d’amertume… Beaucoup dans notre société ne connaissent pas du tout cette Parole de Dieu. Beaucoup ne croit pas en l’existence de Dieu. Sur quoi se fonde cette non foi dans la plupart des cas sinon sur une méconnaissance de la Parole de Dieu ? Celui qui parcourt la Parole de Dieu ne peut pas se détourner de Dieu. Il peut connaître des résistances, des doutes, des besoins de conversion, mais il ne peut pas nier Dieu.

Demandons alors au Seigneur de faire de chacune et chacun de nous des témoins de la Parole…

Dans l’Evangile, nous contemplons Jésus en train d’enseigner, quelle que soit les circonstances, il en enseigne, « le peuple tout entier, suspendu à ses lèvres, l’écoutait ». Ne doutons pas que beaucoup de nos contemporains, en écoutant la Parole de Dieu, écouteront… P.FB

MÉDITATION DU JOUR

Prends ce livre, et dévore-le

La parole a beaucoup de caractères qui la rapprochent d’un aliment. Quelqu’un met en sa bouche une bouchée de pain ou quelque autre nourriture. Il la broie d’abord avec ses dents et ainsi l’envoie dans l’estomac. Ainsi en est-il de tout mot : nous l’entendons, nous le méditons dans la bouche de l’intelligence ; comme avec des dents – c’est-à-dire avec des commentaires – nous le broyons. Il nous faut voir ce dont il parle, l’origine de ce dont il parle et la raison pourquoi il en parle. Ainsi de toute nourriture, tant que nous ne l’avons pas mâchée avec les dents, nous n’en percevons pas la saveur ; la parole que nous entendons, si nous ne l’avons pas mâchée en la travaillant en nous, nous ne pouvons pas en comprendre la portée.

La manne que l’on mangeait dans le désert jouait le rôle du mot. C’est pour cela qu’elle s’appelait « manne », ce qui en hébreu signifiait : « Qu’est cela ? » (Ex 16, 15). Toutes les fois que nous entendons un mot, il nous stimule à rechercher le nom même de la chose : « Qu’est-ce que nous entendons ? » Et comme la nourriture une fois mâchée est envoyée dans l’estomac, le mot lui aussi, après que nous l’avons bien travaillé, nous le confions à notre mémoire comme à un estomac. La nourriture ne sert à rien si elle n’a pas d’abord été mâchée, puis envoyée dans l’estomac. Les mots, de même, sont inefficaces pour le salut, s’ils n’ont pas été confiés à l’intelligence et à la mémoire.

Pseudo-Jean Chrysostome

Ce commentaire inachevé sur Matthieu, transmis en latin sous le nom de Jean Chrysostome, pourrait avoir été composé au ive siècle. / Opus imperfectum in Matthaeum, trad. S. B. Landry, dans L’Évangile selon Matthieu commenté par les Pères, Paris, DDB, coll. « Les Pères dans la foi » 30, 1985, p. 126-127.

SAINT SACREMENT

Samedi matin : de 10h à 12h. exposition de Saint Sacrement dans l’église sainte Madeleine. Un prêtre est à votre disposition pour une démarche du sacrement de la réconciliation ou simplement pour dialoguer.

PAPE FRANÇOIS 

AUDIENCE GÉNÉRALE

Bibliothèque du palais apostolique
Mercredi 20 mai 2020

Catéchèse – 3. Le mystère de la création

Chers frères et sœurs, bonjour!

Nous poursuivons la catéchèse sur la prière, en méditant sur le mystère de la création. La vie, le simple fait que nous existions, ouvre le cœur de l’homme à la prière. 

La première page de la Bible ressemble à un grand hymne d’action de grâce. Le récit de la création est rythmé par des refrains, où est sans cesse réaffirmée la bonté et la beauté de chaque chose qui existe. Dieu, avec sa parole, appelle à la vie, et chaque chose accède à l’existence. Avec la parole, il sépare la lumière des ténèbres, il alterne le jour et la nuit, il fait se succéder les saisons, il crée une palette de couleurs avec la variété des plantes et des animaux. Dans cette forêt luxuriante qui domine rapidement le chaos, l’homme apparaît en dernier. Et cette apparition provoque un excès d’exultation qui amplifie la satisfaction et la joie: «Dieu vit tout ce qu’il avait fait: cela était très bon» (Gn 1, 31). Une bonne chose, mais aussi une belle chose: on voit la beauté de toute la création!

