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Mercredi 21 avril

Parole de Dieu : Jean 6,35-40

Commentaire

Jésus prolonge, encore aujourd’hui, cette grande catéchèse sur le « pain de vie » : il se donne à nous pour que nous vivions de sa vie. Il y a une vraie démarche, pour les auditeurs de Jésus, comme pour nous, pour accepter les paroles de Jésus, les comprendre, y adhérer. Mais Jésus nous montre aujourd’hui que l’enjeu est d’abord de se laisser attirer par lui : les paroles de Jésus sont peut-être impressionnantes, voire effrayantes pour certains, mais elles ont aussi ce pouvoir d’attraction. Même si nous ne comprenons pas tout ce que Jésus nous dit, ou tout ce qu’il nous demande, nous sentons bien que ces paroles contiennent une puissance de vie, ou plutôt que ce sont elles qui nous donneront la vie véritable. Il s’agit alors d’accepter dans la confiance cette parole qui nous dépasse, les invitations que nous recevons de lui : voir Jésus et croire en lui, c’est déjà recevoir la vie éternelle.

                                                                       Père Alain de Boudemange

Saint Anselme :

Originaire du Val d’Aoste, il veut se faire moine alors qu’il a 15 ans. Mais son adolescence le fait changer d’avis: la vie mondaine lui semble plus amusante et attirante, plaisant à tous et à toutes. A la mort de sa mère, il quitte son père dont le caractère était invivable et gagne la France « à la recherche du plaisir ». Ce qui ne l’empêche pas de poursuivre en même temps ses études. Et c’est ainsi qu’à 27 ans sa vocation de jeunesse se réveillera à l’abbaye du Bec en Normandie où il était venu simplement pour étudier, attiré par la renommée de cette école dirigée par Lanfranc. A peine moine profès, le voilà choisi comme prieur, n’en déplaise aux jaloux. Mais sa douceur gagnera vite les cœurs. Il est élu abbé et mènera de front cette charge et une intense réflexion théologique: selon lui, puisque Dieu est le créateur de la raison, celle-ci, loin de contredire les vérités de la foi, doit pouvoir en rendre compte. A cette époque, des relations étroites existaient entre l’abbaye du Bec et les monastères anglais proches de Cantorbery. En 1093, lors d’une visite de ces monastères, saint Anselme se retrouve élu évêque de Cantorbery. Son attachement à l’indépendance de l’Église contre les prétentions des rois d’Angleterre lui vaudra plusieurs exils. Il aspire à retrouver la paix du cloître, mais le pape ne l’autorise pas à quitter sa charge. C’est donc au milieu des tracas occasionnés par sa réforme de l’Église d’Angleterre qu’il mène à bien l’œuvre théologique qui lui vaudra le titre de « Docteur magnifique ».

MÉDITATION DU JOUR

Grandeur de la mort qui nous sauve

Et quand il dit lui-même : « Je ne suis pas venu faire ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé », c’est comme quand il dit : « Ma doctrine n’est pas la mienne » (Jn 7, 16). Car ce qu’on ne tient pas de soi-même mais de Dieu, on ne doit pas tant se l’attribuer à soi-même qu’à Dieu. Or nul homme ne tient de lui-même la vérité qu’il enseigne, ou sa volonté de justice, mais de Dieu. Le Christ n’est donc pas venu faire sa volonté propre, mais celle du Père, parce que la volonté de justice qu’il possédait ne venait pas de l’humanité mais de la divinité. Et la parole : Dieu n’a pas épargné son propre Fils, mais il l’a livré pour nous (Rm 8, 32)ne signifie pas autre chose que : il ne l’a pas délivré. On trouve, en effet, bien des exemples semblables dans la Sainte Écriture. Et lorsque le Christ dit : « Père, si c’est possible, que ce calice s’éloigne de moi ; cependant non pas comme je veux, mais comme toi tu veux » (Mt 26, 39) ; et : « Si ce calice ne peut pas passer sans que je le boive, que ta volonté soit faite » (Lc 22, 42) : sa volonté signifie le désir naturel de préserver sa vie, qui poussait la chair de l’homme à fuir la douleur de la mort. Quant à la volonté du Père, elle signifie non que le Père aurait préféré la mort de son Fils à sa vie, mais qu’il ne voulait pas que le genre humain fût restauré sans une démarche de l’homme dont la grandeur égalât cette mort.

St Anselme de Cantorbéry

Un beau texte sur saint Joseph :

Après Dieu, saint Joseph est le premier objet de l’amour de sa très sainte épouse et il a la première place dans son cœur ; car Marie étant tout à Joseph, comme lʼépouse est à son époux, le cœur de Marie était à Joseph. Non seulement il était à lui, mais sʼil est dit des premiers chrétiens quʼils nʼavaient quʼun cœur et quʼune âme, combien davantage peut-on dire de la bienheureuse Vierge et de son saint époux quʼils nʼavaient quʼune âme et quʼun cœur par un lien sacré dʼamour et de charité.

Il est donc clair que Joseph nʼa quʼun cœur avec Marie, en suite de quoi nous pouvons dire que Marie nʼayant quʼun cœur avec Jésus, Joseph, par conséquent, nʼa quʼun cœur avec Jésus et Marie. De sorte que, comme dans la Trinité adorable du Père, du Fils et du Saint-Esprit, il y a trois Personnes qui nʼont quʼun cœur, ainsi dans la Trinité de Jésus, Marie, Joseph, il y a trois cœurs qui ne sont quʼun Cœur.

Ô grand saint Joseph, nous vous offrons nos cœurs ; unissez-les avec le vôtre et avec celui de Jésus et de Marie, les priant de faire en sorte que cette union soit inviolable et éternelle.

Saint Jean Eudes