Vendredi 19 juin
Parole de Dieu : Matthieu 6,19-23
Commentaire :
Quels sont les trésors sur la terre ? Et les trésors du ciel ? La réponse n’est pas simple. Quand nous sommes encore sur terre, nous avons besoin de quoi (matériels, biens) vivre. Un certain bien-être de vie est légitime et souhaitable. La maison, le logement, le travail, le transport … sont nécessaires pour la vie humaine. Les chrétiens respectent toujours les choses qui leur apportent un cadre de vie digne et correct. Car Dieu ne veut jamais que ses enfants vivent dans la misère. Mais quand Jésus nous dit qu’il ne faut pas faire des trésors sur la terre, il tient à nous rappeler nos attachements au monde matériel et à la gloire humaine. Attention ! Aucune forme de vie sur terre ne dure éternellement. Nous sommes arrivés dans cette vie, il nous faut penser au jour du départ. Profitons de ce temps de grâce pour rechercher les vraies valeurs de cette vie donnée, par exemple : amitié, charité, amour, respect … Ces vraies valeurs demeurent pour toujours.
A mon avis, ce n’est pas la peine de lister ces valeurs. L’important est de vivre, de découvrir les vraies valeurs avec d’autres. Le Seigneur Jésus nous dit qu’il y a un seul commandement dans la vie : « aimez-vous les uns les autres comme Dieu vous a aimés ». Cela a une vraie valeur, c’est un trésor du ciel.
Chaque soir, essayons de relire notre journée, de re-mémoriser les visages que nous avons rencontrés … les événements s’il y a lieu, ensuite confions tout cela à l’amour miséricorde de Dieu. C’est cet amour qui transforme notre cœur pour que nous sachions apprécier la différence, qu’elle soit culturelle, géographique, religieuse …Car elle est la richesse de la société et elle doit être respectée.
A la levée du matin, demandons au Seigneur de tourner notre cœur vers la vie et les besoins du prochain.
MÉDITATION DU JOUR
Une richesse féconde
Les puits souvent vidés donnent une eau de meilleure qualité. Négligés, leurs eaux croupissent. La richesse qui reste en place est inutile. Qu’elle bouge et circule, elle devient féconde et sert à tous. Comme elle est puissante, la louange des obligés, ne la dédaigne pas ! Comme il est important, le salaire que dispense le juste juge, n’en doute pas ! Garde à l’esprit en toutes circonstances l’exemple du riche réprouvé qui, se faisant le gardien des biens déjà là et s’inquiétant de ceux qu’il espérait sans savoir s’il serait vivant le lendemain, commettait le jour même les péchés du lendemain (cf. Lc 12, 16-21).
Quels commandements tu méprises, toi dont l’amour de l’argent a bouché les oreilles ! Tu ne sais dire qu’une parole : « Je n’ai rien, je ne vais pas donner, je suis pauvre. » Pauvre, oui, tu l’es, et dépourvu de tout bien. Tu es pauvre d’amour, pauvre d’humanité, pauvre de foi envers Dieu, pauvre d’espérance éternelle. Offre à tes frères une part de ce que mangent les vers. Partage aujourd’hui avec l’indigent ce qui demain va pourrir.
Si chacun ne se réservait que ce qui satisfait ses nécessités, et laissait le surplus aux indigents, personne ne serait riche, personne ne serait pauvre, personne miséreux.
St Basile le Grand
Saint Basile le Grand, évêque de Césarée en Cappadoce († 379), fonda pour les pauvres, à ses propres frais, une cité hospitalière qu’on appela Basiliade et qui est devenue le centre de l’actuelle ville de Kayseri, en Turquie. / Homélie 6, 5-7, trad. M. Poirier, dans Riches et pauvres dans l’Église ancienne, Paris, Migne, 2011, Lettres chrétiennes 2, p. 112-114.
