Lien quotidien paroissial

Vendredi 20 novembre

Parole de Dieu du jour : Apocalypse 10,8-11 ; Luc 19,45-48

COMMENTAIRE

Ce jour, je vous propose les deux textes de la liturgie du jour.

La vision de Jean dans le livre de l’Apocalypse. Ce Livre ouvert dans la main de l’ange, la Parole de Dieu qui se manifeste dans le Christ (cf Apocalypse 5,1-10). Maintenant c’est à nous qu’est confiée celle-ci, il faut l’ouvrir, « la dévorer ». Oui la Parole de Dieu est une véritable nourriture. «elle est « douce comme le miel »… Comme le dit le prophète Isaïe, « elle féconde notre terre », comme l’eau et la neige qui descend du ciel, elle féconde notre vie, et surtout ne reste pas sans effet… Comment s’en convaincre sinon en la fréquentant chaque jour. Ce temps du confinement est une belle invitation pour nous inviter à lire au quotidien la Parole de Dieu pour s’en nourrir chaque jour…

Les « entrailles de Jean » sont remplies d’amertume… Beaucoup dans notre société ne connaissent pas du tout cette Parole de Dieu. Beaucoup ne croit pas en l’existence de Dieu. Sur quoi se fonde cette non foi dans la plupart des cas sinon sur une méconnaissance de la Parole de Dieu ? Celui qui parcourt la Parole de Dieu ne peut pas se détourner de Dieu. Il peut connaître des résistances, des doutes, des besoins de conversion, mais il ne peut pas nier Dieu.

Demandons alors au Seigneur de faire de chacune et chacun de nous des témoins de la Parole…

Dans l’Evangile, nous contemplons Jésus en train d’enseigner, quelle que soit les circonstances, il en enseigne, « le peuple tout entier, suspendu à ses lèvres, l’écoutait ». Ne doutons pas que beaucoup de nos contemporains, en écoutant la Parole de Dieu, écouteront… P.FB

MÉDITATION DU JOUR

Prends ce livre, et dévore-le

La parole a beaucoup de caractères qui la rapprochent d’un aliment. Quelqu’un met en sa bouche une bouchée de pain ou quelque autre nourriture. Il la broie d’abord avec ses dents et ainsi l’envoie dans l’estomac. Ainsi en est-il de tout mot : nous l’entendons, nous le méditons dans la bouche de l’intelligence ; comme avec des dents – c’est-à-dire avec des commentaires – nous le broyons. Il nous faut voir ce dont il parle, l’origine de ce dont il parle et la raison pourquoi il en parle. Ainsi de toute nourriture, tant que nous ne l’avons pas mâchée avec les dents, nous n’en percevons pas la saveur ; la parole que nous entendons, si nous ne l’avons pas mâchée en la travaillant en nous, nous ne pouvons pas en comprendre la portée.

La manne que l’on mangeait dans le désert jouait le rôle du mot. C’est pour cela qu’elle s’appelait « manne », ce qui en hébreu signifiait : « Qu’est cela ? » (Ex 16, 15). Toutes les fois que nous entendons un mot, il nous stimule à rechercher le nom même de la chose : « Qu’est-ce que nous entendons ? » Et comme la nourriture une fois mâchée est envoyée dans l’estomac, le mot lui aussi, après que nous l’avons bien travaillé, nous le confions à notre mémoire comme à un estomac. La nourriture ne sert à rien si elle n’a pas d’abord été mâchée, puis envoyée dans l’estomac. Les mots, de même, sont inefficaces pour le salut, s’ils n’ont pas été confiés à l’intelligence et à la mémoire.

Pseudo-Jean Chrysostome

Ce commentaire inachevé sur Matthieu, transmis en latin sous le nom de Jean Chrysostome, pourrait avoir été composé au ive siècle. / Opus imperfectum in Matthaeum, trad. S. B. Landry, dans L’Évangile selon Matthieu commenté par les Pères, Paris, DDB, coll. « Les Pères dans la foi » 30, 1985, p. 126-127.

SAINT SACREMENT

Samedi matin : de 10h à 12h. exposition de Saint Sacrement dans l’église sainte Madeleine. Un prêtre est à votre disposition pour une démarche du sacrement de la réconciliation ou simplement pour dialoguer.

PAPE FRANÇOIS 

AUDIENCE GÉNÉRALE

Bibliothèque du palais apostolique
Mercredi 20 mai 2020

Catéchèse – 3. Le mystère de la création

Chers frères et sœurs, bonjour!

Nous poursuivons la catéchèse sur la prière, en méditant sur le mystère de la création. La vie, le simple fait que nous existions, ouvre le cœur de l’homme à la prière. 

La première page de la Bible ressemble à un grand hymne d’action de grâce. Le récit de la création est rythmé par des refrains, où est sans cesse réaffirmée la bonté et la beauté de chaque chose qui existe. Dieu, avec sa parole, appelle à la vie, et chaque chose accède à l’existence. Avec la parole, il sépare la lumière des ténèbres, il alterne le jour et la nuit, il fait se succéder les saisons, il crée une palette de couleurs avec la variété des plantes et des animaux. Dans cette forêt luxuriante qui domine rapidement le chaos, l’homme apparaît en dernier. Et cette apparition provoque un excès d’exultation qui amplifie la satisfaction et la joie: «Dieu vit tout ce qu’il avait fait: cela était très bon» (Gn 1, 31). Une bonne chose, mais aussi une belle chose: on voit la beauté de toute la création!

