Lien hebdomadaire paroissial

Dimanche de Pâques 4 avril

Saint Jour de Pâques

 Frères et sœurs, celui ou celle qui aime court. Il court sur les montagnes, il bondit sur les collines, comme le Bien-aimé du Cantique des Cantiques (2, 8). Ainsi court Marie Madeleine, qui « de grand matin, lorsque c’était encore les ténèbres », ne peut plus tenir à la maison, se lève et court au tombeau de Jésus. Elle cherche celui que son cœur aime, dit toujours le Cantique (3, 1). Mais une amère surprise l’attend : la pierre a été enlevée du tombeau. Aussitôt une peur, une angoisse étreignent son cœur. Mille questions, mille soupçons l’assaillent. Alors elle court de nouveau, chez les apôtres, avec cette nouvelle troublante : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l’a déposé. »

 Du coup, la course devient contagieuse. Car elle met en branle même l’Église officielle. Pierre et Jean, les colonnes de l’Église, se mettent à courir à leur tour. Mais c’est une femme qui a suscité leur course, une annonce d’amour angoissé, faite par celle que la tradition chrétienne a nommée « le treizième apôtre » : Marie Madeleine.

 Et les voilà, Pierre et Jean, courant eux aussi, chacun à son rythme. Jean, le plus jeune, « courut plus vite ». Il arrive le premier, mais n’entre pas. Il attend avec respect Pierre, le chef de la communauté. Et Pierre scelle de son autorité ce qu’il a vu. Cependant, Pierre ne voit que des objets : les linges, posés à plat, ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus. C’est alors que Jean entre à son tour. Il ne voit rien d’autre que ce que Pierre a vu. Mais son regard est différent. Jean comprend tout de suite, avant même les apparitions du Ressuscité. Clairvoyance des yeux qui aiment : ils voient ce que les autres ne voient pas. Dans les objets muets qui s’offrent à son regard – le tombeau vide, les linges, le suaire – Jean sait reconnaître les signes de la résurrection : « Il vit, et il crut ». Ce n’est pas une pieuse illusion de l’amour. C’est que l’Esprit saint a illuminé les yeux de son cœur. L’Esprit lui a donné ce regard de foi, ce regard contemplatif, éclairé par la sainte Écriture, qui sait pénétrer au-delà des apparences jusqu’au foyer lumineux du mystère.

 Comme l’a écrit Saint-Exupéry dans son si beau conte, Le petit prince : « On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux. » Oui, ce sont les yeux du cœur qui fondent notre foi. A proprement parler, ce n’est pas un voir, mais un entrevoir qui ouvre à la foi. Tout le monde voit. Mais peu savent entrevoir. Entrevoir : voilà le verbe de la foi. Il n’y a pas de preuves, mais seulement des signes, efficaces, fondateurs, sûrs. C’est cela, l’annonce qui fonde notre foi, et que nous avons entendue dans la première lecture, dans les paroles de Pierre au centurion romain : « Celui qu’ils ont supprimé en le suspendant au bois du supplice, Dieu l’a ressuscité le troisième jour…Nous en sommes les témoins que Dieu avait choisis d’avance, nous qui avons mangé et bu avec lui après sa résurrection d’entre les morts. »

 Frères et sœurs, interrogeons-nous aussi Marie Madeleine, comme dans la merveilleuse séquence de Pâques Victimae paschali laudes, qui heureusement a été conservée dans le Missel romain, même si, à Tamié, nous ne la chantons pas, et c’est bien dommage. Je cite : « Dis-nous, Marie, qu’as-tu vu en chemin ? » En chemin, sur ce chemin où, comme dit toujours la séquence, « la vie et la mort se sont affrontées en un duel prodigieux ; le Maître de la vie, qui était mort, maintenant règne, vivant. » Et Marie Madeleine, qui a assisté à ce duel prodigieux, elle qui était aux pieds de la croix, Marie, qui a un cœur qui aime, proclame dans son chant les signes de la victoire : « J’ai vu le sépulcre du Christ vivant, / j’ai vu la gloire du Ressuscité. / J’ai vu les anges ses témoins, / le suaire et les vêtements. » Ce sont les mêmes signes qu’a vus l’apôtre Jean, qui court et arrive le premier, parce que, lui aussi, il aime, et il est le disciple que Jésus aimait. C’est pourquoi il vit et il crut, comme Marie, qui conclut ainsi son poème : « Le Christ, mon espérance, est ressuscité ! Il vous précédera en Galilée. » Et maintenant toute l’Église, chacun de nous, toute la création peut chanter, avec la dernière strophe de la séquence : Scimus Christum surrexisse / a mortuis vere : tu nobis, victor Rex, miserere ! « Nous le savons : le Christ / est vraiment ressuscité des morts. / Et toi, Roi victorieux, prends-nous tous en pitié ! » Cette pitié, cette miséricorde implorée par le larron sur la croix, cette miséricorde reçue par le fils prodigue qui revient à la maison, cette miséricorde invoquée silencieusement par la femme adultère devant Jésus qui ne la condamne pas, cette miséricorde qui nous a accompagnés tout au long de ce Carême, maintenant devient victoire et certitude : « Christ est vraiment ressuscité ! 

