Lien quotidien paroissial

Jeudi 8 juillet

Parole de Dieu : Matthieu 10,7-15

Commentaire :

Jésus en s’adressant aux apôtres et leur donnant leur programme de mission, ne s’embarrasse pas d’enrober sa demande : une dizaine d’impératifs pleuvent sur eux et les ordres tombent. Proclamez ! Guérissez ! Ressuscitez ! Purifiez ! Expulsez ! Donnez ! Ne vous procurez pas !Informez-vous ! Restez là ! Saluez ! Que votre paix vienne ! Que votre paix retourne ! Sortez ! Secouez ! Ce sont des actions à mener dans l’urgence du royaume qui vient, plus ou moins difficiles à réaliser.
La clef de la réussite semble être : « Vous avez reçu gratuitement : donnez gratuitement » (v.8). Comme saint Paul annonçait la Bonne Nouvelle et enseignait ce qu’il avait lui-même reçu (1Co 15,3), il n’y a rien à faire ni à donner hors de ce que nous avons déjà accueilli et reçu.
C’est rassurant parce que cela nous décentre de nous-même d’un certain savoir ou savoir-faire personnel et surtout cela nous fait passeurs.
La dynamique du royaume nous rend généreux et bon. Il n’y a rien à garder pour soi, tout est à donner jusqu’au dépouillement suprême vécu par le Christ qui nous fera nous donner nous-mêmes.

MÉDITATION DU JOUR

Annoncer l’Évangile

Chacun de nous, à sa place modeste, « est » l’Église. Par chacun de nous, l’Église doit annoncer l’Évangile ; elle doit l’annoncer à toute créature. Elle en doit faire briller la lumière aux yeux de tout homme venant en ce monde : tel le candélabre, qui n’est qu’un porte-flambeau. En chacun de nous, elle doit s’effacer devant son Seigneur, n’être plus qu’un doigt qui le montre, qu’une voix qui transmet sa voix. Chacun de nous doit être, à sa manière et à son rang, un « serviteur de la Parole ». « Que le Seigneur soit en mon cœur et sur mes lèvres, pour que j’annonce avec compétence et dignité son Évangile ! » Ce vœu que tout prêtre énonce, au moment de lire l’Évangile de la messe, ne doit pas rester formule rituelle. S’il n’est pas le vœu qui inspire notre prédication et nos tâches d’Église en toutes circonstances, nous méritons le jugement que prononçaient à tort les Israélites blâmés par Jérémie (5, 13) : « Quant aux prophètes, ils ne sont que vanité, et la Parole n’est point en eux ! » Et pour annoncer l’Évangile dignement et avec compétence, la chose qu’il importe de nous rappeler par-dessus tout, c’est que nous en sommes indignes et que nous ne le comprenons pas.

Card. Henri de Lubac

Henri de Lubac, s.j. († 1991) fut l’un des plus grands théologiens catholiques du xxe siècle. Il a participé au concile Vatican II comme expert. Il fut créé cardinal par saint Jean-Paul II, en 1983. / Méditation sur l’Église, Paris, Aubier, 1953, p. 196-197.

SERMON DE SAINT AMBROISE SUR LE PSAUME 118

« Nous ferons chez lui notre demeure »

Le Père et moi, nous viendrons et nous ferons chez lui notre demeure. ~ Ouvre ta porte à celui qui vient, ouvre ton âme, élargis l’accueil de ton esprit afin qu’il découvre les richesses de la simplicité, les trésors de la paix, la douceur de la grâce. Dilate ton cœur, viens vers le soleil de la lumière éternelle qui éclaire tout homme. Sans doute, la vraie lumière brille pour tous ;  mais celui qui ferme ses fenêtres se privera de l’éternelle lumière. Donc, le Christ lui-même est laissé dehors, si tu fermes la porte de ton esprit. Bien qu’il soit capable d’entrer, il ne veut pas s’introduire de force, il ne veut pas contraindre ceux qui le refusent.

