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Samedi 10 avril

Parole de Dieu du jour : Marc 16,9-15

 Commentaire

Marie Madeleine a été la première personne à transmettre le message de la résurrection de Jésus, cependant, les disciples ne l’ont pas crue. Jésus leur reprochera leur incrédulité et leur obstination. Dans l’Église de notre temps, les femmes tiennent encore peu de place quant aux processus décisionnels. Prions l’Esprit de guider l’Église selon la volonté de Dieu.

Le passage d’aujourd’hui est l’appendice de l’Evangile de Saint Marc. Cela nous donne l’occasion de revoir notre expérience de la semaine de Pâques et de nous demander quel impact cette semaine a eu sur nous. Jusqu’à quel point avons-nous été capables de nous réjouir de façon désintéressée avec le Christ ressuscité?

Marie, la compagne parfaite du temps pascal 

Pour comprendre le sens de la Résurrection de Jésus dans nos vies, rien de tel que la compagnie de sa Mère, à qui il est permis de penser qu’elle dût être la première à le voir vivant.

Dans les différents récits de la résurrection, il y a un passage qui manque : celui de la rencontre de Jésus, vivant, avec sa mère. Nous aimerions savoir comment cela s’est passé, ce qui a été dit et contempler la joie de Marie. Nous savons que Marie était à Jérusalem lors des événements de la Passion. Le sabbat ne lui aurait pas permis de se rendre dans une autre ville et elle a dû passer le samedi saint à Jérusalem. Elle était donc présente ce dimanche matin et suivant la parole de Jésus elle devait demeurer avec Jean à qui elle avait été confiée pendant la Passion. 

Or l’autre disciple, celui que Jésus aimait, part de grand matin avec Pierre pour le sépulcre après que Marie-Madeleine leur a annoncé que le tombeau est vide. Marie a-t-elle entendu de Marie-Madeleine l’annonce du tombeau vide ? Ou le savait-elle déjà ? Ignace de Loyola dans les Exercices spirituels a cette remarque étrange : « Il apparaît à la Vierge Marie ; ce qui, bien qu’on ne le dise pas dans l’Écriture, est considéré comme sous-entendu quand celle-ci dit qu’il est apparu à tant d’autres. Car l’Écriture suppose que nous avons de l’intelligence, selon ce qui est écrit : « Êtes-vous, vous aussi, sans intelligence ? » » (Exercices, 299). Serions-nous sans intelligence si nous pensons que la Christ n’est pas apparu à sa mère, et en premier ? Laissons Dieu nous révéler cela en son temps.

Dieu ne lui pas épargné les souffrances : La joie d’une mère qui retrouve son fils vivant est semblable à la joie du Père qui voit revenir son fils en bonne santé. « Il fallait festoyer et se réjouir ; car ton frère que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé ! » (Lc 15, 32.) Jésus pensait-il à sa future rencontre avec sa mère lorsqu’il racontait la parabole du Fils prodigue ? A-t-il pensé à la joie de sa mère au matin de Pâques lorsqu’il a ressuscité le fils de la veuve de Naïm ? « Voyant celle-ci, le Seigneur fut saisi de compassion pour elle et lui dit : Ne pleure pas » (Lc 7,13). Nous pouvons méditer sur ces passages et reprendre tous les récits évangéliques à la lumière de la résurrection. C’est bien ce que le Seigneur nous enjoint de faire lorsqu’il dit à ses apôtres de le rejoindre en Galilée : c’est là que tout a commencé et ils doivent reprendre tout l’enseignement de Jésus à partir de cet événement inouï. Comme pour les disciples d’Emmaüs, l’ensemble des Écritures ne se comprend qu’avec la  résurrection

Que dire alors sur Marie qui a été le témoin privilégié de tous les événements depuis l’Annonciation jusqu’à la Pentecôte ? L’Évangile nous dit qu’elle méditait tous ces événements dans son cœur. Le matin de Pâques, tout lui revient et une compréhension plus profonde encore de toute l’Écriture et de toute la vie de Jésus lui est donnée. Sa foi et son espérance ne l’ont pas empêchée de passer par la souffrance et le glaive qui lui a transpercé l’âme. Dieu ne lui a pas épargné les épreuves de la vie mais elle peut les relire à la lumière de la résurrection de son Fils et du salut dont elle a été une des figures essentielles.

Un regard pascal sur le monde : Aussi Marie est-elle la compagne parfaite pour ce temps pascal : comme elle, nous pouvons relire l’Évangile avec la clé de compréhension qui ouvre à toute l’intelligence des Écritures. Nous pouvons aussi relire notre propre existence à la lumière de notre propre résurrection. Par le baptême, nous avons été ensevelis dans la mort avec le Christ pour ressusciter à une vie nouvelle et notre existence ne prend tout son sens, dans ses souffrances et ses échecs, dans ses réussites et ses joies, que dans la résurrection promise. Toute cette vie du Christ doit irriguer notre réflexion et nos actions, sinon nous restons dans la perspective de la mortalité et de la finitude de tout que nous voyons chaque jour. Demandons à Marie d’avoir un regard pascal sur le monde, notre vie et sur nos proches. Alors nous pourrons comprendre vraiment le sens des choses et aurons le cœur brûlant comme les disciples d’Emmaüs tandis que Jésus leur expliquait les Écritures.