La beauté et le mystère de la création engendrent dans le cœur de l’homme le premier élan qui suscite la prière (cf. Catéchisme de l’Eglise catholique, n. 2566). C’est ce que récite le huitième Psaume, que nous avons entendu au début: «A voir ton ciel, ouvrage de tes doigts, la lune et les étoiles, que tu fixas, qu’est donc le mortel, que tu en gardes mémoire, le fils d’Adam, que tu en prennes souci?» (vv. 4-5). L’orant contemple le mystère de l’existence autour de lui, il voit le ciel étoilé qui le domine — et que l’astrophysique nous montre aujourd’hui dans toute son immensité — et il se demande quel dessein d’amour doit se trouver derrière une œuvre aussi puissante!… Et dans cette immensité sans limites, qu’est l’homme? «Presque rien», dit un autre psaume (cf. 89, 48): un être qui naît, un être qui meurt, une créature très fragile. Pourtant, dans tout l’univers, l’être humain est la seule créature consciente d’une aussi grande profusion de beauté. Un petit être qui naît, qui meurt, qui est là aujourd’hui, mais plus demain, est le seul conscient de cette beauté. Nous sommes conscients de cette beauté!

La prière de l’homme est étroitement liée au sentiment de l’émerveillement. La grandeur de l’homme est infinitésimale par rapport aux dimensions de l’univers. Ses plus grandes conquêtes semblent bien peu de choses… Cependant l’homme n’est pas rien. Dans la prière s’affirme avec force un sentiment de miséricorde. Rien n’existe par hasard: le secret de l’univers est dans un regard bienveillant que quelqu’un aperçoit dans nos yeux. Le psaume affirme que nous sommes faits à peine moindre qu’un dieu, que nous sommes couronnés de gloire et d’honneur (cf. 8, 6). La relation avec Dieu est la grandeur de l’homme: son intronisation. Par nature nous ne sommes presque rien, petits, mais par vocation, par appel, nous sommes les enfants du grand Roi!

C’est une expérience que beaucoup d’entre nous ont faite. Si l’histoire de notre vie, avec toutes ses amertumes, risque parfois d’étouffer en nous le don de la prière, il suffit de la contemplation d’un ciel étoilé, d’un coucher de soleil, d’une fleur…, pour rallumer l’étincelle de l’action de grâce. Cette expérience est peut-être à la base de la première page de la Bible. 

Quand le grand récit biblique de la création est rédigé, le peuple d’Israël ne vit pas des jours heureux. Une puissance ennemie avait occupé sa terre; de nombreuses personnes avaient été déportées et se trouvaient à présent en esclavage en Mésopotamie. Il n’y avait plus de patrie, ni de temple, ni de vie sociale et religieuse, rien.

Pourtant, précisément à partir du grand récit de la création, quelqu’un commence à retrouver des motifs d’action de grâce, à louer Dieu pour l’existence. La prière est la première force de l’espérance. Tu pries et l’espérance grandit, tu vas de l’avant. Je dirais que la prière ouvre la porte à l’espérance. L’espérance est là, mais avec ma prière j’ouvre la porte.Parce que les hommes de prière conservent les valeurs fondamentales; ce sont ceux qui répètent, avant tout à eux-mêmes et ensuite à tous les autres, que cette vie, malgré toutes ses difficultés et ses épreuves, malgré ses moments difficiles, est pleine d’une grâce dont il faut s’émerveiller. Et, en tant que telle, elle doit toujours être défendue et protégée.

Les hommes et les femmes qui prient savent que l’espérance est plus forte que le découragement. Ils croient que l’amour est plus puissant que la mort, et qu’assurément un jour il triomphera, même si c’est selon des temps et des modalités que nous ne connaissons pas. Les hommes et les femmes de prière portent sur leur visage le reflet de l’éclat de lumière: car, même dans les jours les plus sombres, le soleil ne cesse pas de les illuminer. La prière t’illumine: elle illumine ton âme, elle illumine ton cœur et elle illumine ton visage. Même dans les temps les plus sombres, même dans les temps de très grande douleur.

