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Mercredi 16 juin

Parole de Dieu : Matthieu 6,1-6. 16-18

Commentaire :

Ces derniers jours, Jésus nous a invités à éviter toute action ou toute parole mauvaise, mais aussi à poser des actes bons, notamment envers nos ennemis. Aujourd’hui, Jésus continue à être exigeant : il faut en plus que nos actes soient le plus discrets possible, voire secrets ! Surtout, ces paroles et ces actes ne doivent pas servir à nous mettre en valeur, à paraître bons aux yeux des hommes. Dans la réalité cette renonciation à toute forme d’orgueil reste un combat de longue haleine. Pour un peu d’humilité, dit-on, il faut souvent passer par beaucoup d’humiliations. Un petit exercice tout simple à faire consiste à vivre aujourd’hui un moment de prière ou un acte de charité dont nous savons qu’il ne sera remarqué de personne mais de Dieu seul. Et il ne s’agit pas de le faire pour espérer mériter quelque chose de la part de Dieu, mais simplement pour l’amour de Dieu et du prochain.

MÉDITATION DU JOUR

Donner joyeusement !

Ô incrédulité humaine ! Un homme menteur emprunte un capital, moyennant promesse de dix pour cent d’intérêt ; on le croit. Dieu, qui ne peut mentir, promet à celui qui donne l’aumône, un trésor dans le ciel, cent pour un, avec la vie éternelle ; et l’homme avare hésite ; il ne sait se déterminer à faire crédit à Dieu, il préfère cacher son trésor là où les mites consument et où les voleurs dérobent, plutôt que de le placer dans le ciel à l’abri des mites et des voleurs.

Mais supposons-le : les voleurs ne dérobent plus, la teigne et les mites ne rongent pas. Ces biens si péniblement acquis, si laborieusement conservés, ô malheureux, à qui appartiendront-ils ? Une chose est certaine : ils ne t’appartiendront plus ! Ils auraient pu t’appartenir, si, par les mains des pauvres, tu les avais transférés dans les trésors célestes. L’expérience montre que les biens accumulés par des avares passent à des héritiers prodigues, qui les gaspillent en moins de temps qu’il n’en fallut pour les accumuler. Et malgré cette expérience, le péché d’avarice continue à sévir, il continuera à sévir éternellement, et le ver de la conscience ne mourra pas, et le feu de l’enfer ne s’éteindra pas.

Ô mon âme ! laisse-toi instruire par la sottise d’autrui ! « Dans l’abondance même, la vie d’un homme ne dépend pas des biens qu’il possède » (Lc 12, 15).

St Robert Bellarmin

Saint Robert Bellarmin († 1621), jésuite, cardinal canonisé en 1930 et proclamé docteur de l’Église en 1931, s’est livré à des tâches politiques et a écrit sur la grâce et sur le pouvoir du pape. / L’Escalier spirituel, Lyon, Pierre Rigaud, 1616, p. 47.

COMMENTAIRE DE SAINT CYPRIEN SUR LA PRIÈRE DU SEIGNEUR

« Que ton règne vienne. Que ta volonté soit faite »

La prière se poursuit : Que ton règne vienne. Nous demandons que le règne de Dieu se réalise pour nous, dans le sens où nous implorons que son nom soit sanctifié en nous. Quand est-ce, en effet, que Dieu ne règne pas ? Et quand donc a commencé ce qui en lui a toujours existé, et ne cessera jamais ? Nous demandons que vienne notre règne, celui que Dieu nous a promis, celui que le Christ nous a obtenu par sa passion et son sang. Ainsi, après avoir été des esclaves en ce monde, nous serons des rois, lorsque le Christ sera souverain, comme lui-même nous le promet lorsqu’il dit : Venez, les bénis de mon Père prendre en héritage le royaume préparé pour vous depuis la création du monde.

Mais il est possible, frères bien-aimés, que le Christ en personne soit ce règne de Dieu, dont nous désirons chaque jour la venue, dont nous souhaitons que l’avènement se présente bientôt à nous. Car, de même qu’il est la Résurrection, puisque nous ressuscitons en lui, on peut comprendre de même qu’il est le règne de Dieu, puisque c’est en lui que nous régnerons. Il est bon pour nous de demander le règne de Dieu, c’est-à-dire le règne céleste, car il y a aussi un règne terrestre. Mais celui qui a déjà renoncé au monde est au-dessus de ses honneurs et de son règne. ~

Nous ajoutons ensuite : Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel ; non pas pour que Dieu fasse ce qu’il veut, mais pour que nous puissions faire ce que Dieu veut. Qui donc peut empêcher Dieu de faire ce qu’il veut ? Mais parce que le diable empêche nos pensées et nos actes d’obéir à Dieu en tout, nous prions et demandons que la volonté de Dieu se fasse en nous. Or, pour qu’elle se fasse en nous, nous avons besoin de sa volonté, c’est-à-dire de son assistance et de sa protection. Personne en effet ne peut compter sur ses propres forces, mais la bonté et la miséricorde de Dieu sont notre appui. Jusqu’au Seigneur, qui a montré la faiblesse humaine qu’il portait, lorsqu’il a dit : Père, s’il est possible, que cette coupe passe loin de moi ! Et il donnait l’exemple à ses disciples, pour qu’ils fassent non leur volonté, mais celle de Dieu, lorsqu’il ajoutait : Cependant, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux. ~

La volonté de Dieu, c’est ce que le Christ a fait et enseigné : l’humilité dans la conduite, la fermeté dans la foi, la retenue dans les paroles, la justice dans les actions, la miséricorde dans les œuvres, la rectitude dans les mœurs ; être incapable de faire du mal, mais pouvoir le tolérer quand on en est victime, garder la paix avec les frères, chérir le Seigneur de tout son cœur, aimer en lui le Père, et craindre Dieu, ne préférer absolument rien au Christ, car lui-même n’a rien préféré à nous ; s’attacher inébranlablement à son amour ; se tenir à sa croix avec force et confiance ; quand il faut lutter pour son nom et son honneur, montrer de la constance dans notre confession de foi, montrer, sous la torture, cette confiance qui soutient notre combat et, dans la mort, cette persévérance qui nous obtient la couronne : c’est cela, vouloir être héritier avec le Christ ; c’est cela, obéir au précepte de Dieu ; c’est cela, accomplir la volonté du Père.