L’Annonciation

9 mois avant Noël, l’Église célèbre aujourd’hui le jour où l’Archange Gabriel a porté à la Vierge Marie la nouvelle de la venue en sa chair du Verbe éternel. Cette fête a de nombreuses dimensions : tout d’abord l’Incarnation, la venue en notre chair du Fils de Dieu, le cœur de notre foi chrétienne.
Mais aussi la coopération sainte de la Vierge Marie, Mère de Dieu, qui accueille en elle l’Ineffable, le Fils éternel. L’obéissance de la Toute Sainte doit nous guider dans notre prière et notre action, pour être toujours plus au service du Seigneur.

L’Église se souvient aussi de ce jour comme celui de sa naissance. La prière sur les offrandes dit cela : « Daigne accepter, Dieu tout-puissant, les dons offerts par ton Église : elle n’oublie pas qu’elle a commencé le jour où ton Verbe s’est fait chair… »

En méditation, voici quelques lignes de St Ephrem, Père de l’Eglise syrien du IV° siècle :

Contempler Marie, mes bien-aimés, voyez comment Gabriel entra chez elle et quelle objection à lui adressa : comment cela va-t-il se faire ? (Lc 1, 34) Le serviteur de l’Esprit Saint lui fit cette réponse : « cela est facile à Dieu. Pour lui tout est simple. » Considérez comment elle crut à la parole entendue et dit : voici la servante du Seigneur. (Lc 1, 38)

Dès lors le Seigneur descendit d’une manière que lui seul connaît ; il se mit en mouvement et vint comme il lui plaisait ; il entra en elle sans qu’elle le sente, et elle l’accueillit sans éprouver aucune souffrance. Elle portait en elle, comme un enfant, celui dont le monde était rempli. Il descendit pour être le modèle qui renouvellerait l’antique image d’Adam.

Aussi, lorsqu’on t’annonce la naissance de Dieu, observe le silence. Que la parole de Gabriel te soit présente à l’esprit, car il n’y a rien d’impossible à cette glorieuse Majesté qui s’est abaissée pour nous et qui est née dans notre humanité.

En ce jour, Marie est devenue pour nous le ciel qui porte Dieu, car la Divinité sublime est descendue et a établi en elle sa demeure. En elle, Dieu s’est fait petit – mais sans amoindrir sa nature – pour nous faire grandir. En elle, il nous a tissé un habit avec lequel il nous sauverait. En elle se sont accomplies toutes les paroles des prophètes et des justes. D’elle s’est levée la lumière qui a chassé les ténèbres du paganisme.

Nombreux sont les titres de Marie, et il convient que je les rapporte. Elle est le palais dans lequel a habité le puissant Roi des rois. Et il ne l’a pas quitté comme il était venu, car c’est d’elle qu’il a pris chair et qu’il est né.

Elle est aussi le nouveau ciel dans lequel a habité le Roi des rois. En elle s’est levé le Christ et d’elle il est sorti pour entrer dans la création, formé et façonné à son image.

Elle est le cep de vigne qui a porté la grappe. Elle a donné un fruit supérieur à la nature ; et lui, bien que différent d’elle par sa nature, a revêtu sa couleur et est né d’elle.

Elle est la source de laquelle ont jailli les eaux vives pour les assoiffés, et ceux qui ont goûté de sa boisson portent des fruits au centuple.