Nous sommes tous porteurs de joie. Avez-vous pensé à cela? Que tu es un porteur de joie? Ou tu préfères apporter des mauvaises nouvelles, des choses qui attristent? Nous sommes tous capables d’apporter la joie. Cette vie est le don que Dieu nous a fait: elle est trop brève pour la passer dans la tristesse, dans l’amertume. Louons Dieu, en étant simplement contents d’exister. Regardons l’univers, regardons ses beautés et regardons également nos croix et disons: «Mais tu existes, tu nous a faits ainsi, pour toi». Il est nécessaire de ressentir cette inquiétude du cœur qui conduit à rendre grâce et à louer Dieu. Nous sommes les enfants du grand Roi, du Créateur, capables de lire sa signature dans toute la création; cette création qu’aujourd’hui nous ne protégeons pas, mais dans cette création, il y a la signature de Dieu qui l’a faite par amour. Que le Seigneur nous fasse comprendre cela toujours plus profondément et nous conduise à dire «merci»: et ce «merci» est une belle prière. 

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Jeudi 19 novembre

PAROLE DE DIEU DU JOUR : Evangile selon St Luc 19,41-44

COMMENTAIRE

Jésus a pleuré sur Jérusalem; il était attristé par la résistance à la parole de Dieu, car « il prévoyait » le désastre auquel son peuple ferait bientôt face.  Juste après, il chassera les marchands du Temple. Évidemment cette parole de Jésus est empreinte de l’expérience de la destruction du Temple en 70 après Jésus Christ par les romains, avec son lot de persécutions, dont Luc se fait, ici, le porte-parole… En voyant ce qui se passe autour de nous,  dans nos familles, dans notre pays, dans le monde, nous sommes parfois envahis d’un sentiment de  tristesse, de découragement… Devant le mépris de la vérité et de la justice, la corruption et les souffrances que cela entraîne, Seigneur, prends pitié de nous !

Nous le voyons dans les évangiles, Jésus est souvent rempli d’un ardent désir face aux personnes qu’il rencontre; les malades et les pécheurs, il les invite à se laisser regarder par Dieu. Dans l’évangile d’aujourd’hui, il regarde Jérusalem et prie pour ses habitants, afin qu’ils accueillent ce que Dieu leur offre. Alors, si je considère la manière dont Jésus me regarde, je me rendrai compte qu’il désire ma croissance. Il veut me voir retenir toutes les possibilités que Dieu me présente tous les jours par amour et par miséricorde. P.FB

MÉDITATION DU JOUR

Les gens de Jérusalem

La ville sur laquelle notre Seigneur a pleuré est tout d’abord la sainte Église, la sainte chrétienté. En second lieu, notre Seigneur a pleuré sur les cœurs mondains, et vraiment il y a de quoi pleurer sur eux. Tous les hommes réunis n’y suffiraient pas et ne pourraient jamais verser assez de larmes, car ils ne savent pas et ils ne veulent pas savoir les jours où ils sont visités. Hélas, si même ils le savaient… Mais non, ils sont en grande paix. Les gens de Jérusalem étaient, eux aussi, en grande paix, quand le Christ pleura sur eux. Quels sont donc ces gens ? Ce sont tous ceux qui vivent dans la recherche de la jouissance désirée par leurs sens extérieurs. Pourvu qu’ils aient assez de biens, de domination, d’amitié, de parenté, de richesse et d’honneur, de tout ce que leur cœur désire, tout ce qui les satisfait, les réjouit et fait leurs délices, comme s’ils devaient vivre éternellement ainsi. Ils vont bien se confesser, ils vaquent bien à la prière, et ils pensent que tout est pour le mieux. Si on risquait une seule parole contre cette assurance, pour dire que leur état n’est pas tout à fait bon, ce serait en pure perte. Ils se reposent dans leur justice, dans laquelle ils se croient en parfaite sécurité.

