
Dimanche 6 juin : fête du Saint Sacrement
PAROLE DE DIEU: évangile selon Saint Marc 14, 12-16.22-26
Commentaire
Aujourd’hui, nous célébrons la solennité du Corps et du Sang du Christ ou, selon la plus célèbre expression latine, la solennité du « Corpus Domini ». L’Evangile nous rapporte les paroles de Jésus, prononcées lors de la Dernière Cène avec ses disciples : « Prenez, ceci est mon corps ». Et ensuite : « Ceci est mon sang, le sang de l’alliance, qui va être répandu pour une multitude » (Mc 14, 22.24). Précisément en vertu de ce testament d’amour, la communauté chrétienne se rassemble chaque dimanche, et chaque jour, autour de l’Eucharistie, sacrement du sacrifice rédempteur du Christ. Et attirés par sa présence réelle, les chrétiens l’adorent et le contemplent à travers l’humble signe du pain devenu son Corps.
Chaque fois que nous célébrons l’Eucharistie, à travers ce sacrement à la fois si sobre et solennel, nous faisons l’expérience de la nouvelle alliance, qui réalise en plénitude la communion entre Dieu et nous. Et en tant que participants à cette alliance, bien que petits et pauvres, nous collaborons à l’édification de l’histoire comme le veut Dieu. C’est pourquoi, toute célébration eucharistique, alors qu’elle constitue un acte de culte public à Dieu, renvoie à la vie et aux événements concrets de notre existence. Tandis que nous nous nourrissons du Corps et du Sang du Christ, nous sommes assimilés à Lui, nous recevons en nous son amour, non pas pour le garder jalousement, mais pour le partager avec les autres. Cette logique est inscrite dans l’Eucharistie : nous recevons en nous son amour et nous le partageons avec les autres. C’est la logique eucharistique. Dans celle-ci, en effet, nous contemplons Jésus, pain rompu et donné, sang versé pour notre salut. C’est une présence qui, comme un feu, brûle en nous les attitudes égoïstes, nous purifie de la tendance à donner seulement quand nous avons reçu, et qui allume le désir de nous faire nous aussi, en union avec Jésus, pain rompu et sang versé pour nos frères.
C’est pourquoi, la fête du Corpus Domini est un mystère d’attraction au Christ et de transformation en Lui. Et elle est une école d’amour concret, patient et sacrifié, comme Jésus sur la croix. Elle nous enseigne à devenir plus accueillants et disponibles envers ceux qui sont à la recherche de compréhension, d’aide, d’encouragement, et qui sont marginalisés et seuls. La présence de Jésus vivant dans l’Eucharistie est comme une porte, une porte ouverte entre le temple et le chemin, entre la foi et l’histoire, entre la cité de Dieu et la cité de l’homme.
Pape François