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Lundi 9 novembre

PAROLE DE DIEU DU JOUR : Ézéchiel 47,1-2.8.9-12

COMMENTAIRE

Comment ne pas vous recommander de relire toutes ces grandes pages du prophète Ezechiel (à partir du chapitre 33). Ces grandes visions qui préfigurent le retour d’Israël de cette terrible période de l’Exil. De rien, du désert, des ossements desséchés(…), rejaillit la vie grâce et par Dieu. C’est une nouvelle création et nous le voyons bien dans le texte qui nous est proposé.


Dans cette vision admirable, Ézéchiel vit des eaux sortant de l’édifice du temple (verset 1). Ces eaux s’élargiront et deviendront un double fleuve (verset 9) dont une des branches se jettera dans la mer Morte (verset 8)1 ; les eaux de cette dernière, actuellement saturées de sel, seront assainies2. Au lieu de représenter la mort, cette mer sera pleine de vie (versets 9, 10).


Le Seigneur Jésus appliqua cette vision d’Ézéchiel 47 au croyant individuellement, lors du discours qu’il prononça sur l’esplanade du temple lors de la fête des tabernacles : “Et en la dernière journée, la grande journée de la fête, Jésus se tint là et cria, disant : Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive. Celui qui croit en moi, selon ce qu’a dit l’écriture, des fleuves d’eau vive couleront de son ventre. Or il disait cela de l’Esprit qu’allaient recevoir ceux qui croyaient en lui ; car l’Esprit n’était pas encore, parce que Jésus n’avait pas encore été glorifié (Jean ch.7,38)


Le Seigneur expliqua que “ces fleuves d’eau vive” (relisons aussi le chapitre 4 de Jean dans la rencontre avec la Samaritaine),à rapprocher du double fleuve de notre chapitre, symbolisent le Saint Esprit, cet “Esprit de vie” qui nous a délivrés “de la loi de la mort comme le dit Paul dans sa lettre aux Romains (ch.8). Quand l’Esprit de Dieu peut agir en nous librement, nous sommes comme « un rafraîchissement » pour tout notre entourage, tant les croyants que les incrédules.


Dans un sens plus restreint, ces fleuves peuvent faire aussi penser aux dons de la grâce conférés par l’Esprit : Je vous invite à relire la fin du chapitre 5 de la lettre de Paul aux Galates. En cette fête de la Dédicace de la basilique du Latran, repensons à notre baptême, ce jour où le Christ s’est manifesté de façon particulière en nous. P. FB

LA FÊTE DU JOUR : Dédicace de la basilique du Latran

Eglise cathédrale de l’évêque de Rome, elle est à ce titre, « mère et tête de toutes les églises » du monde chrétien. Elle fut édifiée par l’empereur Constantin, vers 324, peu après la fin des grandes persécutions, à côté du palais des « Laterani » une grande famille romaine. Cinq conciles y tinrent leurs assises.
Au Vème siècle, Constantin ayant accordé aux divers religions un statut de liberté dans l’empire, on retrouve dans Rome de nombreux lieux de prière qu’on appelle basilique. La basilique est à l’origine un lieu profane où s’exerce toutes les activités de la vie quotidienne (commerce, politique, échange d’idées). Tout proche de la basilique se trouve un bâtiment de forme circulaire, c’est le fameux baptistère de Latran. De nombreuses générations, des personnes de tout âge ont reçu leur première initiation et accompli leurs premiers pas dans les voies de la religion de Jésus-Christ.
Le rôle d’accueil et de formation des premiers chrétiens dans la capitale de l’empire a fait de cette belle église la véritable cathédrale de Rome. On retrouve sur le fronton central de la façade la devise Mater et Caput omnium ecclesiarum urbis et orbis, « Mère et chef de toutes les églises de Rome et du monde ». Pour les croyants, Latran est la mère des autres églises.


Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens (Co 3,9-17)


Frères, vous êtes la maison que Dieu construit. Comme un bon architecte, avec la grâce que Dieu m’a donnée, j’ai posé les fondations. D’autres poursuivent la construction ; mais que chacun prenne garde à la façon dont il construit. Les fondations, personne ne peut en poser d’autres que celles qui existent déjà : ces fondations, c’est Jésus Christ. N’oubliez pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous. Si quelqu’un détruit le temple de Dieu, Dieu le détruira ; car le temple de Dieu est sacré, et ce temple, c’est vous.

PAROLES DU PAPE FRANÇOIS


Il arrive d’oublier la destination de notre vie, c’est-à-dire le rendez-vous définitif avec Dieu, en perdant le sens de l’attente et en absolutisant le présent. Quand on absolutise le présent, quand on regarde seulement le présent, on perd le sens de l’attente, qui est si beau, qui est si nécessaire, et qui nous sort des contradictions du moment. Cette attitude – quand on perd le sens de l’attente – exclut toute perspective de l’au-delà : on agit comme si on ne devait jamais partir pour l’autre vie. Et alors on se préoccupe seulement de posséder, de se révéler, de s’installer, et toujours plus… Si nous nous laissons guider par ce qui nous semble plus attirant, par ce qui nous plaît, par la recherche de nos intérêts, notre vie devient stérile ; nous n’accumulons aucune réserve d’huile pour notre lampe, et elle s’éteindra avant la rencontre avec le Seigneur. Nous devons vivre aujourd’hui, mais d’aujourd’hui dirigé vers demain, vers la rencontre, d’aujourd’hui chargé d’espérance. Angelus du 8 Novembre

Il est toujours possible de s’inscrire pour suivre cetteformation en ligne et gratuite sur la messe. En effet chacun la vit à son rythme, en se connectant au moment qui lui convient le mieux.