Jean Tauler, o.p.

Disciple strasbourgeois de Maître Eckhart, Jean Tauler († 1361) fut un théologien, un mystique et un prédicateur influent. Surnommé le « docteur illuminé », il appartient au courant des mystiques rhénans. / Sermons, Paris, Cerf, 2007, p. 374-375.

PRIÈRE

Et n’oublions pas…. En ce 19 Novembre…

PAPE FRANÇOIS : AUDIENCE GÉNÉRALE CATÉCHÈSE SUR LA PRIÈRE (2)

Bibliothèque du palais apostolique
Mercredi 13 mai 2020

Catéchèse – 2. La prière du chrétien

Chers frères et sœurs, bonjour!

Nous accomplissons aujourd’hui le deuxième pas sur le chemin de catéchèse sur la prière, commencé la semaine dernière.

La prière appartient à tous: aux hommes de chaque religion, et probablement aussi à ceux qui n’en professent aucune. La prière naît dans le secret de nous-mêmes, dans ce lieu intérieur que les autorités spirituelles appellent souvent le «cœur» (cf. Catéchisme de l’Église catholique, nn. 2562-2563). Ce qui prie en nous n’est donc pas quelque chose de périphérique, ce n’est pas l’une de nos facultés secondaires et marginales, mais c’est le mystère le plus intime de nous-mêmes. C’est ce mystère qui prie. Les émotions prient, mais on ne peut pas dire que la prière soit seulement une émotion. L’intelligence prie, mais prier n’est pas seulement un acte intellectuel. Le corps prie, mais on peut parler avec Dieu également en étant affecté par l’invalidité la plus grave. C’est donc tout l’homme qui prie, si son «cœur» prie.

La prière est un élan, c’est une invocation qui va au-delà de nous-mêmes: quelque chose qui naît au plus profond de notre personne et qui sort de nous-mêmes, parce qu’il ressent la nostalgie d’une rencontre. Cette nostalgie qui est plus qu’un besoin, plus qu’une nécessité: c’est un chemin. La prière est la voix d’un «moi» qui vacille, qui avance à tâtons, à la recherche d’un «Toi». La rencontre entre le «moi» et le «Toi» ne peut pas se faire avec des calculatrices: c’est une rencontre humaine et très souvent on avance à tâtons pour trouver le «Toi» que mon «moi» est en train de chercher.

La prière du chrétien naît en revanche d’une révélation: le «Toi» n’est pas resté enveloppé dans le mystère, mais il est entré en relation avec nous. Le christianisme est la religion qui célèbre sans cesse la «manifestation» de Dieu, c’est-à-dire son épiphanie. Les premières fêtes de l’année liturgique sont la célébration de ce Dieu qui ne reste pas caché, mais qui offre son amitié aux hommes. Dieu révèle sa gloire dans la pauvreté de Bethléem, dans la contemplation des Rois Mages, dans le baptême dans le Jourdain, dans le prodige des noces de Cana. L’Évangile de Jean conclut par une affirmation synthétique le grand hymne du Prologue: «Nul n’a jamais vu Dieu, le Fils unique, qui est dans le sein du Père, lui, l’a fait connaître» (1, 18). C’est Jésus qui nous a révélé Dieu.

La prière du chrétien entre en relation avec le Dieu au visage très tendre, qui ne veut faire ressentir aucune peur aux hommes. C’est la première caractéristique de la prière chrétienne. Si les hommes étaient depuis toujours habitués à s’approcher de Dieu un peu intimidés, un peu effrayés par ce mystère fascinant et terrible, s’ils s’étaient habitués à le vénérer avec une attitude servile, semblable à celle d’un sujet qui ne veut pas manquer de respect à son seigneur, les chrétiens s’adressent en revanche à Lui en osant l’appeler d’une manière confidentielle par le nom de «Père». Jésus utilise même l’autre mot: «papa».