COMMENTAIRE DE SAINT CYPRIEN SUR LA PRIÈRE DU SEIGNEUR
« Pardonne-nous comme nous pardonnons »
À l’ordre de prier pour obtenir le pardon de nos péchés, le Seigneur a ajouté une loi qui nous impose un engagement précis : nous demandons que nos dettes soient remises, selon que nous-mêmes remettons à nos débiteurs, Nous devons savoir que nous ne pouvons pas obtenir ce que nous demandons à propos de nos péchés, si nous n’en faisons pas autant pour ceux qui ont péché envers nous. C’est pourquoi le Christ dit ailleurs : C’est la mesure dont vous vous servez qui servira de mesure pour vous. Et le serviteur qui, après avoir été libéré de toute sa dette, ne voulut pas à son tour remettre celle de son compagnon de service, est jeté en prison. Parce qu’il n’avait pas voulu faire grâce à son compagnon, il a perdu ce dont son maître lui avait fait grâce. Cela, le Christ l’établit avec plus de force encore dans ses préceptes, lorsqu’il décrète avec la plus grande sévérité : Quand vous êtes debout en prière, si vous avez quelque chose contre quelqu’un, pardonnez, pour que votre Père qui est au cieux vous pardonne vos fautes. Mais si vous ne pardonnez pas, votre Père qui est au cieux ne vous pardonnera pas non plus vos fautes. Tu n’auras aucune excuse le jour du jugement, car tu seras jugé selon ta sentence, et ce que tu auras fait à autrui, tu le subiras toi-même.
En effet, Dieu a ordonné que les hommes soient pacifiques et en bon accord, qu’ils vivent unanimes dans sa maison. Il veut que nous persévérions, une fois régénérés, dans la condition où nous a mis la seconde naissance ; il veut, puisque nous sommes enfants de Dieu, que nous demeurions dans la paix de Dieu et, puisque nous avons reçu un même esprit, que nous vivions dans l’unité du cœur et des pensées. C’est ainsi encore que Dieu ne reçoit pas le sacrifice de l’homme qui vit dans la dissension. Il ordonne que l’on s’éloigne de l’autel pour se réconcilier d’abord avec son frère, afin que Dieu puisse agréer des prières présentées dans la paix. Le plus grand sacrifice que l’on puisse offrir à Dieu, c’est notre paix, c’est la concorde fraternelle, c’est le peuple rassemblé par cette unité qui existe entre le Père, le Fils et le Saint-Esprit.
Lorsque Abel et Caïn, les premiers, offrirent des sacrifices, ce n’est pas leurs présents que Dieu regardait, mais leurs cœurs. Celui dont le présent lui plaisait, c’est celui dont le cœur lui plaisait. Abel, pacifique et juste, en offrant le sacrifice à Dieu dans l’innocence, enseignait aux autres, quand ils offrent leur présent à l’autel, à y venir avec crainte de Dieu, avec un cœur loyal, en observant la justice, en vivant dans la concorde et dans la paix. Il convenait donc, puisqu’il offrait le sacrifice dans ces dispositions, qu’il devint ensuite un sacrifice offert à Dieu. Il apparut ainsi comme le premier martyr et il a préfiguré, par la victoire de son sang, la passion du Seigneur, lui qui possédait la justice et la paix du Seigneur. Ce sont des hommes semblables qui sont couronnés par le Seigneur, et qui, au jour du jugement, obtiendront justice avec lui.
Quant à l’homme de discorde et de dissension, celui qui ne veut pas être en paix avec son frère selon l’attestation de l’Apôtre et de l’Ecriture, même s’il était mis à mort pour le nom chrétien, il ne pourrait échapper à l’accusation de s’être séparé de ses frères. Car il est écrit : Tout homme qui a de la haine contre son frère est un meurtrier. Or, un meurtrier n’entre pas au Royaume des cieux, ne vit pas avec Dieu. Il ne peut pas être avec le Christ, celui qui a préféré l’imitation de Judas à celle du Christ.