Informations paroissiales CURE DE PONTCHARRA

En raison du confinement ce mois d’Avril, la cure est fermée au public. Une permanence téléphonique est assurée de 10h à 12 h avec le dépôt documents / courriers dans les casiers des ERP

Pour joindre le père Frédéric BENOIST, curé de la paroisse : 0611158552 fredbenoist@gmail.com

Pour joindre Mme Evelyne MAËNHAUT, coordinatrice 0614640420 e.maenhaut@lyon.catholique.fr

LE COIN DES FAMILLES : FÊTE DE PÂQUES

         

– avec la partie vidéos, les enfants marchent aux cotés des pèlerins d’Emmaüs le soir du dimanche de Pâques et ils font une belle rencontre.

Les pèlerins d’Emmaüs – Lc 24, 13-35 – catéchèse enfants – Théobule (theobule.org)

-A toi la parole / Amandine, les pèlerins d’Emmaüs https://www.theobule.org/video/amandine-les-pelerins-d-emmaus/750

La question de Théobule / Pourquoi les disciples ne reconnaissent pas Jésus ressuscité ?  https://www.theobule.org/video/pourquoi-les-disciples-ne-reconnaissent-pas-jesus-ressuscite/749


– avec la fiche à imprimer, il trouve une prière, une méditation et des activités pour savourer la joie de Pâques. Avec la septième pièce de l’Arbre de Vie, ils comprennent la comparaison entre la Croix et l’Arbre de Vie.

jeu-a8s4s7-fiche-a-imprimer-careme-2021-7-7-la-passion-de-jesus.pdf (theobule.org)

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Samedi Saint 3 avril

Parole de Dieu : PSAUME : 15

« Éveille-toi, ô toi qui dors »


Que se passe-t-il ? Aujourd’hui, grand silence sur la terre ; grand silence et ensuite solitude parce que le Roi sommeille. La terre a tremblé et elle s’est apaisée, parce que Dieu s’est endormi dans la chair et il a éveillé ceux qui dorment depuis les origines. Dieu est mort dans la chair et le séjour des morts s’est mis à trembler. ~

C’est le premier homme qu’il va chercher, comme la brebis perdue. Il veut aussi visiter ceux qui demeurent dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort. Oui. c’est vers Adam captif, en même temps que vers Ève, captive elle aussi, que Dieu se dirige, et son Fils avec lui, pour les délivrer de leurs douleurs. ~

Le Seigneur s’est avancé vers eux, muni de la croix, l’arme de sa victoire. Lorsqu’il le vit, Adam, le premier homme, se frappant la poitrine dans sa stupeur, s’écria vers tous les autres : « Mon Seigneur avec nous tous ! » Et le Christ répondit à Adam: « Et avec ton esprit ». Il le prend par la main et le relève en disant : Éveille-toi, ô toi qui dors, relève-toi d’entre les morts, et le Christ t’illuminera.

« C’est moi ton Dieu, qui, pour toi, suis devenu ton fils ; c’est moi qui, pour toi et pour tes descendants, te parle maintenant et qui, par ma puissance, ordonne à ceux qui sont dans les chaînes : Sortez. À ceux qui sont dans les ténèbres : Soyez illuminés. À ceux qui sont endormis : Relevez-vous.

« Je te l’ordonne : Éveille-toi, ô toi qui dors, je ne t’ai pas créé pour que tu demeures captif du séjour des morts. Relève-toi d’entre les morts : moi, je suis la vie des morts. Lève-toi, œuvre de mes mains ; lève-toi, mon semblable qui as été créé à mon image. Éveille-toi, sortons d’ici. Car tu es en moi, et moi en toi, nous sommes une seule personne indivisible.