Le christianisme a banni du lien avec Dieu tout rapport «féodal». Dans le patrimoine de notre foi ne sont pas présentes des expressions comme «assujettissement», «esclavage» ou «vassalité»; mais des termes comme «alliance», «amitié», «promesse», «communion», «proximité». Dans son long discours d’adieu aux disciples, Jésus dit cela: «Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ignore ce que fait son maître; je vous appelle amis, car tout ce que j’ai appris de mon Père, je vous l’ai fait connaître. Ce n’est pas vous qui m’avez choisi; mais c’est moi qui vous ai choisis et vous ai institués pour que vous alliez et portiez de fruit et un fruit qui demeure; alors tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous l’accordera» (Jn 15, 15-16). Mais il s’agit d’un chèque en blanc: «Tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, je vous l’accorde»! 

Dieu est l’ami, l’allié, l’époux. Dans la prière on peut établir un rapport de confiance avec Lui, au point que dans le «Notre Père» Jésus nous a enseigné à lui adresser une série de demandes. Nous pouvons tout demander à Dieu, tout; tout expliquer, tout raconter. Peu importe si, dans la relation avec Dieu, nous nous sentons en faute: nous ne sommes pas de bons amis, nous ne sommes pas des enfants reconnaissants, nous ne sommes pas des époux fidèles. Il continue à nous aimer. C’est ce que Jésus démontre définitivement lors de la Dernière Cène, quand il dit: «Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang, qui va être versé pour vous» (Lc 22, 20). Dans ce geste, Jésus anticipe au Cénacle le mystère de la Croix. Dieu est un allié fidèle: si les hommes cessent d’aimer, Lui continue cependant à aimer, même si l’amour le conduit au Calvaire. Dieu est toujours près de la porte de notre cœur et il attend que nous lui ouvrions. Et parfois, il frappe à notre cœur, mais il n’est pas envahissant: il attend. La patience de Dieu avec nous est la patience d’un père, de quelqu’un qui nous aime beaucoup. Je dirais que c’est à la fois la patience d’un père et d’une mère. Toujours proche de notre cœur, et quand il frappe, il le fait avec tendresse et avec beaucoup d’amour.

Essayons tous de prier ainsi, en entrant dans le mystère de l’Alliance. De nous mettre dans la prière entre les bras miséricordieux de Dieu, à nous sentir enveloppés par ce mystère de bonheur qu’est la vie trinitaire, à nous sentir comme des invités qui ne méritaient pas tant d’honneur. Et à répéter à Dieu, dans l’étonnement de la prière: est-il possible que tu ne connaisses que l’amour? Il ne connaît pas la haine. Il est haï, mais il ne connaît pas la haine. Il connaît seulement l’amour. Voilà quel est le Dieu que nous prions. C’est le cœur incandescent de toute prière chrétienne. Le Dieu d’amour, notre Père qui nous attend et nous accompagne.

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Mardi 10 novembre

PAROLE DE DIEU DU JOUR Saint Paul à Tite 2,1-8.11-14

COMMENTAIRE

 L’épitre à Tite est l’une des quatre épitres personnelles de Paul. Elle ressemble beaucoup à celle que Paul adresse a Timothée. Cette épître à Tite est l’épître de la sobriété et de ce qui est sain. Elle est aussi marquée par la forte affirmation de l’autorité, — autorité conférée à Paul comme apôtre du Seigneur, et à Tite comme délégué de Paul. Cette affirmation était rendue nécessaire par les conditions prévalant en Crète, et les difficultés que Paul a pu rencontrer dans l’évangélisation de ce peuple. Paradoxalement certains traits de cette épître sont d’actualité… L’extrait que nous lisons aujourd’hui, est une occasion de réfléchir aux rapports inter-générations… Toutes les recommandations de Paul, qu’il nous faut resituer dans son contexte, sur quoi se fondent elles ?..

Le verset 11 doit bien se lire : « Car la grâce de Dieu qui apporte le salut est apparue à tous les hommes » . L’accent est mis sur le fait qu’il y a maintenant un salut pour tous, et que la grâce de Dieu qui a apporté le salut au monde entier, nous enseigne comment vivre en attendant l’apparition de la gloire. La grâce de Dieu a brillé dans toute sa splendeur en Christ et dans Son œuvre rédemptrice. Dans son étendue et sa portée, elle n’est pas confinée à Israël, comme l’était la loi, mais elle englobe tous les hommes, bien que, dans son application, elle soit bien sûr limitée à ceux qui croient. Voilà pourquoi Paul encourage toutes les générations et encourage Tite à veiller avec une juste autorité à la foi des fidèles qui lui sont confiés.

