En ce deuxième dimanche de l’Avent, la liturgie nous met à l’école de Jean-Baptiste, qui prêchait «un baptême de conversion pour le pardon des péchés» (Lc 3, 3). Et nous nous demandons peut-être: «Pourquoi devrions-nous nous convertir? La conversion concerne celui qui d’athée devient croyant, de pêcheur devient juste, mais nous, nous n’en avons pas besoin, nous sommes déjà chrétiens! Nous sommes donc en règle». Et cela n’est pas vrai. En pensant ainsi, nous ne nous rendons pas compte que c’est précisément de cette prétention — que nous sommes chrétiens, tous bons, que nous sommes en règle — que nous devons nous convertir: de la supposition que, tout comptes faits, cela va bien ainsi et que nous n’avons besoin d’aucune conversion. Mais essayons de nous demander: est-il tout à fait vrai que dans les diverses situations et circonstances de la vie nous avons en nous les mêmes sentiments que Jésus? Est-il vrai que nous sentons la même chose que Jésus? Par exemple, quand nous sommes victimes d’un tort ou d’un affront, réussissons-nous à réagir sans animosité et à pardonner de tout cœur celui qui nous demande de l’excuser? Comme il est difficile de pardonner! Comme cela est difficile! «Tu me le payeras!»: cette phrase qui nous vient de l’intérieur! Quand nous sommes appelés à partager les joies ou les douleurs, savons-nous sincèrement pleurer avec celui qui pleure et nous réjouir avec celui qui se réjouit? Quand nous devons exprimer notre foi, savons-nous le faire avec courage et simplicité, sans avoir honte de l’Évangile? Et ainsi, nous pouvons nous poser tant de questions. Nous ne sommes pas en règle, nous devons toujours nous convertir, avoir les sentiments qu’éprouvait Jésus.
La voix de Jean-Baptiste résonne encore dans les déserts actuels de l’humanité, qui sont — quels sont les déserts d’aujourd’hui?
La solennité de Jésus Christ Roi de l’univers, que nous célébrons aujourd’hui, est placée au terme de l’année liturgique et rappelle que la vie de la création n’avance pas au hasard, mais procède vers une destination finale: la manifestation définitive du Christ, Seigneur de l’histoire et de toute la création. La conclusion de l’histoire sera son règne éternel. Le passage évangélique du jour (cf. Jn 18, 33b-37) nous parle de ce royaume, le royaume du Christ, le royaume de Jésus, en racontant la situation humiliante dans laquelle s’est trouvé Jésus après avoir été arrêté au Gethsémani : attaché, insulté, accusé et conduit devant les autorités de Jérusalem. Il est ensuite présenté au procureur romain, comme quelqu’un qui attente au pouvoir politique, pour devenir le roi des juifs. Pilate fait alors son enquête et, dans un interrogatoire dramatique, il lui demande à deux reprises s’Il est roi (cf. vv. 33b.37).