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Vendredi 4 juin

Parole de Dieu : Marc 12,35-37

Commentaire :

Aujourd’hui nous contemplons un Jésus qui « prend la parole », qui « dit en enseignant ». Il le fait dans le contexte du Temple, à la suite d’affrontements avec les scribes et les anciens qui l’interpellent sur son « autorité », celle qui préside à ses actes.
« Comment les scribes peuvent-ils dire que le Messie est fils de David ? David en personne l’appelle Seigneur ; comment alors peut-il être son fils ? ». Cette double question de Jésus et son argumentation (une apparente contradiction entre les propos des scribes et le psaume 110, davidique), peuvent paraître éloignées de nos préoccupations contemporaines.
Pour Jésus, l’enjeu essentiel, décisif du questionnement, est d’être accueilli comme Fils de Dieu, mais sa pédagogie n’en n’est pas moins respectueuse de la liberté de ses auditeurs. Car il questionne, sans affirmer. Et ses questions font leur chemin dans les cœurs. Quel chemin ? Le texte ne le dit pas. Mais le lecteur que nous sommes sait que Jésus n’a pas échappé à une condamnation à mort, « et la mort sur une croix » (Ph 2, 8).
« Face aux sollicitations et aux contradictions, donne-nous d’être fidèles à la vérité et à la pureté de ton image de Fils de Dieu en nous »

Nous sommes en communion de prière avec les pèlerins du diocèse à Lourdes :

38 Pierre leur répondit : « Convertissez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus Christ pour le pardon de ses péchés ; vous recevrez alors le don du Saint-Esprit.

39 Car la promesse est pour vous, pour vos enfants et pour tous ceux qui sont loin, aussi nombreux que le Seigneur notre Dieu les appellera. »

Le chemin est Jésus ; le faire monter dans notre « bateau » et avancer au large avec lui ! Il est le Seigneur ! Il change la perspective de la vie. La foi en Jésus conduit à une espérance qui va au-delà, à une certitude fondée non seulement sur nos qualités et nos dons, mais sur la Parole de Dieu, sur l’invitation qui vient de lui. Sans faire trop de calculs humains ni trop se préoccuper de vérifier si la réalité qui vous entoure coïncide avec vos sécurités. Avancez au large, sortez de vous-mêmes » (Pape François exhoratation Christus Vivit n°141)

J’aime voir la sainteté dans le patient peuple de Dieu : chez ces parents qui éduquent avec tant d’amour leurs enfants, chez ces hommes et ces femmes qui travaillent pour apporter le pain à la maison, chez les malades, chez les religieuses âgées qui continuent de sourire. Dans cette constance à aller de l’avant chaque jour, je vois la sainteté de l’Église militante. C’est cela, souvent, la sainteté ‘‘de la porte d’à côté’’, de ceux qui vivent proches de nous et sont un reflet de la présence de Dieu, ou, pour employer une autre expression, ‘‘la classe moyenne de la sainteté’ (Pape François exhortation apostolique « la joie de la sainteté n°7)

Fête d’aujourd’hui : Sainte Clotilde

Célébrée à cette date en Ile de France. Elle était originaire de Bourgogne et chrétienne. Donnée en mariage à Clovis, elle ne rendit pas son mari moins sanguinaire, lui qui tuait les membres de sa famille et les chefs francs qui le gênaient. Reine de France, elle fut patiente et ainsi obtint la conversion de son époux Clovis. Mais ce dont on parle moins, et c’est dommage, ce sont les épreuves de cette reine patiente, de cette épouse d’un mari irascible et de cette mère de famille qui perdit son fils premier-né et qui, plus tard, vit l’un de ses fils massacrer sa famille. Elle se retira à Tours pour être près du tombeau de saint Martin.

MÉDITATION DU JOUR

Elle avait la foi

Saint Grégoire raconte dans son Histoire des Francs les épreuves et difficultés rencontrées par Clotilde, qui tentait de convertir son mari, Clovis, entre 493 et 495.

La reine, qui avait la foi, présente son fils au baptême ; elle fait orner l’église de voiles et de tentures afin d’inciter par cette cérémonie plus facilement à croire Clovis, qui n’avait pu être fléchi par la prédication. Mais aussitôt baptisé l’enfant qu’on avait appelé Ingomer mourut dans les vêtements blancs, ceux-là mêmes dans lesquels il avait été régénéré. Le roi en fut affligé et c’est sans indulgence qu’il adressait des reproches à la reine. Il disait : « Si l’enfant avait été voué à mes dieux, il aurait vécu certainement ; mais maintenant il n’a pu vivre du tout parce qu’il a été baptisé au nom de votre Dieu. » À cela, la reine réplique : « Je rends grâce à Dieu tout-puissant, créateur de toutes choses, qui ne m’a pas jugée complètement indigne, puisqu’il a daigné accueillir dans son royaume celui qui a été conçu dans mon sein. Mon cœur n’est pas frappé de douleur, parce que je sais qu’il a été rappelé de ce monde alors qu’il était dans des vêtements blancs pour être nourri sous les regards de Dieu. »

Après celui-ci, elle enfanta un autre fils, qui fut baptisé et qu’elle appela Clodomir. Or, comme il commençait à être malade, le roi disait : « Il ne peut pas lui arriver autre chose que ce qui est survenu à son frère ; baptisé au nom de votre Christ, il mourra aussitôt. » Mais grâce aux prières de la mère, il guérit sur l’ordre de Dieu.

St Grégoire de Tours

Saint Grégoire († 594), évêque de Tours, écrivit l’histoire des Francs et les vertus des saints dans une langue simple et un récit plein de vérité. / Histoire des Francs, II, 29, trad. R. Latouche, t. I, Paris, Les Belles Lettres, 1975, p. 118-119.