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Lundi 26 avril

Parole de Dieu : Jean 10,1-10

Commentaire

Le temps pascal est un Chemin qui se présente pour aider chacun à recevoir ce qui lui est donné au cœur même de son existence, pour que chacun puisse ainsi trouver sa juste place au sein du projet de Dieu, qui est celui de l’humanité fraternelle rassemblée en Christ. Aussi, pas à pas, à chaque dimanche de Pâque, nous avançons des apparitions du ressuscité aux premiers disciples jusqu’aux promesses vivifiantes du don de l’Esprit, offert à tous. 

Aujourd’hui, sous l’image du Bon Pasteur, nous nous ouvrons à la vocation singulière de chacun, seul moyen véritable de la construction du Temple de Dieu au sein de l’humanité. Heureux sommes-nous que chaque année, il nous soit donné de revisiter ce chemin pour percevoir ce à quoi le Seigneur nous appelle véritablement, là où nous sommes, et pour comprendre comment nous pouvons y répondre.

« Ses brebis à lui, il les appelle chacune par son nom » Il y a une relation unique entre chaque créature et son Seigneur… nous pouvons répondre d’une manière unique… personne d’autre que moi ne peut répondre à l’appel qui m’est adressé. Ma réponse à mon appel aide la réponse de mes frères à leurs propres appels, tout comme le chemin de mes frères et de mes sœurs aident mon propre cheminement. Ignace en a eu la révélation pour lui-même, lorsqu’il a consenti à vivre et à suivre le Christ à partir de ce qui se révélait à lui, lorsqu’il s’est éveillé de son rêve de perfection et a su y renoncer, pour recevoir son chemin dans un dialogue discernant avec son Dieu. Il a su ensuite trouver les moyens pour aider ses frères, sur leur chemin propre, grâce aux Exercices Spirituels. 

« Je suis la porte des brebis » Pour que ce grand projet de Dieu se réalise, ce grand projet qui concerne le monde entier et toutes ses créatures, il y faut, à vrai dire, un moyen et un seul : l’humilité. C’est par l’abaissement de Dieu qui demande à Marie de le recevoir, c’est par l’abaissement du Christ qui consent jusqu’à devenir comme une chose, un pauvre seuil que nous pouvons fouler, que s’ouvre, devant chacun de nous, le nouveau monde… En l’existence du Christ offerte depuis son incarnation jusqu’à son ascension, nous pouvons contempler la vie véritable, nous pouvons la recevoir, la faire nôtre, et se laisser habiter, animer par elle pour vivre véritablement, nous même pris par cette sainte humilité.

« Si quelqu’un entre en passant par moi, il pourra entrer ; il pourra sortir et trouver un pâturage » Ce chemin s’offre souplement, gracieusement à chacun. Alors pour nous, qui, d’une manière ou d’une autre, nous nous déclarons accompagnateurs, n’oublions jamais que la brebis entre, sort et pâture à son gré. Qu’elle seule perçoit ce qui est bon pour elle, l’expérimente dans le travail du discernement, dépasse les illusions, accède à la vraie liberté, qu’ainsi se réalise sa vocation, se construit, par-là, le Royaume. Que le Seigneur arme chacun de nous d’humilité et de douceur, qu’il nous vienne en aide ! Puissions-nous être et demeurer compagnons et compagnes de Jésus !

TRAITÉ DE SAINT BASILE SUR LE SAINT-ESPRIT

« Renaître de l’eau et de l’Esprit ».



Le Seigneur, qui nous dispense la vie, a établi une alliance avec nous, le baptême, qui comporte une figure de la mort et une figure de la vie ; l’image de la mort est accomplie par l’eau ; et quant à la vie, c’est l’Esprit qui nous en fournit le premier don. Ainsi apparaît en pleine lumière l’objet de notre recherche : pourquoi l’eau est-elle jointe à l’Esprit ? C’est que le baptême vise un double but : réduire à l’impuissance l’être de péché afin de ne plus porter des fruits pour la mort, mais aussi vivre de l’Esprit et porter des fruits qui conduisent à la sanctification. L’eau offre l’image de la mort en recevant le corps comme dans un tombeau ; l’Esprit infuse la force vivifiante en renouvelant nos âmes, qu’il fait passer de la mort du péché à la vie originelle. C’est donc cela, renaître de l’eau et de l’Esprit : la mort s’accomplit dans l’eau, et c’est l’Esprit qui produit notre vie.

C’est en trois immersions avec autant d’invocations que s’accomplit le grand mystère du baptême, afin que soit représentée la figure de la mort et que l’âme des baptisés soit illuminée par la communication de la connaissance de Dieu. Aussi bien, s’il y a dans l’eau une grâce, elle ne vient pas de la nature de l’eau, mais de la présence de l’Esprit. Car le baptême n’est pas la suppression d’une souillure extérieure, mais l’engagement envers Dieu d’une conscience droite. C’est donc pour nous préparer à la vie de ressuscités que le Seigneur nous propose de vivre selon l’Évangile, lorsqu’il nous prescrit de renoncer à la colère, de supporter le mal avec patience, de nous détacher des plaisirs, de ne pas désirer la richesse. Ainsi nous fait-il suivre la voie droite, lorsque nous adoptons à l’avance, par libre choix, ce que nous posséderons comme naturellement dans cette vie future. ~

C’est par l’Esprit Saint que se fait la réintégration au paradis, la montée vers le royaume des cieux, le retour à la vie des fils adoptifs. Par lui nous avons l’audace d’appeler Dieu notre Père ; il nous donne d’être en communion avec la grâce du Christ, de nous nommer fils de lumière, de participer à la gloire éternelle et, pour tout dire en un mot, d’être comblés de toute bénédiction dans ce siècle et dans le siècle à venir ; de voir dans un miroir, comme s’ils étaient déjà présents, la grâce des biens promis, dont la foi nous fait attendre la jouissance. Car si le premier don est aussi riche, qu’en sera-t-il du versement complet ? Et si les prémices sont aussi belles, qu’en sera-t-il de la plénitude totale ?