C’est la force de ce MOOC !

La semaine prochaine a pour thème « Le Christ nous donne sa vie et son corps pour notre salut » et voici le titre des 3 prochaines vidéos:

  • Dieu se donne dans l’Eucharistie
  • Le Christ est réellement présent
  • Les objets liturgiques

Quel beau programme !

Si vous avez des questions ou que vous souhaitez organiser un groupe, contactez-nous à l’adresse groupe@lemoocdelamesse.fr, nous sommes là pour vous aider et vous accompagner. Bien fraternellement, L’équipe du MOOC de la messe

Catéchèse du pape François sur les Béatitudes (4)

19 Février 2020

Chers frères et sœurs, bonjour!

Dans la catéchèse d’aujourd’hui, nous affrontons la troisième des huit béatitudes de l’Evangile de Matthieu: «Heureux les doux, car ils recevront la terre en héritage» (Mt 5, 5).

Le terme «doux» ici utilisé signifie littéralement doux, docile, gentil, sans violence. La douceur se manifeste dans les moments de conflit, elle se voit à la manière dont on réagit face à une situation hostile. N’importe qui pourrait sembler doux quand tout est tranquille, mais comment cette personne réagit-elle «sous pression», si elle est attaquée, offensée, agressée?

Dans un passage, saint Paul rappelle «la douceur et la mansuétude du Christ» (2 Co 10, 1). Et saint Pierre rappelle à son tour l’attitude de Jésus pendant la Passion: il ne répondait pas et ne menaçait pas, car il «s’en remettait à Celui qui juge avec justice» (1 P 2, 23). Et la douceur de Jésus se voit beaucoup pendant sa Passion.

Dans l’Ecriture, le terme «doux» indique également celui qui n’a pas de propriétés terrestres; nous sommes donc frappés par le fait que la troisième béatitude dise précisément que les doux «recevront la terre en héritage».

En réalité, cette béatitude cite le Psaume 37, que nous avons écouté au début de la catéchèse. Là aussi, la douceur et la possession de la terre sont mises en relation. Si l’on y pense bien, ces deux choses semblent incompatibles. En effet, la possession de la terre et le domaine propre au conflit: on combat souvent pour un territoire, pour obtenir l’hégémonie sur une zone donnée. Dans les guerres, le plus fort prévaut et conquiert d’autres terres.

Mais observons bien le verbe utilisé pour indiquer la possession des doux: ceux-ci ne conquièrent pas la terre; il n’est pas dit «heureux les doux parce qu’ils conquerront la terre». Ils en «héritent». Heureux les doux, parce qu’ils «hériteront» la terre. Dans les Ecritures, le verbe «hériter» a un sens encore plus vaste. Le peuple de Dieu appelle précisément «héritage» la terre d’Israël qui est la Terre de la Promesse.

Cette terre est une promesse et un don pour le peuple de Dieu, et elle devient le signe de quelque chose de beaucoup plus grand qu’un simple territoire. Il y a une «terre» — permettez-moi le jeu de mots — qui est le Ciel, c’est-à-dire la terre vers laquelle nous marchons: les nouveaux cieux et la nouvelle terre vers laquelle nous allons (cf. Is 65, 17; 66, 22; 2 P 3, 13; Ap 21, 1).

Alors, le doux est celui qui «hérite» le plus sublime des territoires. Ce n’est pas un lâche, un «mou» qui se trouve une morale de repli pour rester en dehors des problèmes. Pas du tout! C’est une personne qui a reçu un héritage et ne veut pas le disperser. Le doux n’est pas quelqu’un d’accommodant, mais il est le disciple du Christ qui a appris à défendre une toute autre terre. Il défend sa paix, il défend sa relation avec Dieu, il défend ses dons, les dons de Dieu, en préservant la miséricorde, la fraternité, la confiance, l’espérance. Car les personnes douces sont des personnes miséricordieuses, fraternelles, confiantes et des personnes qui ont de l’espérance.

Nous devons ici mentionner le péché de la colère, un mouvement violent dont nous connaissons tous l’impulsion. Qui ne s’est pas mis en colère quelquefois? Personne. Nous devons inverser la béatitude et nous poser une question: combien de choses avons-nous détruites par la colère? Combien de choses avons-nous perdues? Un moment de colère peut détruire beaucoup de choses; on perd le contrôle et on n’évalue pas ce qui est vraiment important, et on peut détériorer parfois de manière irrémédiable la relation avec un frère, parfois sans remède. A cause de la colère, beaucoup de frères ne se parlent plus, ils s’éloignent l’un de l’autre. C’est le contraire de la douceur. La douceur rassemble, la colère divise.

La douceur est la conquête de tant de choses. La douceur est capable de vaincre le cœur, de sauver les amitiés, et tant d’autres choses, car les personnes se mettent en colère, mais ensuite elles se calment, elles réfléchissent et reviennent sur leurs pas; ainsi on peut reconstruire avec la douceur.

La «terre» à conquérir par la douceur est le salut de ce frère dont parle l’Evangile de Matthieu: «S’il t’écoute, tu auras gagné ton frère» (Mt 18, 15). Il n’y a pas de terre plus belle que le cœur d’autrui, il n’y a pas de territoire plus beau à gagner que la paix retrouvée avec un frère. Et il s’agit là de la terre à hériter par la douceur!