Jeudi 1er juillet
Parole de Dieu : Matthieu 9,1-8
Commentaire :
La guérison du paralytique se termine par verset suivant : « Voyant cela, les foules furent saisies de crainte, et rendirent gloire à Dieu qui a donné un tel pouvoir aux hommes. » (v.8).
Nous pouvons interroger la forme plurielle « aux hommes », puisque, dans ce récit, le pouvoir de pardonner les péchés et de guérir a été, semble t-il, donné à Jésus seulement.
Or une lecture attentive nous montre la compassion de ceux qui ont présenté le paralytique à Jésus (v.1), la confiance du paralytique (v.7), et l’action de grâce des foule (v.8).
Jésus n’est pas seul, sa puissance de guérison se déploie dans la faiblesse de ceux qui s’en remettent totalement à lui, et ce dans une totale confiance (le contrexemple étant l’attitude des scribes au verset 3).
Voilà le pouvoir donné aux hommes, celui de la puissance divine se manifestant à travers leurs attitudes de compassion, de confiance et de louange. Sommes nous attentifs dans nos vies à cette initiative divine dans nos démarches de miséricorde et de pardon ?
Parole du pape François :
Comme les voies du Seigneur sont impénétrables! Nous nous en rendons compte chaque jour, mais surtout si nous repensons aux moments où le Seigneur nous a appelés. Nous ne devons jamais oublier les temps et la manière dont Dieu est entré dans notre vie: garder fixé dans notre cœur et dans notre esprit cette rencontre avec la grâce, quand Dieu a changé notre existence. Combien de fois, devant les grandes œuvres du Seigneur, une question nous vient spontanément: mais comment est-il possible que Dieu se serve d’un pécheur, d’une personne fragile et faible, pour accomplir sa volonté? Pourtant, rien n’est un hasard, car tout a été préparé dans le dessein de Dieu. C’est Lui qui a tissé notre histoire, l’histoire de chacun de nous: c’est Lui qui a tissé notre histoire et si nous répondons avec confiance à son dessein de salut, nous nous en apercevons. L’appel comporte toujours une mission à laquelle nous sommes destinés; c’est pourquoi il nous est demandé de nous préparer avec sérieux, en sachant que c’est Dieu lui-même qui nous envoie, Dieu lui-même qui nous soutient pas sa grâce. Frères et sœurs, laissons-nous conduire par cette conscience: le primat de la grâce transforme l’existence et la rend digne d’être placée au service de l’Evangile. Le primat de la grâce couvre tous les péchés, il change les cœurs, il change la vie, il nous fait voir de nouveaux chemins. N’oublions pas cela! (extrait de la catéchèse du Mercredi 30 Juin 2021 place saint Pierre)
Et nous pouvons nous aider de la méditation de saint Jérome :
HOMÉLIE DE SAINT JÉROME SUR LE PSAUME 41
Action de grâce des nouveaux baptisés
Comme un cerf altéré cherche l’eau vive, ainsi mon âme te désire, ô mon Dieu. ~ Nos baptisés sont pareils à des cerfs qui cherchent l’eau vive : abandonnant l’Égypte et le monde, ils ont mis à mort Pharaon qui s’est noyé dans la mer, et ils ont tué toute son armée dans le bain du baptême ; après l’écrasement du démon, ils désirent les sources de l’Église : le Père, le Fils et le Saint-Esprit.
Sur le Père, qui est une source, il est écrit dans Jérémie : Ils m’ont délaissé, moi, la source d’eau vive, et ils se sont creusé des citernes lézardées, qui ne gardent pas l’eau. Sur le Fils, il y a ce passage : Ils ont abandonné la source de la sagesse. Et sur le Saint-Esprit : Celui qui boira de l’eau que je lui donnerai, il jaillira en lui une source jaillissante pour la vie éternelle. Cette parole se comprend aussitôt, puisque l’Évangéliste nous dit que le Sauveur parlait alors du Saint-Esprit. Par ces textes, il est prouvé avec la plus grande évidence que ces trois sources de l’Église correspondent au mystère de la Trinité.
C’est elles que désire l’âme du croyant, c’est elles que désire l’âme du baptisé, lorsqu’elle dit : Mon âme a soif de Dieu, la source vive. Elle ne s’est pas contentée d’une velléité de voir Dieu ; elle l’a désiré de toute son ardeur, elle a eu soif de toute sa brûlure. Avant de recevoir le baptême, les catéchumènes se disaient entre eux : Quand pourrai-je m’avancer et paraître devant la face de Dieu ? Voici réalisé ce qu’ils demandaient ; ils se sont avancés et ils se sont tenus devant la face de Dieu, ils ont paru devant l’autel et devant le mystère du Sauveur. ~
Admis à recevoir le corps du Christ et renés dans la source vivifiante, ils disent avec confiance : Je passerai jusqu’à la tente admirable, jusqu’à la maison de Dieu. La maison de Dieu, c’est l’Église ; c’est elle la tente admirable, car elle est la demeure des cris de joie et de louange, de la multitude en fête. ~
Vous qui avez maintenant revêtu le Christ, vous qui suivez notre direction, comme les petits poissons suivent l’appât, laissez-vous soulever par la parole de Dieu hors des flots de ce monde et parlez donc ainsi : « En nous, les lois de la nature sont changées. Car lorsque les poissons sont tirés hors de la mer, ils meurent. Mais nous, les Apôtres nous ont tirés de la mer de ce monde pour que nous passions de la mort à la vie. Tant que nous étions dans le monde, nos regards se perdaient dans les bas-fonds, notre vie se passait dans la vase. Maintenant que nous avons échappé aux flots, nous avons commencé à voir le soleil, à regarder la vraie lumière et, bouleversés par une joie immense, nous disons à notre âme : Espère en Dieu, car je lui rendrai grâce, à lui, mon sauveur et mon Dieu.