« C’est pour toi que moi, ton Dieu, je suis devenu ton fils ; c’est pour toi que moi, le Maître, j’ai pris ta forme d’esclave ; c’est pour toi que moi, qui domine les cieux, je suis venu sur la terre et au-dessous de la terre ; c’est pour toi, l’homme, que je suis devenu comme un homme abandonné, libre entre les morts ; c’est pour toi, qui es sorti du jardin, que j’ai été livré aux Juifs dans un jardin et que j’ai été crucifié dans un jardin.

« Vois les crachats sur mon visage ; c’est pour toi que je les ai subis afin de te ramener à ton premier souffle de vie. Vois les soufflets sur mes joues : je les ai subis pour rétablir ta forme défigurée afin de la restaurer à mon image.

« Vois la flagellation sur mon dos, que j’ai subie pour éloigner le fardeau de tes péchés qui pesait sur ton dos. Vois mes mains solidement clouées au bois, à cause de toi qui as péché en tendant la main vers le bois. ~

« Je me suis endormi sur la croix, et la lance a pénétré dans mon côté, à cause de toi qui t’es endormi dans le paradis et, de ton côté, tu as donné naissance à Ève. Mon côté a guéri la douleur de ton côté ; mon sommeil va te tirer du sommeil des enfers. Ma lance a arrêté la lance qui se tournait vers toi.

« Lève-toi, partons d’ici. L’ennemi t’a fait sortir de la terre du paradis ; moi je ne t’installerai plus dans le paradis, mais sur un trône céleste. Je t’ai écarté de l’arbre symbolique de la vie ; mais voici que moi, qui suis la vie, je ne fais qu’un avec toi. J’ai posté les chérubins pour qu’ils te gardent comme un serviteur ; je fais maintenant que les chérubins t’adorent comme un Dieu. ~

« Le trône des chérubins est préparé, les porteurs sont alertés, le lit nuptial est dressé, les aliments sont apprêtés, les tentes et les demeures éternelles le sont aussi. Les trésors du bonheur sont ouverts et le royaume des cieux est prêt de toute éternité. »

Informations paroissiales :

Aujourd’hui est le jour du grand silence. Jésus a été pis au tombeau, il séjourne parmi les morts, « il descend aux enfers » comme nous le rappelle le Credo. C’est une journée où je suis invité à faire taire le bruit autour de moi (radio, télévision, musique par exemple), un temps favorable à la prière, où je confie notamment tous mes défunts, un temps pour vivre le sacrement du pardon.

Confessions dans l’église sainte Madeleine :  Aujourd’hui samedi, de 10h à 12h et de 14h30 à 18h30

Vigile Pascale : Serons-nous comme tous ces chrétiens en France qui attendent cette veillée pascale, dans le respect des règles du couvres feux ? Conscient aussi de l’effort que cela nous demande. Mais le Christ ressuscite pour nous ! L’évangile qui nous parle de ces femmes qui se rendent au tombeau au petit matin, premiers témoins de la résurrection, prend une dimension particulière cette année. Venons !!

Vigile pascale à 6h30 en l’église saint André

Saint jour de Pâques : messes à 9h à saint Clément ; 10h à saint André ; 11h à saint Romain de Popey

Lundi de Pâques : messe à 10h30 à Pontcharra

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Vendredi Saint 2 avril

« Près de la Croix se tenait Marie, sa mère« 

«  Nous l’avons tellement vue, cette scène, en peinture, en sculpture, que nous avons presque l’impression qu’elle figure en toutes lettres dans l’Évangile. Pourtant aucun évangéliste ne rapporte cet instant où Marie contemple dans ce corps qu’elle tient le mystère de la charité.

Toute la journée, Marie a marché, couru, pleuré, accompagné son Fils de loin. Elle est épuisée, elle a entendu le cri de Jésus remettant l’esprit, alors qu’elle se tenait, debout, au pied de la Croix. La prophétie de Syméon lors de la présentation au Temple de Jésus enfant s’est accomplie : un glaive a transpercé le cœur de Marie. Et le cœur blessé de Marie, transpercé d’un glaive, s’unit au cœur de Jésus, transpercé d’une lance. 

De ce cœur de Jésus en Croix, Marie a peut-être reçu sur elle quelques gouttes du sang et de l’eau qui s’en échappaient pour faire naître l’Église. L’Évangile précise : du côté transpercé de Jésus coulent du sang puis de l’eau. Comme si dans son amour pour nous, le cœur de Jésus, après avoir tant saigné, voulait encore pleurer. Comme si le sang versé pour la justice s’effaçait devant le torrent des larmes de la miséricorde. 

