Dieu seul respecte absolument la liberté de l’homme. Il l’a crée: ce n’est pas pour la pétrifier ou la violer. C’est pourquoi jamais il ne crie ni n’impose. Il suggère, il propose, il invite. Il ne dit pas “Je veux”, mais “Si tu veux…”
Des expressions comme “commandements de Dieu”, “volonté de Dieu” doivent être critiquées, comprises selon l’amour. Dieu ne reproche pas: il abandonne ce soin à notre conscience. “Il est plus grand que notre cœur” (1 Jn 3, 20).
Il reste caché pour ne pas être irrésistible; son invisibilité est pudeur. Il ne veut pas que nous puissions le “prouver” de telle manière que notre raison soit contrainte. L’indiscrétion, incompatible avec la majesté, signifierait une extension de l’amour de soi: cela même que finalement nous discernons à la racine de nos impérialismes et de nos cléricalismes. Mais la voix de Dieu se distingue à peine du silence: c’est une “voix de fin silence”.
(François Varillon – L’humilité de Dieu, Bayard, p. 136)