Que dire du droit canonique ?

Le Père Egdard Diémé est étudiant en Droit canonique, aussi il nous donne un aperçu de la nature de ses études et du droit :
Pourquoi un droit canonique ? L’Eglise a-t-elle besoin d’un droit ? A quoi cela sert-il ?… Autant de questions que nous pouvons nous poser encore aujourd’hui que nous soyons croyant ou pas.

Le concile Vatican II dans sa Constitution dogmatique sur l’Eglise, « Lumen Gentium, n.8 », nous dit que l’Église est : « une société organisée hiérarchiquement d’une part et le corps du Christ d’autre part ». Cette double nature de l’Église, à la fois spirituelle et terrestre, est aussi celle de son droit. L’organisation hiérarchique de l’Église appelle un droit, un système juridique, qui cependant ne peut exister en dehors de sa réalité spirituelle. Cela constitue toute l’originalité et la richesse du droit de l’Église, que l’on appelle droit canonique ou droit ecclésial.

Disons simplement que, le droit canonique ou droit ecclésial, est l’ensemble des lois proposées et élaborées par l’autorité compétente dans l’Église, en vue d’assurer le bon ordre de la société ecclésiastique et de diriger l’activité des fidèles vers la double fin que l’Église poursuit : le bien de la communauté catholique et le bonheur éternel. C’est l’ensemble donc des règles qui organisent la vie de l’Église et de ses membres, pour que chacun puisse réaliser sa vocation propre dans la diversité des charismes et des services.

Gabriel Le Bras, dans Histoire du droit des institutions en occident, nous dit que : « la mission de l’Eglise étant le salut des hommes, le droit canon ne peut avoir sa fin ultime que dans l’au-delà. Ordonner les institutions qui assurent les rapports entre terre et ciel, déterminer les préceptes et les interdits à l’usage de l’homme en chemin : telle est sa fonction propre en vue de l’éternel ». Et, le dernier numéro de droit canonique, le canon 1752, de conclure que « le salut des âmes doit toujours être la loi suprême dans l’Église ».  

C’est dans le but d’approfondir le droit canonique que mon Supérieur m’a demandé de reprendre le chemin des études structurées. Le cycle de Licence en droit canonique se fait en trois ans. Cette formation, à la fois théorique et pratique, est adaptée à tous ceux qui collaborent, ou désirent collaborer, à des services ecclésiaux, prêtres, diacres ou fidèles laïcs (au niveau régional, diocésain, paroissial ou autre), mais aussi à ceux qui souhaitent simplement mieux connaître comment fonctionne l’Église, pour mieux s’y sentir et assumer la place qui est la leur.

C’est pour moi donc, un temps de ressourcement pour me refaire spirituellement et reprendre le service le temps venu, au sein de ma famille religieuse et au service de l’Église où mes supérieurs m’enverront pour mon ministère. Au même moment, je pourrais me rendre utile pour  le supérieur de notre présence au Sénégal dans l’exercice de sa charge selon les normes de l’Église, à partir du bagage que je pourrais acquérir dans ce parcours d’étude de droit canonique, en plus de mon expérience passée comme responsable de notre présence au Sénégal, ayant fait l’expérience de ce service par le passé. C’est dans cette disposition de cœur et d’esprit que je trouve aujourd’hui dans le diocèse de Lyon pour les trois années à venir, avec la grâce de Dieu et vos prières.

P. Edgard DIEME.