Ce texte nous invite à lire aussi l’évangile de Luc d’aujourd’hui. Veiller, garder la tenue de service pour accueillir notre sauveur. Bref une foi en Jésus Christ qui se vit dans le quotidien très concret de nos vies.                                                                                                                                                                          P.FB

FÊTE DU JOUR Saint Léon le grand (+461)

Il devint Pape à une époque troublée. C’était la lente agonie de l’empire romain sous les coups des invasions des Francs, des Wisigoths, des Vandales, des Huns, des Burgondes. Pour l’Église, c’est le risque d’éclatement en de nombreuses hérésies. En particulier les monophysites qui acceptaient la divinité du Christ mais refusaient qu’il soit vraiment homme; les nestoriens qui acceptaient que Jésus soit vrai homme, mais pas vraiment le Verbe de Dieu. Il apporta son soutien à Flavien, le patriarche de Constantinople par une lettre dogmatique ‘le tome à Flavien’, qui sera la base de la définition du concile christologique de Chalcédoine (451) quelques années plus tard: le Christ-Jésus réunit en sa seule personne toute la nature divine et toute la nature humaine. En 452, il sauve Rome des hordes d’Attila, mais ne peut empêcher le sac de Rome par les Vandales en 455. Dans cet Occident démoralisé, il reste le seul et vrai recours moral.

PAROLES DU PAPE FRANÇOIS

Aujourd’hui, le Seigneur désire habiter en chaque cœur. Même s’il nous arrive de nous éloigner de Lui, il suffit de trois jours au Seigneur pour reconstruire en nous son temple (cf. Jn 2,19) !

Dans l’Office des lectures de ce 9 novembre, saint Césaire d’Arles (470-542) dit, dans une homélie: « Dieu n’habite pas seulement dans des temples faits de la main de l’homme, ni dans une demeure de bois et de pierres, mais principalement dans l’âme créée à l’image de Dieu, par la main du Créateur lui-même. C’est ainsi que saint Paul a dit : Le temple de Dieu est saint, et ce temple, c’est vous. »

Césaire d’Arles ajoute: « Dieu a daigné faire de nous sa demeure. Par conséquent, mes très chers, si nous voulons célébrer dans la joie l’anniversaire d’une église, nous ne devons pas détruire en nous, par de mauvaises actions, les temples vivants de Dieu. Et je dis cela pour que tous puissent comprendre : chaque fois que nous venons à l’église, nous devons préparer nos âmes pour qu’elles soient telles que nous voulons trouver cette église. »

Il conclut: « Tu veux trouver une basilique brillante ? Ne souille pas ton âme par la saleté des péchés. Si tu veux que la basilique soit éclairée, et Dieu aussi le veut, que la lumière des bonnes œuvres brille en nous, et celui qui est aux cieux sera glorifié. De même que tu entres dans cette église, c’est ainsi que Dieu veut entrer dans ton âme, comme lui-même l’a dit : J’habiterai et je marcherai au milieu d’eux. »

Catéchèse du pape François sur les Béatitudes (5)

11 Mars 2020

Chers frères et sœurs, bonjour!

Au cours de l’audience d’aujourd’hui, nous continuons à méditer sur la voie lumineuse du bonheur que le Seigneur nous a donnée dans les Béatitudes, et nous arrivons à la quatrième: «Heureux les affamés et assoiffés de la justice, car ils seront rassasiés» (Mt 5, 6).

Nous avons déjà rencontré la pauvreté d’esprit et les larmes; à présent, nous affrontons un autre type de faiblesse, celle liée à la faim et à la soif. Faim et soif sont des besoins primaires, qui concernent la survie. Cela doit être souligné: il ne s’agit pas ici d’un désir générique, mais d’une exigence vitale et quotidienne, comme la nourriture.