La beauté et le mystère de la création engendrent dans le cœur de l’homme le premier élan qui suscite la prière (cf. Catéchisme de l’Eglise catholique, n. 2566). C’est ce que récite le huitième Psaume, que nous avons entendu au début: «A voir ton ciel, ouvrage de tes doigts, la lune et les étoiles, que tu fixas, qu’est donc le mortel, que tu en gardes mémoire, le fils d’Adam, que tu en prennes souci?» (vv. 4-5). L’orant contemple le mystère de l’existence autour de lui, il voit le ciel étoilé qui le domine — et que l’astrophysique nous montre aujourd’hui dans toute son immensité — et il se demande quel dessein d’amour doit se trouver derrière une œuvre aussi puissante!… Et dans cette immensité sans limites, qu’est l’homme? «Presque rien», dit un autre psaume (cf. 89, 48): un être qui naît, un être qui meurt, une créature très fragile. Pourtant, dans tout l’univers, l’être humain est la seule créature consciente d’une aussi grande profusion de beauté. Un petit être qui naît, qui meurt, qui est là aujourd’hui, mais plus demain, est le seul conscient de cette beauté. Nous sommes conscients de cette beauté!

La prière de l’homme est étroitement liée au sentiment de l’émerveillement. La grandeur de l’homme est infinitésimale par rapport aux dimensions de l’univers. Ses plus grandes conquêtes semblent bien peu de choses… Cependant l’homme n’est pas rien. Dans la prière s’affirme avec force un sentiment de miséricorde. Rien n’existe par hasard: le secret de l’univers est dans un regard bienveillant que quelqu’un aperçoit dans nos yeux. Le psaume affirme que nous sommes faits à peine moindre qu’un dieu, que nous sommes couronnés de gloire et d’honneur (cf. 8, 6). La relation avec Dieu est la grandeur de l’homme: son intronisation. Par nature nous ne sommes presque rien, petits, mais par vocation, par appel, nous sommes les enfants du grand Roi!

C’est une expérience que beaucoup d’entre nous ont faite. Si l’histoire de notre vie, avec toutes ses amertumes, risque parfois d’étouffer en nous le don de la prière, il suffit de la contemplation d’un ciel étoilé, d’un coucher de soleil, d’une fleur…, pour rallumer l’étincelle de l’action de grâce. Cette expérience est peut-être à la base de la première page de la Bible. 

Quand le grand récit biblique de la création est rédigé, le peuple d’Israël ne vit pas des jours heureux. Une puissance ennemie avait occupé sa terre; de nombreuses personnes avaient été déportées et se trouvaient à présent en esclavage en Mésopotamie. Il n’y avait plus de patrie, ni de temple, ni de vie sociale et religieuse, rien.

Pourtant, précisément à partir du grand récit de la création, quelqu’un commence à retrouver des motifs d’action de grâce, à louer Dieu pour l’existence. La prière est la première force de l’espérance. Tu pries et l’espérance grandit, tu vas de l’avant. Je dirais que la prière ouvre la porte à l’espérance. L’espérance est là, mais avec ma prière j’ouvre la porte.Parce que les hommes de prière conservent les valeurs fondamentales; ce sont ceux qui répètent, avant tout à eux-mêmes et ensuite à tous les autres, que cette vie, malgré toutes ses difficultés et ses épreuves, malgré ses moments difficiles, est pleine d’une grâce dont il faut s’émerveiller. Et, en tant que telle, elle doit toujours être défendue et protégée.

Les hommes et les femmes qui prient savent que l’espérance est plus forte que le découragement. Ils croient que l’amour est plus puissant que la mort, et qu’assurément un jour il triomphera, même si c’est selon des temps et des modalités que nous ne connaissons pas. Les hommes et les femmes de prière portent sur leur visage le reflet de l’éclat de lumière: car, même dans les jours les plus sombres, le soleil ne cesse pas de les illuminer. La prière t’illumine: elle illumine ton âme, elle illumine ton cœur et elle illumine ton visage. Même dans les temps les plus sombres, même dans les temps de très grande douleur.

Nous sommes tous porteurs de joie. Avez-vous pensé à cela? Que tu es un porteur de joie? Ou tu préfères apporter des mauvaises nouvelles, des choses qui attristent? Nous sommes tous capables d’apporter la joie. Cette vie est le don que Dieu nous a fait: elle est trop brève pour la passer dans la tristesse, dans l’amertume. Louons Dieu, en étant simplement contents d’exister. Regardons l’univers, regardons ses beautés et regardons également nos croix et disons: «Mais tu existes, tu nous a faits ainsi, pour toi». Il est nécessaire de ressentir cette inquiétude du cœur qui conduit à rendre grâce et à louer Dieu. Nous sommes les enfants du grand Roi, du Créateur, capables de lire sa signature dans toute la création; cette création qu’aujourd’hui nous ne protégeons pas, mais dans cette création, il y a la signature de Dieu qui l’a faite par amour. Que le Seigneur nous fasse comprendre cela toujours plus profondément et nous conduise à dire «merci»: et ce «merci» est une belle prière.