Issu de la Vierge, il est sorti de son sein en rayonnant sur tout l’univers, afin de briller pour tous. Ils le reçoivent, ceux qui désirent la clarté d’une lumière perpétuelle que la nuit ne vient jamais interrompre. Car le soleil que nous voyons de nos yeux est supplanté par l’obscurité de la nuit ; mais le soleil de justice ne se couche jamais parce que le mal ne supplante jamais la sagesse.

Heureux donc celui à la porte duquel frappe le Christ. Notre porte, c’est la foi, qui, si elle est solide, défend toute la maison. C’est par cette porte que le Christ fait son entrée. Aussi l’Église dit-elle dans le Cantique : J’entends mon frère qui frappe à la porte. Écoute celui qui frappe, écoute celui qui désire entrer : Ouvre-moi, ma sœur, mon épouse, ma colombe, ma parfaite!  Car ma tête est couverte de rosée, mes boucles, des gouttes de la nuit.

Comprends avec quelle force le Dieu Verbe frappe à ta porte lorsque sa tête est couverte de la rosée nocturne. Car il daigne visiter ceux qui sont exposés à l’épreuve et aux tentations, pour qu’ils ne risquent pas d’être vaincus et de succomber à leurs difficultés. Sa tête est donc couverte de rosée ou de pluie quand son corps est dans la peine. C’est alors qu’il faut veiller, de peur que l’Époux, quand il viendra, ne se retire parce que la maison lui sera fermée. Si tu dors, et si ton cœur ne veille pas, il se retire avant d’avoir frappé. Si ton cœur veille, il frappe et il demande qu’on lui ouvre la porte.

Nous savons donc quelle est l’entrée de notre âme, nous savons aussi quelles sont ces portes dont il est dit : Portes, élevez vos linteaux, élevez-vous, portes éternelles, et le Roi de gloire entrera. Si tu veux élever ces portes de ta foi, le Roi de gloire entrera auprès de toi, paré du triomphe de sa passion. La justice aussi a des portes. Car nous lisons à leur sujet ce que Jésus dit par son prophète : Ouvrez-moi les portes de la justice. ~

C’est donc l’âme qui a une entrée, qui a des portes. Le Christ vient à cette entrée et il frappe, il frappe aux portes. Ouvre-lui donc : il veut entrer, il veut trouver son Épouse éveillée.

e duquel frappe le Christ. Notre porte, c’est la foi, qui, si elle est solide, défend toute la maison. C’est par cette porte que le Christ fait son entrée. Aussi l’Église dit-elle dans le Cantique : J’entends mon frère qui frappe à la porte. Écoute celui qui frappe, écoute celui qui désire entrer : Ouvre-moi, ma sœur, mon épouse, ma colombe, ma parfaite!  Car ma tête est couverte de rosée, mes boucles, des gouttes de la nuit.

Comprends avec quelle force le Dieu Verbe frappe à ta porte lorsque sa tête est couverte de la rosée nocturne. Car il daigne visiter ceux qui sont exposés à l’épreuve et aux tentations, pour qu’ils ne risquent pas d’être vaincus et de succomber à leurs difficultés. Sa tête est donc couverte de rosée ou de pluie quand son corps est dans la peine. C’est alors qu’il faut veiller, de peur que l’Époux, quand il viendra, ne se retire parce que la maison lui sera fermée. Si tu dors, et si ton cœur ne veille pas, il se retire avant d’avoir frappé. Si ton cœur veille, il frappe et il demande qu’on lui ouvre la porte.

Nous savons donc quelle est l’entrée de notre âme, nous savons aussi quelles sont ces portes dont il est dit : Portes, élevez vos linteaux, élevez-vous, portes éternelles, et le Roi de gloire entrera. Si tu veux élever ces portes de ta foi, le Roi de gloire entrera auprès de toi, paré du triomphe de sa passion. La justice aussi a des portes. Car nous lisons à leur sujet ce que Jésus dit par son prophète : Ouvrez-moi les portes de la justice. ~

C’est donc l’âme qui a une entrée, qui a des portes. Le Christ vient à cette entrée et il frappe, il frappe aux portes. Ouvre-lui donc : il veut entrer, il veut trouver son Épouse éveillée.