Mais que signifie avoir faim et soif de justice? Il n’est bien sûr pas question ici de ceux qui cherchent une vengeance, au contraire, dans la béatitude précédente, nous avons parlé de douceur. Certes, les injustices blessent l’humanité; la société humaine a un besoin urgent d’équité, de vérité et de justice sociale; rappelons que le mal subi par les femmes et les hommes du monde arrive jusqu’au cœur de Dieu le Père. Quel père ne souffrirait-il pas pour la douleur de ses enfants?

Les Ecritures parlent de la douleur des pauvres et des opprimés que Dieu connaît et partage. Pour avoir écouté le cri d’oppression élevé par les enfants d’Israël — comme le raconte le livre de l’Exode (cf. 3, 7-10) — Dieu est descendu libérer son peuple. Mais la faim et la soif de justice dont parle le Seigneur est encore plus profonde que le besoin légitime de justice humaine que chaque homme porte dans son cœur.

Dans le même «discours sur la montagne», un peu plus loin, Jésus parle d’une justice plus grande que le droit humain ou que la perfection personnelle, en disant: «Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des Pharisiens, vous n’entrerez pas dans le Royaume des Cieux» (Mt 5, 20). Et cette justice est la justice qui vient de Dieu (cf. 1 Co 1, 30).

Dans les Ecritures, nous trouvons exprimée une soif plus profonde que celle physique, qui est un désir placé à la racine de notre être. Un psaume dit: «Dieu, c’est toi mon Dieu, je te cherche, mon âme a soif de toi, après toi languit ma chair, terre sèche, altérée, sans eau» (Ps 63, 2). Les Pères de l’Eglise parlent de cette inquiétude féconde qui habite le cœur de l’homme. Saint Augustin dit: «Tu nous as faits pour toi Seigneur et notre cœur est sans repos tant qu’il ne repose pas en toi» (Les confessions, 1, 1.5). Il existe une soif intérieure, une faim intérieure, une inquiétude…

Dans chaque cœur, même de la personne la plus corrompue et éloignée du bien, est caché un désir de lumière, même s’il se trouve sous des décombres de tromperies et d’erreurs, mais il y a toujours la soif de vérité et de bien, qui est la soif de Dieu. C’est l’Esprit Saint qui suscite cette soif: c’est Lui l’eau vive qui a façonné notre poussière, c’est Lui le souffle créateur qui lui a donné vie.

Pour cela, l’Eglise est envoyée pour annoncer à tous la Parole de Dieu, imprégnée d’Esprit Saint. Parce que l’Evangile de Jésus Christ est la plus grande justice qui puisse être offerte au cœur de l’humanité, même si elle ne s’en rend pas compte (cf. Catéchisme de l’Eglise catholique, n. 2017: «La grâce du Saint-Esprit nous confère la justice de Dieu. En nous unissant par la foi et le baptême à la Passion et à la Résurrection du Christ, l’Esprit nous fait participer à sa vie»).

Par exemple, quand un homme et une femme se marient, ils ont l’intention de faire quelque chose de grand et de beau, et s’ils conservent cette soif vivante, ils trouveront toujours la voie pour aller de l’avant, dans les problèmes, avec l’aide de la Grâce. Les jeunes ont eux aussi cette faim, et ils ne doivent pas la perdre! Il faut protéger et nourrir dans le cœur des enfants ce désir d’amour, de tendresse, d’accueil qu’ils expriment dans leurs élans sincères et lumineux.

Chaque personne est appelée à redécouvrir ce qui compte vraiment, ce qui fait bien vivre et, dans le même temps, ce qui est secondaire, et ce dont on peut facilement se passer.

Jésus annonce dans cette béatitude — faim et soif de justice — qu’il y a une soif qui ne sera jamais déçue; une soif qui, si on y répond, sera étanchée et qui aura toujours une heureuse issue, parce qu’elle correspond au cœur même de Dieu, à son Esprit Saint qui est amour, et également à la semence que l’Esprit Saint a semée dans nos cœurs. Que le Seigneur nous donne cette grâce: d’avoir cette soif de justice qui est précisément la volonté de le trouver, de voir Dieu et de faire du bien aux autres.