 « Près de la Croix se tenait Marie, sa mère ». Voici qu’on laisse la Vierge Marie prendre entre ses bras le corps mort de son fils, avant de l’emmener au tombeau. Marie est épuisée, elle avise un rocher, là, au pied du Calvaire, et c’est là qu’elle s’effondre pour s’asseoir et recevoir entre ses mains le corps du Christ. Regardons la scène de plus près : le rocher soutient Marie, qui soutient Jésus ; la pierre angulaire, le rocher d’où jaillit la source de vie, soutient Marie qui soutient Jésus. L’œil de la foi comprend : Jésus soutient Marie qui soutient Jésus. Dans ce tableau, nous apprenons que c’est la grâce du Christ qui porte la foi du croyant pour l’aider à recevoir le Christ lui-même.

 Quelle serait sa vocation ? 

Marie est là, assise sur ce rocher, son enfant mort entre les bras. À dire vrai, c’est un homme qu’elle a entre ses bras, ou c’était un homme : ce visage tuméfié, ce corps meurtri, ce cadavre, c’était un homme, mais pour Marie c’est toujours son enfant. Et dans ses yeux brouillés de larmes, dans sa mémoire bouleversée, Marie croit voir dans ce corps mort et froid, recouvert à la hâte d’un linceul, son bébé vivant, emmailloté de langes, dans la crèche de Bethléem. Transportée en esprit à la crèche, elle se souvient : de ce petit enfant qu’elle contemplait alors, quelle serait la vocation ? 

« Près de la Croix se tenait Marie, sa mère. » L’ange l’en avait avertie, le vieillard Syméon l’avait confirmé : cet enfant était le fils de Dieu, dont le destin devait passer par la souffrance, pour le salut du monde. Cela, Marie l’a su dès le commencement. Dans la foi, elle a su d’emblée que l’enfant Jésus avait reçu d’elle tout de sa nature humaine, mais qu’il était une personne unique parce qu’il possédait également, et depuis toujours, la nature divine. Ce bébé rose et vagissant, c’était Dieu, venu dans le monde pour sauver l’humanité de la mort et du péché. Quant à la nature, Marie n’était pas l’unique auteur de la vie de son enfant. Quant à l’éducation, quel paradoxe ! Songez : Marie a fait faire à Jésus ses premiers pas, sur la terre qu’Il avait lui-même créée ! Marie a appris à Jésus à parler, lui a soufflé ses premiers mots, à Lui qui est la Parole éternelle du Père, le Verbe fait chair ! Marie a appris à Jésus comment prier, Lui qui est l’unique médiateur entre Dieu et les hommes, le Grand-Prêtre par excellence élevé au-dessus des Cieux ! 

Le corps de l’Église sur ses genoux

« Près de la Croix se tenait Marie, sa mère. » Au Calvaire, Marie est la seule à croire que son Fils est mort mais va ressusciter. Mais sait-elle que la vocation de Jésus remonte à beaucoup plus loin, avant sa naissance terrestre, avant même le péché originel ? Sait-elle que de toute éternité, le Fils a reçu du Père la mission de conférer sa grâce aux hommes, par l’Esprit-Saint, pour les faire participer à sa divinité ? Sait-elle que, par Jésus et en lui, le Père veut faire de nous tous ses fils adoptifs ? Sait-elle, en un mot, que Dieu s’est fait homme en Jésus, pour que l’homme soit Dieu ? Ce dessein éternel, l’a-t-elle pressenti ? L’Évangile reste muet. Je crois qu’elle en a eu au moins l’intuition. 

Alors qu’elle tient le corps de son enfant mort dans ses bras, cette foi encore très obscure ne supprime pas sa souffrance : qu’un enfant puisse mourir avant ses parents est toujours un scandale, toujours une injustice. Mais cette foi dans le cœur de Marie fait naître une espérance : tout acte d’amour, toute souffrance offerte, toute bonne action, acquiert désormais un poids d’éternité, en étant associé à l’unique sacrifice de Jésus en Croix. C’est le mystère de la charité que Marie contemple dans ce corps qu’elle tient, étendu sur ses genoux. Marie tient le corps du Christ sur ses genoux, elle tient donc l’Église au creux de ses bras maternels. Mystère de foi, d’espérance et de charité, mystère de la Rédemption et de la divinisation, mystère de l’Église ; dans la relation entre Marie et son enfant au Calvaire, dans la piéta, c’est toute notre vocation chrétienne qui se dessine en ce jour saint à l’ombre de la Croix. Puissions-nous, comme Marie, méditer toutes ces choses en notre cœur, pour que ce cœur devienne un jardin digne d’accueillir la Résurrection du Sauveur.